Texhnolyze Vol.1 : Critiques

Lux est une ville expérimentale, construite dans les profondeurs de la Terre. Ses habitants ayant été oubliés depuis longtemps par la surface, elle est à présent devenue une cité sans foi ni loi, où les gangs font régner la violence et cherchent à s'emparer du pouvoir. L'un des principaux enjeux de cette guerre et le Texhnolyze, une technologie de pointe permettant de remplacer les membres humains par des puissantes prothèses cybernétiques. Au coeur de tout ceci, quatre individus se détachent et détiennent entre leurs mains le destin de ce monde: Yoshi, un mystérieux voyageur venu de la surface, Onishi, le caïd de la ville, Ran, et jeune fille dotée de pouvoirs de divination, et Ichise, un ancien boxeur mutilé entraîné malgré lu dans cette bataille qui le dépasse.

C'est ainsi que s'ouvrent les premiers épisodes de Texhnolyze, une série de science-fiction à tendance cyberpunk conçue en 2003 de main de maîtres. En effet, on retrouve Yasuyuki Ueda pour l'histoire originale et Yoshitoshi ABe pour le design original, ce duo renommé ayant déjà été à la tête du cultissime Serial Experiments Lain. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on reconnaît largement leur patte: à l'instar de Lain, c'est une série très sombre et glauque qui nous attend ici. Si cet aspect se ressent dès le générique de début, il est confirmé lorsqu'on se retrouve plongé dans la série, et dans cette ville de Lux. le rythme est lent, prend le temps de nous présenter un univers bizarre, malsain et dérangeant. L'histoire se met donc en place petit à petit, et si l'on a d'abord l'impression d'être face à une guerre des gangs classique, on se rend compte peu à peu qu'il n'en est rien, et que bien des points sombres sont à éclairer. Les éléments inexpliqués sont nombreux et laissent présager une intrigue beaucoup plus riche qu'il n'y paraît au premier abord.

Au niveau de la réalisation, ce qui frappe en premier, c'est la splendeur du design original d'ABe. Le souci du détail est là, les couleurs sont volontairement ternes pour coller à l'ambiance de la série, les jeux d'ombre et de lumière sont nombreux... Il n'y a rien à redire.
La réalisation en elle-même n'est pas en reste. L'ambiance sonore assez glauque est exceptionnelle. Dès le début, les différents bruits créent une atmosphère malsaine, presque suffocante, d'autant plus que le premier dialogue n'arrive qu'à la moitié du premier épisode ! Vous l'aurez compris, la réalisation a pris le parti de mettre en avant l'ambiance générale au détriment de l'action. Et c'est vraiment réussi: on ne ressort pas indemne de cette réalisation à la fois glauque et hypnotique. Et au final, malgré la lenteur, on ne s'ennuie pas.

Ces premiers épisodes de Texhnolyze constituent une expérience assez unique, qui se doit d'être essayée. Et pour peu que l'on accroche, on ne décrochera plus avant que tous les mystères de cet univers sombre et malsain soient éclaircis. La suite dans le deuxième coffret.

Pour ce premier coffret, Dybex nous offre une qualité sonore irréprochable. En revanche, l'image souffre parfois un peu durant certains passages sombres. En guise de bonus, nous avons droit à deux spots TV et un trailer, mais surtout à une interview particulièrement intéressante de Yasuyuki Ueda et Yoshitoshi ABe. Le packaging est très réussi: les 3 DVD sont contenus dans un digipack lui-même protégé par un fourreau en carton. Tout ceci est très joliment illustré, pour un rendu magnifique.