Hurlements - Actualité manga

Hurlements : Critiques

Akai Imôto

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 15 Septembre 2015

Double actualité pour Masaya Hokazono en cette période de rentrée 2015. En plus de l'arrivée chez Delcourt de sa dernière série en date Freak Island, l'auteur inaugure la collection horrifique des éditions Black Box avec Hurlements, un recueil paru au Japon en 2009 sous le titre Akai Imôto, du nom de sa première histoire.

Au programme, cinq histoires allant d'une trentaine à une cinquantaine de pages, dont une s'étalant sur deux chapitres. On y découvre, à chaque fois, la confrontation des héros humains à des événements surnaturels et inquiétants. Un jeune homme se confrontant à la légende d'une vidéo qui, quand on la regarde, ferait apparaître une étrange et lugubre jeune fille. Une employée d'une agence immobilière chargée de faire la promotion d'un appartement qui, à cause d'une étrange présence, ne reste jamais occupée très longtemps. Les malheurs d'un jeune homme populaire et libertin qui se retrouve toujours suivi par un fantôme. L'énigme d'une foule fantomatique apparaissant sur des photos et poussant les gens au suicide. La découverte par un apprenti médecin d'une fillette pure enfermée dans un bâtiment abandonné.

Vous avez l'impression d'avoir déjà connu de tels pitchs ? Ca n'aurait rien d'étonnant, car l'auteur ne cherche aucunement à y proposer quoi que ce soit de très original. Rien que la première histoire évoque forcément des oeuvres cinématographiques telles que les films Ring. Et de manière générale, ce manque d'originalité tend à ne pas rendre les différends spécialement effrayants, d'autant que le coup de crayon de l'auteur manque un peu d'intensité pour ça.
Pour autant, la lecture est-elle décevante ? Pas forcément, car on sent que le mangaka s'est bien amusé (et sa postface proposant un court "souvenir" bizarre ne fait que le confirmer), d'autant qu'il livre des chutes assez variables. Certaines sont sans surprise, mais jouent à fond la carte de la "bad end" horrifique avec des héros assistant à un drame, finissant par se faire interner, ou voués à mourir. D'autres se veulent un peu plus retorses, voire amusantes, à commencer par celle de ce séducteur suivi par un fantôme, qui finira par payer de façon rigolote ses erreurs.
Surtout, on ressent au fil de la lecture une sorte d'hommage sans prétention du mangaka à ce genre horrifique qu'il aime tant, ne serait-ce qu'à travers son sens de la mise en scène cinématographique efficace d'un bout à l'autre de chaque récit. Les angles de vue (notamment les plongées et contre-plongées) nous immergent avec fluidité aux côtés des personnages, les visages sont assez expressifs et sont efficacement mis en valeur pour faire ressortir ce que ressentent les protagonistes, les rares effets gores ou se voulant plus étranges sont plutôt bien théâtralisés...

On ne peut pas dire qu'on frissonne vraiment à la lecture de ces cinq récits plutôt basiques dans le genre, mais il y a de quoi passer sans problème un bon moment de lecture, au gré des malheurs s'abattant sur les protagonistes.

L'édition est dans les standards de l'éditeur : grand format sans jaquette, couverture à la typographie basique, mais lisible, papier assez épais, traduction très claire malgré quelques petites coquilles d'inattention...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs