Fullmetal Knights Chevalion Vol.1 - Actualité manga

Fullmetal Knights Chevalion Vol.1 : Critiques

Kôtetsu Kishi Shuvarion

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Juin 2016

Critique 1 :

Avec ses premières séries que sont Magical Girl of the End, Ladyboy vs Yakuzas, Le geek, sa blonde et l'assassin et désormais Bloody Delinquent Girl Chainsaw, on aurait vite fait d'étiqueter la encore jeune collection WTF?! des éditions Akata comme une collection exclusivement gore et trash... mais n'oublions pas que ce serait là se tromper, la collection ayant surtout pour vocation d'amener de nouveaux horizons inattendus au paysage français du manga, avec des séries résolument uniques et souvent barrées. Ainsi, en attendant en juin un Desperate Housecat & Co qui a l'air fichtrement prometteur, la "mission" de diversification démarre dès ce mois de mai avec Fullmetal Knights Chevalion, un récit en 4 tomes qui a posé de belle attentes ces dernières semaines via une astucieuse promotion à base de fausses jaquettes rappelant les parodies de Martine.

Fullmetal Knights Chevalion, c'est le nom d'une bande de superhéros qui, il y a un an, a sauvé le monde de la menace des Death Universe. Leur mission désormais terminée, Blue, Pink, Yellow et Green ont rendu leur armure et ont retrouvé une vie plus classique... mais pas Red. Toujours coincé dans son armure rouge, le dénommé Retto a un mal fou à se réintégrer dans la société. Vivant comme un miséreux, moqué par les habitants, il cherche au quotidien à accomplir diverses aides, mais crée bien souvent plus de catastrophes qu'autre chose...

Au vu de la façon dont était présenté le titre avant sa sortie, on s'attendait plutôt à une sorte de gag-manga narrant les maladresses de Red, avec en fond un petit portrait sur la difficulté de se réintégrer en société. En réalité, ce n'est pas le cas, car rapidement la mangaka Sawako Arashida développe un récit qui s'annonce un peu plus ambitieux... mais qui, au premier abord, peut apparaître très linéaire, voire prévisible, dans sa construction. En effet, l'un des principaux enjeux de ce premier tome consiste à remettre sur la route de Red ses anciens acolytes, et dès lors le schéma se fait globalement très classique : Pink, Blue, Yellow... chacun des anciens partenaires de Retto finit l'un après l'autre par revenir d'une manière ou d'une autre, et par se confronter à lui à sa façon, tandis que l'on observe notre héros dans quelques-uns de ses petits boulots qui finissent souvent assez mal.

Cela aurait pu être rébarbatif... Oui, mais voilà : l'autrice profite suffisamment bien de ce schéma de mise en place pour poser un petit univers prometteur.

Ainsi, chacun des trois anciens compagnons de Red faisant leur retour ici s'avère très bien présenté, et chacun a désormais sa nouvelle vie, son propre caractère, et son propre comportement vis-à-vis de notre héros. Même si les sentiments qu'elle semble nourrir sont on ne peut plus classiques, la belle Sakura s'avère très plaisante dans son mélange d'inquiétude pour Red et dans les quelques pics d'agacement qu'elle est obligée de montrer face à lui. Beau gosse en apparence poseur et hautain, Sota s'avère efficace dans l'opposition un brin agressive qu'il montre d'abord envers cet homme qui a gardé son armure, une opposition belliqueuse qui traduit surtout une certaine jalousie, un sentiment d'inutilité depuis qu'il a rendu son armure. Egalement, il amuse beaucoup dans l'utilisation très particulière de ses getas ! Quant à ce petit bout de femme énergique qu'est Kiri, elle se montre assez délicieuse dans son côté ultra vif, combatif et positif ne jetant pas vraiment de regard fermé sur Retto.

Ces réapparitions les unes après les autres sont aussi l'occasion de cerner peu à peu, avec clarté, le fonctionnement et le contexte de tout ceci : l'ancien conflit contre les Death Universe, les instances supérieures dirigeant nos superhéros où l'on déniche aussi quelques figures originales comme Metroia... sans oublier une possible nouvelle menace à venir.

Reste que ce qui régale le plus, c'est évidemment Red, dont on découvre au fil des pages la situation on ne peut plus délicate. Moqué par les enfants, détesté par les flics qu'il met souvent dans la mouise alors qu'il veut les aider, vivant dans un tumulus ridicule, enchaînant les petits boulots sans grande réussite, ne contrôlant pas sa superforce, se montrant génialement intéressé envers la moindre pièce de 500 yen (un trésor pour le pauvre qu'il est !), manquant fortement de tact à plus d'une reprise (notamment envers Sakura), n'écoutant pas toujours attentivement ce qu'on lui dit... Il s'avère être un protagoniste mien de rien assez riche et drôle, parvenant dès lors à varier les nombreux petits gags. Mais au-delà de l'humour qu'il peut amener, nombre d'interrogations finissent par se poser à son sujet. Pourquoi a-t-il toujours son armure ? Seul, contre quoi se bat-il ? Pourra-t-il retrouver sa forme humaine ? Se réintégrer en société comme il se doit ?

C'est essentiellement ce héros à la fois drôle, branque et intrigant qui fait le charme de ce premier tome, encore plus quand se peaufinent ses relations et interactions avec ses anciens alliés, eux aussi bien mis en place.
Pour le reste, à l'heure où l'on ne cesse plus de nourrir la culture pop de superhéros de tous horizons, FMC promet d'apporter un petit vent de fraîcheur via son concept : ici, les superhéros ne doivent pas accomplir leur mission, celle-ci est déjà faite et c'est l'après que le suit. Et dès lors, au lieu d'un héros cherchant à acquérir des pouvoirs, on en a un qui cherche à les perdre !

Visuellement, c'est propre, presque trop par instants, et globalement plaisant à regarder. Sawako Arashida, malgré quelques lacunes (par exemple, les costumes se ressemblant trop si bien qu'on ne reconnaît pas forcément tout de suite les personnages quand ils sont dedans), offre une narration claire qui sert son humour sur un ton parfois presque posé, amenant ainsi un décalage sympathique.

Sur un schéma de mise en place finalement plus classique qu'on l'espérait, ce premier tome titre pourtant son épingle du jeu grâce à une bonne introduction des choses, aux promesses d'un récit un peu plus ambitieux, et surtout à ses personnages diablement efficaces. Le tout étant servi dans une traduction agréable de Yuki Kakiichi, avec une bonne qualité d'impression, un papier souple et épais et quelques pages couleur, c'est une affaire à suivre !


Critique 2 :

Avec son annonce présentant des fausses jaquettes semblables à la série des Martine, Fullmetal Knights Chevalion a su créer un petit buzz sur la toile. Edité dans le catalogue WTF d'Akata, ce dernier titre de l'éditeur surfe sur la mode des super héros en nous présentant un personnage débilement charismatique dès les couvertures : Red.

Comme dit précédemment, Red est un super héros : avec ses coéquipiers et son armure incassable, ils ont sauvé le Terre et ont notamment éradiqué les Death Universe. Mais le problème c'est qu'aujourd'hui, il est au chômage ! N'ayant plus personne à sauver, il s'occupe comme il peut dès que quelqu'un a un souci même s'il est moindre, mais tout ça sans oublier qu'il fut un héros un jour et le voici donc à continuer à faire moult gestes et acrobaties pour se mettre en valeur. Malheureusement cela ne suffit pas pour retrouver son image d'antan et pire même, on le traite de véritable emmerdeur. Même sa relation avec ses anciens alliés est difficile puisque ceux-ci ne supportent pas le fait qu'il n'ait jamais cherché à changer de vie, et surtout à enlever son armure...

Bien que les super héros soient à la mode, on remarquera que dans le paysage manga les héros de ce genre ont toujours un défaut : l'un est trop puissant (One Punch Man), un autre n'a pas de pouvoir (My Hero Academia) et enfin un dernier ici est au chômage ! Le mythe du sauveur de l'humanité est traité ainsi de manière intéressante, et c'est le cas aussi ici avec un personnage principal qui a gardé sa super force mais dont celle-ci dérange plus qu'elle n'aide à ce jour. D'ailleurs sans surprise vis à vis de la communication qui a été faite autour de ce titre, Fullmetal Knights Chevalion est un pur titre comique. Mais bien qu'il soit question de suivre la réinsertion sociale d'un personnage au sein de la ville qu'il a sauvé, le titre se veut un peu plus ambitieux en nous présentant un véritable récit qui s'enrichit peu à peu. Alors que Red est complètement débile, ses anciens coéquipiers le sont moins et chercheront même à l'aider, eux qui ont réussi à s'intégrer dans la société. Sakura, anciennement Pink, est devenue modèle pour un magazine de charme tandis que Sota, anciennement Blue, est devenu mannequin. Yellow arrive également vers la fin de ce premier tome, mais quant à Green, le suspens reste encore entier puisqu'il fera son apparition dans le prochain tome.

Les personnages sont donc un gros point fort de ce manga. Red fait rire tout d'abord par son look qui surprend tout le monde dans la rue, mais surtout par ses actions : on pense notamment au passage où il lance une pièce dans les airs qui, à cause de la force indomptable de son lanceur, se retrouve propulsée sur une autre planète... L'auteure brise aussi le troisième mur avec notamment un gag drôle sur le fait que Red ne soit pas encré. On apprécie donc ce héros décalé qui semble penser différemment que tout être humain, mettant en priorité des actes parfois mineurs alors qu'il est en train de se faire poursuivre et tirer dessus. Ses anciens coéquipiers donnent aussi de la saveur au récit puisque chacun a vraiment son propre caractère, et à les voir tous ensemble on aurait presque du mal à imaginer qu'ils ont combattu le mal ensemble.
Le titre arrive à nous accrocher aussi avec une idée simple du départ : l'envie de voir ce qu'il se cache derrière l'armure de Red. Il ne cesse de dire qu'il n'a jamais réussi à se retransformer depuis son ultime bataille, et en se doutant que nous verrons bien un jour ce qu'il se cache derrière ce tas de fer, on se retrouve happé par la lecture et avec l'envie de découvrir la suite.

Fullmetal Knights Chevalion offre donc un nouveau goût au mythe du super héros et arrive amplement à se démarquer et à valoir son pesant de cacahuètes. Le dessin de l'auteure s'avère très simple mais tout autant efficace, très épuré dans son style et peut être même trop puisqu'il nous arrive de confondre un petit peu les personnages une fois dans leur armure, mais rien de grave.
Au final c'est donc une bonne trouvaille qu'a fait là Akata, la communication sur le titre ayant eu raison sur le contenu du manga. La qualité d'édition est d'ailleurs bien présente, avec une traduction habile pour les gags de mots et aussi un livre de qualité avec pages couleurs en début de tome. Les aventures de Red ne font que commencer mais de notre part nous avons déjà hâte de les suivre !


Critique 3 :

Les Chevalion, au nombre de cinq, étaient des justiciers et les garants de la paix, affrontant sans relâche les terrible envahisseurs galactiques Death Universe. Mais après avoir éradiqué le mal, les héros ont pris leur retraite… tous, sauf Chevalion Red ! Ce dernier, incapable de retirer son uniforme, a conservé ses pouvoirs et cherche à œuvrer pour le bien malgré son statut de chômeur SDF. Mais à trop grands pouvoirs et sans vilains à affronter, Chevalion Red embête plus son monde qu’il ne l’aide vraiment…

C’est sur une communication hallucinante et tenant du génie qu’Akata a annoncé un nouveau titre pour sa collection WTF ?! : Fullmetal Knights Chevalion, un récit en quatre volumes signé Sawako Arashida (dont il s’agit de la première œuvre) que l’aditeur français a présenté sous le prisme de couverture de la série jeunesse Martine afin de mettre en avant un héros désormais au chômage… Hilarant, mais le tout s’avérait surtout être un troll afin d’attirer l’attention vers le présent titre. Coup de comm réussit et avec un tel pitch, il y avait de quoi être impatient de savourer ce manga qui s’annonçait décalé à souhait.

Pourtant, ce premier volume ne répond que partiellement à nos attentes. La série fait son effet à travers son intrigue, originale et présentée avec beaucoup d’humour, le fait de mettre en avant un ancien héros aux lendemains de sa carrière étant novateur. Qui plus est, ce ne sont pas des héros type comics que l’auteure choisit de mettre en scène mais des figures dignes des Sentai. A ce titre, la mangaka repend brillamment les grands clichés autours de ce type de héros, rendant le tout encore plus amusant mais s’adressant pour le coup davantage à un lectorat d’initiés au genre plus qu’à des néophytes, même si chacun sera amusé des différentes situations présentées. Cette volonté de l’auteure explique alors des personnages très clichés mais barrés dans leur traitement, l’intrigue ne se prenant jamais totalement au sérieux.

Pourtant, un scénario un peu plus ambitieux semble voir le jour au fil des chapitres. Pourquoi Chevalion Red ne peut pas enlever son armure ? Voilà une interrogation qui frappera l’entièreté de la série mais pour l’heure, l’intrigue se concentre sur différentes situations tout en introduisant au compte-gouttes les anciens coéquipiers de notre héros raté. A ce titre, ce premier volet peut se montrer répétitif tant il utilise souvent le même schéma. Chaque chapitre est une intrigue à part entière qui mettra en avant Chevalion Red avec un ou plusieurs de ses anciens acolytes, insistants alors sur bien des situations cocasses et quelques questionnements intéressants sur la nature du héros, mais ne propose pas grand-chose de plus pour l’heure. On s’attendait peut-être à un récit encore plus osé, porté par des gags plus loufoques et barrés que ce qui nous est proposé ici et à ce titre, les débuts de Chevalion pourront en décevoir plus d’un. Qu’à cela ne tienne, le volume nous fait passer un excellent moment mais après l’annonce inventive d’Akata, le récit manque de panache dans son humour et répète trop son schéma.

Graphiquement, Sawako Arashida dépeint un style en phase avec sa série, arrondit pour colère avec la légèreté de l’intrigue mais suffisamment détaillé pour démontrer des planches bien construites.
Quant à l’édition, Akata livre une excellente copie entre une traduction de qualité signée Yuki Kakiichi. Entre papier épais et présence de pages couleurs ainsi qu’une couverture au papier couché mât, l’éditeur a fait un excellent boulot. Néanmoins, les couvertures types Martine auraient elles aussi eu fière allure… !

Fun et dynamique, se moquant allègrement des héros de type Sentai tout en posant quelques réflexions, ce premier tome de Chevalion est un agréable divertissement. Néanmoins, après la communication de génie de l’éditeur, on s’attendait à un récit plus barré et moins répétitif dans sa forme. On attend quand même de voir vers quels horizons le titre de Sawako Arashida évoluera.

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Takato

14.5 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs