Kingdom Game Vol.1 : Critiques

Oukoku Game

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Novembre 2016

On ne le dira jamais assez, le genre du survival game a le vent en poupe ces dernières années, que ce soit par les œuvres de Yoshiki Tonogai, la saga King’s Game, ou d’autres titres comme Dilemma ou Jeux d’Enfants. Delcourt – Tonkam propose maintenant un autre titre de ce registre, Kingdom Game, un récit comptant actuellement quatre tomes au Japon et toujours en cours de prépublication dans le Comic Dengeki d’ASCII Mediaworks. A la barre du titre, Haruyuki Sorase que nous découvrons pour la première fois en France, un mangaka qui s’est illustré à travers quelques titres hentai.

Katori, lycéen ordinaire, profite d’une sortie scolaire avec sa bande de camarades quand tous sont transportés dans un lieu mystérieux où une jeune fille leur impose une marque sur le bras. De retour à la réalité, le petit groupe se voit imposer un jeu dans lequel chaque soir, à minuit, seront élus des plébéiens et ses souverains qui auront un pouvoir total sur les joueurs à la hiérarchie la plus basse.  D’abord étonnés, Katori et les siens vont vite voir que le Kingdom Game peut tourner au cauchemar…

A chaque titre du genre ses règles et ses personnages. Car si on commence à connaître la recette à force, c’est bien sûr, ces deux points qu’un survival game peut tenter de sortir du lot, comme ce fut le cas pour Dilemma, ses jeux inventifs et ses deux héros dont la psychologie sort du lot. Kingdom Game, sur ce premier tome, a pour mérite de proposer des concepts assez novateurs dans la forme, car plus qu’un jeu où il est question de tuer son prochain, le principe semble la prospérité d’un royaume fictif symbolisé par une bande de joueurs. Au fil de la lecture, on apprend sur ces règles permettront au titre de se développer et proposer de nouveaux éléments, mais pour l’heure, on assiste à une mise en place, une découverte du jeu par la bande de personnages principaux qui apprendront à leurs dépens les dangers que peuvent amener le Kingdom Game.

Et c’est bien là le souci de ce premier tome qui, en développant ainsi son introduction, s’avère terriblement classique. Outre le côté hiérarchique qui permet de renouveler les bourreaux et les éventuelles victimes, tout est ici très cliché et prévisible à souhait, et les quelques rebondissements que tente d’apporter le mangaka ne permettent pas à l’intrigue d’être moins prévisible. C’est dommage, car les concepts du jeu permettraient un titre innovant dans son genre. On ne désespère pas un renouveau dans la suite de l’œuvre, il arrivera même sans doute dès qu’il s’agira de confrontations entre royaume, mais pour l’heure, difficile de trouver de l’originalité à Kingdom Game.

Mais il est un défaut encore plus frappant dans cette amorce : ses personnages. Mis à part deux figures féminines qui sortent du lot et s’avèrent déjà attachantes, le reste des protagonistes sont des clichés ambulants. On retrouve alors le héros classique au centre de l’action, le petit gros brimé qui devient bourreau, la racaille de service, la jolie fille devenant soudainement nymphomane et meurtrière… C’est d’autant plus gênant que dans la construction première de quelques personnages, on tombe le grotesque le plus absurde, cherchant simplement à justifier quelques séquences-choc qu’on voit venir à des kilomètres. On regrette aussi le manque de crédibilité dans la manière qu’a Haruyuki Sorase de dépeindre la panique chez ces personnages qui semblent à peine choqués quand un de leurs camarades meurt.

Pourtant, visuellement, le mangaka possède un trait plaisant, dans un style très shônen, mais qui correspond globalement bien au ton de l’œuvre. On notera au passage le passif de l’auteur dans le hentai tant il se plaît à dessiner des demoiselles jeunes et jolies.

Côté édition, Delcourt – Tonkam propose une copie convaincante s’appuyant sur un papier de qualité, et la présence d’une page couleur. La traduction signée Anne-Sophie Thevenon est, elle aussi, sans fausses notes.

Kingdom Game, par ses concepts, pourrait devenir un survival game original. Malheureusement, Haruyuki Sorase ne s’en donne pas encore les moyens et livre une introduction terriblement classique, portée par des personnages stéréotypés à souhait. Pourtant, on laisse le bénéfice du doute au titre qui a largement la capacité de s’améliorer par la suite…


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs