CHO Jung-man - Actualité manga

CHO Jung-man 조정만

Interview de l'auteur






Pour commencer, pourriez-vous nous raconter comment vous êtes devenu auteur de manwha?
Etant plus jeune, j’ai été hospitalisé. Pour pallier à l'ennui, je lisais Dragon Ball... Ce fut un grand choc! C'est à partir de ce moment que j’ai décidé de devenir mangaka. Alors que j'étais à l’université et malgré le refus de mes parents, j’ai essayé de percer dans ce milieu difficile. J’ai intégré un atelier de mangaka, j’ai rencontré des artistes, récolté des conseils... De fil en aiguille j’ai rencontré l’éditeur Daiwon…et voilà où j'en suis aujourd'hui!

Pouvez-vous nous parler de vos références? Vous parliez de Dragon Ball tout à l’heure…
J’essaie de lire beaucoup de bandes dessinées car pour moi la diversité est très importante. Dans les années 70/80 je regardais beaucoup d’animés, et c’est très probablement à cette époque que j’ai été très influencé. Les lecteurs peuvent sans doute trouver des ressemblances dans certaines scènes ou images de Witch Hunter.

Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de sortir un shonen original.  Qu’est ce qui fait pour vous la différence entre un bon et un mauvais shonen?
Je ne suis pas dans une logique «manwhas d’auteur» ou «manwhas commerciaux»... Le plus important pour moi est de comprendre le lecteur et de transmettre ce que je ressens!

Dans le premier volume, vous rentrez de suite dans le vif du sujet (le héros se bat immédiatement) et ne plantez le décor qu’après. Il est intéressant la façon dont vous brisez les codes classiques du genre… était-ce voulu?
En fait je suis en train d’étudier, donc je n’ai pas fait exprès. Avant Witch Hunter, je n’ai fait que deux nouvelles et n’ai donc pas énormément d’expérience. A chaque volume je fais évoluer mon récit autrement. Vous allez sentir une différence dans le tome 3!

Mais pour vous c’était vraiment important de rentrer dans l’action immédiatement?
En Corée, la situation est très délicate: le tome 1 joue un grand rôle. Si le premier tome n’a pas de retour vis à vis du public, tout devient très difficile par la suite. J'essaie donc de mettre un maximum d’éléments intéressants dans le premier tome, pour fidéliser le lectorat. Je pense que Tasha a beaucoup de qualités, de capacités, et je voulais les montrer de suite par le biais de scènes d'action dans le premier tome.

Est ce que l’éditeur oriente un peu le scénario?
D’abord j’écris le scénario et ensuite je le lui montre. L'éditeur me donne alors son avis... nous discutons constamment. Le tout est de savoir doser: mettre trop d'action dans un premier volume serait risqué, donc je distille des scènes d'humour de temps en temps.

Pensez-vous qu’une bande dessiné soit de divertir ou de faire passer un message?
Pour moi le plus important c’est le divertissement, car un titre qui ne divertit pas ne trouvera pas son public. Même si on a un message très important à faire passer, cela ne marchera pas si les lecteurs ne lisent pas votre série!

Dans le volume 2, vous nous expliquez que le personnage de Taras ne devait pas être un personnage important, et pourtant vous l’avez développé… faites-vous évoluer votre scénario en fonction de vos coups de cœurs?
En fait Taras a un futur... mais même si je fais évoluer mes personnages différemment que prévu, la structure basique ne change pas!

Est-ce que les lecteurs en Corée ont une influence sur l’avancée de l’histoire?
Mes lecteurs coréens me donnent souvent leur avis concernant la tournure éventuelle de mon histoire, mais je lis leurs avis avec amusement: cela ne m’influence pas.

Le volume 2 vient de sortir en France, quel effet cela vous fait d’être publié à l’étranger?
J'étais déjà très heureux d'être publié en Corée, alors en France... (rires)

Est-ce que le succès rencontré ici ouvre des portes à l’éditeur pour d’autres pays?
J’ai en effet été contacté par un éditeur Italien. Le fait d'être publié en France va probablement m'ouvrir des portes dans d'autres pays européens.

Pour conclure, pouvez vous nous dévoilez quelques surprises que vous nous réservez?
Du spoil? (rires) En fait le héros, c’est Halloween!

Merci beaucoup!




Remerciement aux éditions Ki-oon pour cette entrevue