Dragon's Crown : Critiques

Dragon's Crown

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Août 2016

Dans les contrées du royaume d'Hydeland, six aventuriers; un guerrier, un nain, une elfe, une amazone, un magicien et une sorcière; vont s'associer et mener diverses quêtes. Au fil de leur périple, ils se rendront compte qu'une lourde menace plane sur le royaume... et pour faire face au danger, il leur faudra trouver le Dragon's Crown, un artefact légendaire... Mais sur leur route se dresseront une multitude de créatures, de sorciers, de pirates... L'aventure peut commencer !!

Dragon's Crown est un manga signé Yuztan et supervisé par le studio Atlus. Il s'agit de l'adaptation papier du jeu-vidéo éponyme paru en 2013. Dans ce jeu ancré dans un univers d'heroic fantasy on pouvait incarner au choix six personnages jouables, et la progression se faisait sous la forme d'un beat'em up à plusieurs niveaux. L'aspect RPG était également présent, car il était possible de développer son personnage en acquérant au fur et à mesure du jeu de nouvelles compétences et armes. A l'époque de sa sortie, Dragon's Crown fut un grand succès sur PS3 et PSVita.

On est donc plongé dans un univers d'heroic fantasy classique, avec toute une galerie de personnages qui en empruntent les codes. Parmi les héros, on a ainsi des personnages privilégiant le combat rapproché et ayant une forte capacité défensive (l'amazone, le guerrier, le nain) et des personnages plus fragiles qui préféreront le combat à distance (l'elfe, le magicien, la sorcière). Nos six aventuriers seront aidés par d'autres personnages qui complètent le tableau fantasy, comme Rannie le voleur espiègle, Lucain qui est un vieux magicien ressemblant comme deux gouttes d'eau à Gandalf, ou encore Morgane qui est une spécialiste des runes. Au niveau du bestiaire, là encore tout nous ramène à l'heroic fantasy, avec la présence de monstres assez communs comme les gobelins ou les orcs, mais aussi des créatures légendaires comme le kraken ou le dragon. Les amateurs d'heroic fantasy ne seront donc pas déçus par cet aspect du manga.

En plus de son aspect fantasy, la série repose sur d'autres thématiques. La première d'entre elles est l'érotisme. Dans le jeu, la beauté des personnages jouables féminins, et plus particulièrement la sorcière, n'avait échappé à personne, d'autant que le chara-design élaboré par George Kamitani se faisait un point d'honneur de mettre en valeur les courbes généreuses et/ou gracieuses de ses héroïnes. Dans le manga, Yuztan en fera de même, mais dans de trop grandes proportions. Dans le cas de la sorcière ou de l'amazone, quasiment chacune de leur apparition sera une occasion pour l'auteur de placer un plan coquin... et au final on se demande si ces deux personnages n'ont pas pour vocation unique de titiller l'appétit sexuel des lecteurs... c'est dommage !
En plus de l'érotisme, le récit fera la part belle à une certaine forme d'humour: des petits gags de quelques cases seront présents à la fin de plusieurs chapitres, et on pourra également compter sur la présence du nain et de ses pitreries perpétuelles pour donner un vent de comédie au récit.

Au niveau des graphismes, le style de Yuztan est agréable à regarder. Concernant les personnages, le chara-design du jeu est respecté, pour le meilleur et pour le pire. Chaque personnage a son propre style et est très différent des autres, cependant on ne peut s'empêcher de remarquer certains problèmes liés à la physionomie, comme par exemple la poitrine trop imposante de la sorcière, ou encore la largeur d'épaules du guerrier qui est démesurée par rapport au reste de sa silhouette. Pour le reste, on pourra se délecter du trait dynamique de Yuztan qui sait sublimer les expressions de ses personnages. Cependant lors des scènes d'action l'auteur a tendance à charger un peu trop ses planches, ce qui rend le récit parfois brouillon.

Concernant l'adaptation, Kurokawa a fait du bon travail. Le manga bénéficie d'un papier de bonne qualité, avec la présence de quelques pages couleur. La traduction est également de bonne facture. A noter que pour l'édition française, Kurokawa a choisi de regrouper en un seul volume les deux tomes que comptait l'édition nippone. Ce choix nuit un peu au plaisir de lecture, car la prise en main d'un tel pavé (384 pages) est toujours hasardeuse.

En définitive, Dragon's Crown est une lecture plutôt satisfaisante, qui trouvera un écho tout particulier auprès des amateurs d'heroic fantasy. Cependant le récit n'a pas vraiment d'âme propre, car il ne fait que reprendre tous les éléments du jeu-vidéo dont il s'inspire. On aurait notamment aimé une histoire plus longue, qui prenne le temps de s'intéresser aux personnages principaux, dont on sait finalement assez peu de choses lorsqu'on referme le livre. C'est dommage, car le manga était le support idéal pour approfondir aussi bien le scénario de base du jeu, mais que le background des personnages.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs