My Hero Academia - Film 2 - Heroes Rising - DVD - Actualité anime

My Hero Academia - Film 2 - Heroes Rising - DVD : Critiques

Critique du dvd : My Hero Academia - Film 2 - Heroes Rising - DVD

Publiée le Vendredi, 21 Août 2020

En 2018 sortait le film My Hero Academia : Two Heroes, premier long-métrage rattaché à la série animée adaptant le manga de Kôhei Horikoshi. Un premier métrage au scénario assez maigre mais qui a globalement satisfait les spectateurs par ses scènes d'action, notamment le climax époustouflant qui s'appuyait sur un duo explosif entre Deku et All Might.

Assez rapidement, un nouveau film est annoncé. Intitulé My Hero Academia : Heroes Rising, celui-ci paraît dans les salles obscures du Japon le 20 décembre 2019. Mais contrairement à Two Heroes, pas d'avant-première exceptionnelle en France, le premier long-métrage ayant eu cet honneur lors de Japan Expo 2018. Il faut même attendre ce jeudi 20 août 2020 pour voir le film débarquer dans les cinémas CGR, un délais qui s'explique probablement par la crise sanitaire du Covid-19, les cinémas ayant été fermés durant un moment, et certains distributeurs frileux à l'idée de sortir certains films à une période où tous les spectateurs n'avaient pas renoué avec les grands écrans.

A la barre de ce deuxième métrage, c'est une équipe bien connue que nous retrouvons. Kenji Nagasaki, réalisateur du premier film, des trois premières saisons et l'anime et réalisateur en chef de la quatrième saison, chapeaute le projet. L'écriture du scénario est assurée par Yôsuke Kuroda, lui aussi scénariste attitré du pan animé de My Hero Academia. Yoshihiko Umakoshi reste au character-design, Yûki Hayashi à la composition musicale et le studio Bones à la production de l'ensemble, soit un staff qui ne dépayse pas.


Les héros en séminaire

L'intrigue de ce second film se déroule bien après la retraite d'All Might, suite à son affrontement contre All For One. Les élèves de la 2nd A de Yûhei participent ensemble à un séminaire super-héroïque sur l'île de Nabu, déserte de tout héros. Les 20 élèves se coordonnent dans la bonne humeur pour venir en aide aux citoyens de l'île dans leur quotidien, une tâche qui semblait sans difficulté, à première vue. Mais c'est sans compter l'émergence récente d'un dangereux criminel : Nine. Ce dernier, résultat d'expériences menées par le mystérieux Professeur proche de All For One, était escorté par l'Alliance des Super-Vilains, jusqu'à l'apparition de héros qui firent échouer le voyage. Désormais libre, ce dernier rejoint sa fine équipe afin de mener son plan à bien. Mais pour cela, il devra atteindre un objectif : Mettre la main sur un enfant résident sur l'île de Nabu. L'affrontement contre la 2nd A semble alors proche...


Sur les traces du premier film ?

D'une manière très générale, My Hero Academia : Two Heroes est un film apprécié par les spectateurs, sans être acclamé pour autant. L'enthousiasme repose essentiellement sur le climax jouissif du long-métrage, tandis que l'intrigue globale est plutôt faiblarde, les antagonistes peu charismatiques, et le schéma général particulièrement classique au points que le scénario devienne prévisible.
On était donc en droit d'espérer que l'équipe derrière le projet animé My Hero Academia ait compris ces lacunes, afin de nous proposer un deuxième film un peu plus consistant. Un exercice qui n'a globalement pas forcément été honoré.

Pourtant, Heroes Rising diffère de Two Heroes dans son amorce. L'Alliance des Super-Vilains ouvre l'aventure en se confrontant à des héros qui ignorent la cargaison qu'ils transportent. A l'ère post retrait d'All Might dans le scénario, une telle mise en bouche s'avère assez alléchante. Le film démarre véritablement en présentant les péripéties quotidiennes de nos héros, sur l'île de Nabu. Point fort de l'ensemble : Le récit ne se concentre plus que sur une poignée de personnages, mais bien sur l'ensemble des héros de la 2nd A. Nous y reviendrons, mais c'est indéniablement la plus grande force du long-métrage.

La suite sonne comme une évidence : La belle équipe d'adolescents sera confronté à Nine, cet étrange individu dont l'escorte explosive fut narrée dans l'introduction du film. Et à l'instar de Two Heroes, plus le récit progresse, et plus il en devient prévisible. Dès que la quête de puissance du nouvel antagoniste est présentée, on devine facilement le cheminement de l'aventure. Et en terme d'ennemi, Nine et ses sbires relèvent d'un classicisme certain, sans réelle densité aucune, si bien qu'on peut avoir l'impression que le scénario ne va pas au bout de ses idées. On comprend donc assez vite où cet ensemble veut nous venir, et il faut pactiser avec le film pour passer un bon moment : Accepter une aventure classique qui brillera essentiellement par ses séquences d'action, et éventuellement le traitement de ses personnages.


La 2nd A au top de la forme !

Et c'est bien là que Heroes Rising vient nous surprendre : L'alchimie entre les 20 élèves qui composent la 2nd A de la filière super-héroïque de Yûhei. Là où Two Heroes donnait le beau rôle qu'aux combattants les plus représentés de la série, ce deuxième film honore un exercice beaucoup plus délicat en cherchant à créer une symbiose globale entre les élèves, et en donnant un rôle à chacun d'entre eux. On pourrait même dire que jamais l'alchimie d'ensemble n'aura été aussi forte : Dans son scénario, Yôsuke Kuroda utilise impeccablement les différents élèves, y compris ceux davantage destinés aux séquences humoristiques en général, et ceux dont les pouvoirs ne se prêtent pas spécialement à l'action. Le film ne manque pourtant pas d'humour, loin de là même, mais la balance est là aussi très bien gérée, puisque les gags ne nous font jamais sortir du visionnage. Sans parler d'exploit, c'est une belle prouesse qu'accomplit Heroes Rising. Certes, les coups importants sont portés par les apprentis héros les plus robustes au combat, mais certains travaux d'équipe fonctionnent parfaitement, de même pour les actions héroïques de quelques figures bien trop dans l'ombre en temps normal.

Évidemment, il convient d'évoquer le binôme formé par Izuku et Bakugo, argument phare du métrage à tel point qu'il est largement mis en avant dans sa promotion. Dans le manga, c'est doucement que Kôhei Horikoshi propose une alchimie plus concrète, voire même un poil subtile. L'une des parts essentielles de Heroes Rising repose sur ce développement, et va même le pousser à son paroxysme en proposant une combinaison purement jouissive et explosive. Là où Two Heroes réussissait à former une alliance Deku / All Might savoureuse, ce deuxième film réitère avec les deux grands héros de l’œuvre, et de manière convaincante. Nous n'en diront pas plus pour ne pas gâcher la surprise du visionnage à celles et ceux qui s’apprêtent à découvrir le métrage, mais le fan-service fonctionnera à merveille chez ceux qui trouvent de l'intérêt chez les deux protagonistes.

On pourrait même dire que l'alchimie entre Izuku et Bakugo n'aura jamais aussi aussi habile et équilibrée, et à raison. Kôhei Horikoshi, l'auteur du manga d'origine, s'est exprimé sur Heroes Rising en admettant que le film utilise certains éléments que le mangaka prévoyant pour son final, et que le long-métrage pouvait être considéré, en ce sens, comme une sorte d'aboutissement. L'union entre Deku et Katsuki étant un élément fort du développement des personnages, il n'est donc guère étonnant de voir un long-métrage qui va aussi loin dans ce parti-pris. Il sera même intéressant de voir, bien plus tard, si Kôhei Horikoshi a gardé ses idées, ou s'il a purement renoncé à celles-ci puisque Heroes Rising les réinterprètent.


Une technique généreuse

La qualité de l'animation est aussi un argument dans le projet animé My Hero Academia. Le découpage en saisons profite clairement aux équipes du studio Bones pour un rendu au pire propre, et au mieux ponctué de superbes moments d'animation, par des artistes qui se font plaisir lors de séquences phares. Les instants de combat de Heroes Rising n'ont rien à leur envier, bien au contraire même. Un résultat que l'on doit au travail orchestral de figures déjà impliquées sur les différentes saisons, dont Takahiro Komori et Yuki Hayashi (homonyme du compositeur, ne les confondons pas) à la direction de l'animation, pour un résultat uniforme visuellement. Ce second long-métrage mise alors clairement sur son impact spectaculaire et sa capacité à nous entrainer aux côtés de la 2nd A, pour l'un de ses plus grands combats. L'accent n'est pas exclusivement mis sur le combat final mais sur chaque affrontement qui se révèle prenant et bien mené, endiablé dans sa mise en scène et son animation et bien pensé dans l'utilisation des différents alters.

Et tout comme l'association entre Deku et All Might l'était dans Two Heroes, le climax de Heroes Rising résulte du travail d'orfèvre. Un résultat misant sur la démesure de la déconstruction graphique, une colorimétrie vive qui appuie l'apothéose d'un tel affrontement, et une esthétique sonore orchestrale qui sublime l'ensemble. Le résultat donne une séquence ahurissante, à la dimension épique différente par rapport à ce qu'on connait habituellement dans la licence, mais non moins puissante.

Et puisqu'on évoque le travail musical de Yûki Hayashi (le compositeur, cette fois), il convient de souligner sa volonté pour rendre ses travaux préexistants plus impactant. Il réorchestre ces derniers pour leur donner la puissance cinématographique nécessaire. C'est aussi grâce à sa bande-origine que le film nous entraine autant, ce qu'il convient de ne pas minimiser.


Un bilan Plus Ultra ?

Avant de s'attaquer à Heroes Rising, mieux vaut accepter un état de fait : Le film repose sur un schéma extrêmement classique, et des ennemis aux motivations simplistes à souhait (malgré des designs très réussis). Ces bémols acceptés, le deuxième film My Hero Academia se révèle extrêmement plaisant, pour ne pas dire particulièrement jouissif. Pertinent dans le traitement relation Deku/Bakugo, équilibré dans l'alchimie de la 2nd A (parfois plus que le manga, même) et d'une générosité folle dans ses séquences d'action, le métrage a largement de quoi plaire en plus de justifier une expérience de visionnage en salle obscure, plutôt que sur écran d'ordinateur ou sur télé de salon. Un superbe spectacle, qu'il sera intéressant de remettre en perspective une fois le manga terminé, puisque son scénario emprunte quelques idées que Kôhei Horikoshi gardait pour la fin de son œuvre.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

15.5 20
Note de la rédaction