Choubi-Choubi - Mon chat tout petit Vol.1 : Critiques

Comme tous les gros matous, Choubi-Choubi était autrefois un chaton, minuscule et mignon. La chatte adulte a pris ses aises avec sa maîtresse, une femme âgée, mais cette dernière en a vu de toutes les couleurs au moment où elle a recueilli la petite boule de poils. Alors qu’elle retrouve quelques photos de Choubi-Choubi toute petite, elle se remémore ces instants…

Le style de Choubi-Choubi vous parlera peut-être puisque son auteure est Konami Kanata, la maman de l’adorable chi qui vient de se conclure aux éditions Glénat. Alors que cette même série approchait de son dénouement, la mangaka entamait l’aventure d’une autre petite chatte, ou plutôt d’un bon gros matous docile qui était autrefois un animal espiègle. Plus précisément, il s’agit d’un nouveau volet de Choubi-Choubi, minette présentée dans d’autres séries de l’auteure, mais qui est abordée ici sous sa facette de bébé.
Cette fois-ci, ce n’est pas Glénat qui propose l’aventure mais Soleil qui enrichit toujours plus sa collection « Pets » dédiée aux animaux qu’on aime tant. Autre nouveauté et pas des moindres : le manga n’est pas en couleur, comme Chi l’était, et a été conçu en noir et blanc.

Finalement, les différences avec Chi sont plutôt moindres sur ce premier opus. Remplacez la petite famille guillerette par une senior livrée à elle-même et apportez quelques différences esthétiques à l’animal, et vous obtenez une copie conforme de la série précédente. Choubi-Choubi est aussi une chatte malicieuse qui découvre les joies de la vie sous la tutelle d’un maître, la seule différence étant que le cadre de vie se déroule en maison et non en appartement, le jardin permettant de développer différentes situations en extérieur. Le tome se compose alors d’une succession de sketch durant lesquels le petit animal en voit de toutes les couleurs par rapport à un univers qu’il ignore, et la vieille dame taquinée en permanence par la petite Choubi-Choubi qu’elle ne comprend pas toujours. Le ton est alors des plus frais et amusant, tant d’ingrédients qui ont plu dans Chi et qui font de nouveau mouche ici. Evidemment, la sensation de surprise n’est plus, et la nouvelle série de Konami Kanata nous place en terrain connu.

Autre nouveauté : Choubi-Choubi ne parle pas là où Chi s’exprimait en son for intérieur, permettant de développer des situations mignonnes et de renforcer le contraste entre le fonctionnement du chat et celui de l’humain. Seule la maîtresse de Choubi-Choubi est amenée à s’exprimait, permettant au récit de se focaliser largement de son point de vue. L’animal, lui, n’est alors apprécié que par ses frasques, le lecteur connaissant bien les félins se retrouve dans mal dans les bêtises de la petite bête typiques des chatons, mais on ne retrouve plus toute l’innocence du ton qui nous avait plu dans Chi, c’est assez dommage.

Il est aussi regrettable que ce premier tome se comporte seulement comme une « copie » de Chi plutôt que d’aborder la thématique du chat sous un angle nouveau, celui du gros chat de compagnie bien affectueux. C’est pourtant ce qu’a déjà fait Choubi-Choubi dans des œuvres antérieures, car celle proposée par Soleil est en réalité une suite des premières aventures du matou (ou du moins un spin-off se concentrant sur le passé de la bête et de sa maîtresse) qui, elles, seront publiées par l’éditeur dès 2016. On en attend finalement plus de ce fameux titre qui nous aidera très certainement à voir Choubi-Choubi d’un œil différent, car pour l’heure, la série s’impose comme une redite de Chi. On aurait finalement préféré apprécier dans un premier temps l’animal pour son côté gros matou, mais l’éditeur a certainement voulu rebondir sur la fin de la précédente série de l’auteure avec cette déclinaison qui fait la belle part aux bêtises de chatons.

L’édition de Soleil est surprenante par rapport aux choix faits sur la couverture. Le papier utilisé est épais, granulé et pelliculé, ce qui donne un rendu original, mais pas du tout désagréable. Le reste de l’édition est d’excellente facture que ce soit la traduction sans fausse note et l’impression d’une manière générale.

Pour l’heure, Choubi-Choubi se situe dans la continuité de Chi et ne surprendra pas grand monde, mais les adeptes de la précédente série de Konami Kanata retrouveront avec plaisir cette ambiance légère caractéristique de l’auteure. Gageons que nous n’avons pas encore toutes les cartes en mains pour apprécier les déboires de ce chaton qui, à l’origine, est un gros matou héros de sa propre série. On appréciera avec grand plaisir la suite de l’œuvre, mais on attend surtout de voir la bestiole à l’œuvre sous sa forme de gros chat chaleureux !