Fate/Zero Vol.1 - Actualité manga
Fate/Zero Vol.1 - Manga

Fate/Zero Vol.1 : Critiques

Fate/Zero

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 25 Mai 2017

Critique 2


Fate est une grande saga s'étendant sur plusieurs supports, ayant connu plusieurs dérivés, mais qui a cependant du mal à s'exporter en France, ne rencontrant pas le même succès retentissant qu'au Japon! 


Tout commence par un jeu vidéo Fate / Stay Night, de type visual novel créé par Type-Moon, qui rencontre un fort succès au Japon. Il sera suivi d'une adaptation en animé puis en manga (en 20 volumes édités en France chez Pika)! Vient ensuite, le titre qui nous intéresse présentement, Fate / Zero est en premier lieu une série de light novels se situant avant les événements de F/SN. Là encore la saga connaîtra une nouvelle adaptation en animé ainsi qu'en manga, toujours en cours au Japon avec 13 tomes actuellement. 


Le manga, dessiné par Shinjiro, également auteur de Taboo Tattoo (chez Doki Doki en France) est donc une préquelle à l'univers de Fate / Stay Night et met en avant des personnages évoqués où déjà présents dans les événements de la première série se déroulant quelques années plus tard! Ainsi on y retrouve Saber, mais aussi Kiritsugu Emiya, le père de Shiro, ainsi que Kotomine et son servant participant lui aussi à deux guerres d'affilée! 


En France c'est Ototo qui est parvenu à avoir les droits du manga et nous propose de nous plonger (ou replonger) dans cet univers fantastique peuplé de héros du passé! 


Il y a de cela trois cents ans, de puissantes familles de magiciens ont uni leurs savoirs pour recréer le Saint Graal, artefact surpuissant permettant de réaliser un vœu! Mais les familles se sont ensuite déchirées afin de s'emparer de ce pouvoir donnant lieu à une guerre séculaire qui se rejoue régulièrement! 


Sept magiciens sont choisis pour participer à cette guerre, avec bien entendu les représentants des trois grandes familles originelles, et chacun d'entre eux peut invoquer un servant appartenant à une caste bien précise! Ces servants, grands héros du passé au grand pouvoir, sont convoqués pour se battre aux côtés de leurs maîtres! 


Emiya Kiritsugu, un assassin réputé est engagé par les descendants d'une des grandes familles pour participer à cette guerre en leur nom. Il se voit confier l'un des servants, le mythique "Saber", possesseur d'une épée légendaire! 


La guerre ne tardera pas à débuter, tous les servants ayant été convoqués, les batailles vont commencer et Rider semble bien décidé à s'emparer du monde moderne qui s'ouvre à lui! 


Pas de doute nous sommes bien dans l'univers de Fate avec ses servants et ses magiciens, et il ne faudra pas attendre longtemps pour que l'auteur nous expose l'origine de cette grande guerre, nous explique les enjeux, nous présente les pouvoirs et protagonistes en introduisant déjà plusieurs servants! 


Ainsi s'il n'est pas obligatoire d'avoir lu (ou de connaître sous quelque forme que ce soit) Fate/ Stay Night, l'entrée en matière de ce premier tome pourrait apparaître quelque peu lourde avec énormément d'informations délivrées en une fois, et qui plus est d’informations de taille! 


Ce qui surprend à ce niveau justement c'est la manière dont nous sont délivrées ces informations justement! Alors que dans la première série tout ne nous était dévoilé qu'au compte-goutte, bien des choses restant obscures jusqu'au dernier moment, ici d'emblée presque tout nous est dévoilé, le parti pris est radicalement différent! 


Cela tient sans doute au fait que si, encore une fois, il n'est pas obligatoire de connaître F/SN, les auteurs semblent partir du principe que c'est le cas et que dans ces conditions cela ne sert à rien de faire durer le suspens qui n'a pas lieu d'être! Et si vous ne connaissez pas cet univers, cette saga qu'est "Fate", il est tout de même préférable de commencer par "Stay Night" parce que rien que dans ce premier tome, on trouve des tonnes de spoils aux mystères de la première série, à commencer par la véritable identité de Saber!


Quant à ceux qui connaissent F/SN, ils seront ravis de trouver toutes les références, de retrouver tous les personnages faisant le lien entre les deux parties de la saga, maîtres comme servants, à commencer par Kiritsugu, le père de Shiro (ce dernier étant le héros de la première série)! 


Ainsi on fait connaissance avec ce personnage déjà mort à l'époque où Shiro prend sa succession de maître auprès de Saber et on est surpris de découvrir une telle personnalité! Lui qu'on a pu découvrir par le biais du regard d'un fils aimant, se montre ici froid et calculateur, un assassin sans le moindre scrupule! 


On retrouve également un Kirei Kotomine plus jeune, mais tout aussi malsain et dérangeant, toujours dans un rôle aussi flou, mais charnière pour le combat qui va avoir lieu! 


Mais au-delà de toutes ses références, ce premier tome est assez intrigant dans sa construction: là où nombre d'auteurs veulent accrocher immédiatement en nous proposant très rapidement de l'action, ici cela ne sera pas le cas! L'auteur pose les bases de son récit, plante le décor avec  l'historique de la guerre opposant les servants, explique quelque peu leurs rôles et leurs capacités propres, ainsi Saber, quelque soit son incarnation sera animée par un esprit chevaleresque, Berserker peu importe le héros qui sera appelé sera une brute, Caster un magicien, Assassin un tueur silencieux...bref clairement des classes que les rôlistes connaissent bien, peut être un peu clichés, mais ouvrant malgré tout sur d'innombrables possibilités sur les héros pouvant être invoqués! 


Un volume d'introduction, de présentation donc ce qui n'en est pas moins intéressant, ainsi on plonge peut-être davantage dans la personnalité des protagonistes, leur relation et les sentiments qui les habitent de manière sans doute bien moins simpliste que dans la première série! 


Ce qui pourrait surprendre ceux qui connaissent la première série par le biais du manga c'est notamment la différence de style entre les deux auteurs! Ici la série s'annonce plus sombre, plus mature, plus violente également, cela se ressent dans le trait, lui aussi plus sombre et plus chargé, mais aussi dans le traitement des personnages, à commencer à Kiritsugu qui n'est pas (que) le père aimant qu'on visualisât, mais également un assassin méticuleux. 


Rien que pour cela on sent d'ores et déjà que l'expérience avec Fate / Zero sera bien différente avec celle de Fate / Stay Night


Ototo fait un excellent travail d'adaptation et nous propose un très beau premier volume qu'il s'agisse de l'encrage ou la couverture en relief, ainsi que de la traduction. 


Tout ceci contribue à nous offrir une excellente entrée en matière dans cette nouvelle partie de la saga, qui parviendra à séduire autant les connaisseurs que les néophytes! 


Critique 1


Si vous êtes fan de manga et d'animation japonaise depuis un certain temps, vous avez forcément déjà entendu parler de la saga Fate, dont le plus célèbre représentant est Fate/Stay Night. Ce jeu vidéo de type visual novel, créé par Type-Moon (à qui l'on doit aussi, entre autres, Tsukihime et Kara no Kyôkai/The Garden of Sinners), a connu un tel succès au Japon qu'il a vite été adapté en une série animée qui a grandement popularisé la saga et son personnage emblématique Saber (constamment déclinée en une multitude de goodies), et aussi en un manga qui a largement plus divisé les foules, et qui approche difficilement de sa conclusion en France aux éditions Pika.
Depuis Fate/Stay Night, de nombreux dérivés sont venus enrichir la saga, principalement dans le domaine du jeu vidéo. Mais c'est fin 2006 que la saga redécolle réellement avec la publication du light novel Fate/Zero, préquelle de Fate/Stay Night qui s'est bouclée fin 2007 après 4 romans, et qui est signée de la main du célèbre Gen Urobuchi, à qui l'on doit notamment le scénario de Puella Magi Madoka Magica. Fort de son succès, la série de light novels Fate/Zero connaît en 2011-2012 deux séries animées qui ont connu un succès retentissant en assombrissant considérablement l'univers de Fate. Mais peu avant l'adaptation animée, a commencé fin 2010 au Japon une adaptation manga signée Shinjirô, également auteur de Taboo Tattoo aux édition Doki Doki. C'est cette version manga que les éditions Ototo nous proposent d'enfin découvrir en langue française.

Pour celles et ceux qui connaissent Fate/Stay Night, Fate/Zero se déroule lors de la précédente Guerre du Graal, dix ans avant les aventures de Shirô Emiya, Rin Tôsaka et les autres. Gen Urobuchi et Shinjirô y lèvent le voile sur le sombre destin d'un combattant en particulier, Kiritsugu Emiya, le père de Shirô, évoqué à quelques reprises dans Fate/Stay Night.
Et si vous ne connaissez pas Fate/Stay Night, vous n'avez aucune crainte à avoir en commençant par Fate/Zero, car Shinjirô s'applique parfaitement à expliquer tout le contexte de l'oeuvre, le léger point négatif étant que vous aurez d'emblée les réponses à des questions qui entretenaient un peu le mystère dans Fate/Stay Night. Par exemple, en commençant par Fate/Zero, vous saurez d'emblée quel esprit héroïque se cache derrière Saber, ou quelle est la condition d'Illyasviel, des éléments restant un peu plus longtemps mystérieux dans Fate/Stay Night. Mais il s'agit vraiment d'une broutille. Et, qui plus est, Fate/Zero peut totalement se suivre sans rien connaître de Fate/Stay Night.

Revenons donc au contexte de l'oeuvre, savamment exposé par Shinjirô.
Il y a 200 ans, trois clans de magiciens, les Einzbern, les Tôsaka et les Makiri (devenus les Matô depuis cette époque), ont associé leurs pouvoirs et leurs connaissances pour pouvoir recréer le Saint Graal, le légendaire récipient, capable d'exaucer le voeu de son détenteur. Mais celui-ci ne pouvant exaucer qu'un seul voeu, les trois clans se sont ensuite retournés les uns contre les autres et, au fil des décennies, se sont mortellement affrontés à travers trois Guerres du Graal, des conflits opposant 7 Maîtres épaulés par des Servants, des entités guerrières animées par les esprits héroïques de grands guerriers du passé (le Roi Arthur, Alexandre le Grand...) et matérialisés par le pouvoir du précieux calice.
Aujourd'hui, après avoir perdu les trois premières Guerres du Graal, le clan Einzbern est bien décidé à remporter la quatrième. Pour cela, il a embauché 9 ans auparavant un homme froid et impassible, surnommée le "tueur de mages", qui a choisi de mettre de côté tout sentiment pour accomplir son objectif visant au bonheur d'un maximum de personnes : Kiritsugu Emiya. Alors que la quatrième Guerre du Graal est enfin sur le point de commencer il compte sur le soutien de sa compagne Irisviel Von Einzebern et laisse derrière lui leur fille Illyasviel afin de se lancer de plein fouet dans le conflit, après avoir invoqué celle qui sera sa combattante : le plus puissant des Servants parmi les esprits héroïques, Saber...

"Je vais vous parler aujourd'hui d'un homme. Un homme dont les idéaux étaient si profondément ancrés en lui qu'ils furent à l'origine de son propre désespoir."

Ce premier volume est avant tout un volume d'exposition, où le mangaka met en place toutes les bases qu'il faut connaître. En plus des origines des Guerres du Graal, vous saurez tout ce qui est nécessaire sur le concept des Servants. Sur les esprits héroïques qui les animent comme déjà dit, mais aussi sur les différentes classes (les Sabers qui combattent avant tout avec un sabre, les Lancers avec une lance, les Assassins qui sont avant tout discrets, les Berserkers qui misent sur la force brute, les Archers, etc...), sur leur niveau d'aptitude qui leur accordent plus ou moins de capacités exceptionnelles nommées Nobles Phantasmes, sur leur apparence spirituelle qui leur permet de se déplacer plus facilement... Shinjirô distille ces informations tout au long du tome, ce qui fait que, bien qu'elles soient assez nombreuses, on le retient les unes après les autres, très facilement. C'est simple, même si vous ne connaissez rien à la saga Fate, vous ne serez jamais perdu !

Parallèlement à ces informations sur les Servants et sur la Guerre du Graal, l'auteur s'applique aussi, bien sûr, à faire entrer en scène plusieurs des personnages importants. Ainsi ferez-vous déjà la connaissance de certains futurs ennemis, comme Rider et son Maître, ou Kirei Kotomine (un nom déjà bien connu des connaisseurs de Fate/Stay Night) qui oeuvre de façon mystérieuse pour l'Eglise. Mais évidemment, on retient avant tout notre personnage principal, Kiritsugu Emiya, dont on découvre avec beaucoup d'intérêt toute la froideur... y compris envers sa propre Servant, Saber, dont il se désintéresse totalement, au point de ne lui dire mot.
De manière générale, vous vous apercevrez très vite que là où le manga Fate/Stay Night avait souvent du mal à faire ressortir les relations Maître/Servant, Fate/Zero s'applique au contraire à les retranscrire avec minutie. On suit donc avec beaucoup d'intérêt le lien ténu entre Kiritsugu et Saber, le premier étant totalement distant avec la deuxième, ce qui, évidemment, trouble la belle Servant blonde, qui se pose des questions, se demande si elle a fait quelque chose de mal... et ne peut alors que compter sur Irisviel, qui deviendra pour elle une sorte de confidente et d'amie. Bien que Saber soit avant tout une arme ne devant pas montrer d'émotion, on se régale devant la manière fine dont Shinjirô nous laisse entrevoir ce qu'elle ressent. Même topo, par exemple, pour Rider, charismatique Servant dont les ambitions de grand conquérant vont jusqu'à effrayer un peu son propre Maître. Il y a d'emblée un vrai travail sur les relations Maître/Servant et sur le ressenti de ces derniers, et cela apporte d'entrée de jeu beaucoup d'intérêt à l'oeuvre.

Pour le reste, le style visuel de Shinjirô laisse déjà deviner une oeuvre beaucoup plus mâture et sombre que le manga de Fate/Stay Night. Le mangaka joue beaucoup sur les ombrages et les profondeurs de champ, pour un résultat qui nous immerge très facilement et pose d'emblée l'ambiance. Le dessinateur se réapproprie de très belle manière les personnages, en sachant les rendre charismatiques, mystérieux ou inquiétants quand il le faut. On ressent très bien la prestance chevaleresque de Saber, la froideur de Kiritsugu, l'élégance et la sympathie de la belle Irisviel, la stature imposante de Rider, la faiblesse de son maître... C'est de l'excellent travail. Les décors sont bien présents quand il le faut, et certaines vues (surtout nocturnes) en jettent. Quant aux scènes de combat, elles sont pour l'instant très peu nombreuses et très courtes, mais elles laissent déjà entrevoir un gros potentiel côté mise en scène, et un ton qui ne devrait pas faire semblant. Par rapport au manga Fate/Stay Night qui était un pur shônen, Fate/Zero est un seinen, et si la différence entre les deux genres et souvent ténue, ici elle se ressent pleinement.

En posant de très solide manière les bases autour du conflit, des personnages et de leurs relations, Fate/Zero s'offre une entrée en matière immersive et franchement réussie, qui a tout pour séduire autant les habitués de la saga Fate que les néophytes, qui peuvent sans problème lire cette série sans rien connaître de l'univers de Fate. On a ici un début bourré de promesses, et l'on a hâte de voir les choses décoller par la suite.

L'édition proposée par Ototo est d'excellente facture ! Il faut souligner une traduction qui fait plaisir à voir, en ceci qu'elle respecte bien plus que celle du manga Fate/Stay Night les termes propres à l'univers de Fate. Les choix de police sont très bons, de même que la qualité du papier et celle de l'impression, malgré quelques moirages pas très gênants sur quelques pages. Cerise sur le gâteau, la première édition du tome 1 nous propose une jaquette collector, avec des reliefs brillants du plus bel effet.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs