Yuzu, la petite vétérinaire Vol.1 - Actualité manga
Yuzu, la petite vétérinaire Vol.1 - Manga

Yuzu, la petite vétérinaire Vol.1 : Critiques

Yuzu no Dobutsu Karte

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Novembre 2021

MIAOU!, Les chaventures de Taï et mamie Sue, une vie au Zoo, Chat malgré moi, Lusky mon ami pour la vie, Chocotan... Entre nobi nobi! et les mangas animaliers, ça a toujours été une grande histoire d'amour, et cela depuis la naissance de cet éditeur indépendant qui est devenu par la suite le label jeunesse de Pika Edition. Et en cet automne 2021, un nouveau représentant du genre débarque avec Yuzu la petite vétérinaire, une série bouclée en 7 volumes, qui fut dessinée pour le magazine Nakayoshi de Kôdansha (magazine de Card Captor Sakura, Shugo Chara! et Princesse Kilala entre autres) de sous le nom Yuzu no Dobutsu Karte entre 2016 et 2018 en association avec un jeu vidéo pour Nintendo DS (jeu inédit en France), et qui a été la toute première série d'une mangaka nommée Mingo Ito.

Cette série nous immisce auprès de Yuzu Morino, une petite fille de 11 ans qui, après avoir perdu son père quand elle était toute petite, connaît à présent un autre chamboulement familiale, dès lors que sa maman tombe gravement malade et doit être longuement hospitalisée. La fillette doit alors aller vivre quelque temps chez son oncle aimant, Akihito, le petit frère de sa mère, un vétérinaire qui tient la clinique Miawouf dans la ville. Et Akihito étant seul pour gérer la clinique, l'aide de sa nièce ne serait pas de refus quand elle n'est pas à l'école ! Seulement, Yuzu est une enfant qui a toujours eu beaucoup de mal avec les animaux... et ce n'est pas forcément le chihuahua Sora, mascotte de la clinique, qui va arranger les choses, tant la petite fille s'entend comme chien et chat avec lui au départ ! Et pourtant, au fil de son nouveau quotidien et de l'aide qu'elle va être amenée à apporter à la clinique et auprès de personnes inquiètes pour leurs animaux, Yuzu va démontrer un vrai talent pour cerner le coeur des chiens et chats, et va s'ouvrir petit à petit.

Le schéma de cette nouvelle série pour jeune public est assez simple: chaque chapitre (4 dans ce premier tome) équivaut à un nouveau cas globalement indépendant, chaque cas étant voué à aborder le travail de vétérinaire sous différentes coutures, que ce soit dans les bons côtés que dans les aspects forcément plus tristes et douloureux. En ce sens, par sa portée didactique nuancée et par le fait que les animaux sont ici de simples animaux (comprendre par-là qu'ils ne parlent pas), on est plus proche d'un manga comme l'excellent Une vie au zoo que de titres comme Chocotan ou les Chaventures de Taï et mamie Sue.

Dans ce premier tome, Yuzu et son oncle ont déjà du pain sur la planche: épauler un petit garçon faible et brimé face à la fin de vie de sa chienne qui l'a toujours protégé jusque-là, faire accepter à une jeune idole en devenir le fait que son chien-star (qui fait des tours avec elle) a une maladie de peau, lever le voile sur les raisons pour lesquelles une jeune fille d'apparence froide refuse de s'attacher à son nouveau chaton pourtant plein de vie et très aimant, et retrouver le propriétaire d'une chien qui semble perdu... à moins qu'il n'ait été abandonné à cause du mal qui le ronge ?

L'une des qualités premières de l'oeuvre est assurément, derrière son dessins assez mignon et typique du Nakayoshi, de parvenir à aborder le quotidien du métier de vétérinaire au travers de cas suffisamment nuancés, les jolis moments côtoyant forcément les instants plus dramatiques mais étant le lot de tout possesseur d'un animal de compagnie. Mingo Ito évoque ainsi des réalités comme la mort, la maladie, le deuil de son animal, ou encore la démence sur un ton bien équilibré, avec une dose d'émotion bien présente mais qui ne tire jamais inutilement sur le pathos. Car ce qui ressort surtout derrière les moments difficiles, ce sont des valeurs bien plus belles sur tout ce que nos chers animaux peuvent nous apporter, sur leur attachement souvent profond à leur maître (car eux aussi ont un coeur, ce qu'ile st toujours bon de rappeler), mais aussi sur le besoin de prendre soin d'eux en retour. Qui plus est, chaque nouveau cas a aussi une répercussion sur le propre quotidien de Yuzu, notre héroïne ayant ses propres doutes: son regard initial sur les animaux avec lesquels elle a du mal puis sur son oncle qu'elle trouve trop négligé (mais il a de bonne raisons), sa difficulté pour faire face à la maladie de sa mère, sa tristesse d'avoir moins de contacts avec l'une de ses plus chères amies depuis qu'elle a déménagé dans la clinique... A chaque fois, les cas animaliers offrent un parallèle avec les propres tourments de Yuzu, ce qui lui permet petit à petit de grandir, de gagner en maturité.

Yuzu la petite vétérinaire se présente alors, d'emblée, comme une jolie série pour un jeune public, mais pas forcément que pour les enfants. Portée par son héroïne attachante et qui évolue, par sa vision suffisamment nuancée du travail de vétérinaire, par sa mise en valeur des liens entres humains et animaux de compagnie, et par des histoires assez bien campées même si elles restent simples, l'oeuvre a largement de quoi séduire.

L'édition française proposée par nobi nobi! est convaincante dans l'ensemble, en particulier pour la traduction très propre de Manon Debienne et Sayaka Okada. Le lettrage du Studio Charon est lui aussi soigné, tandis que le logo-titre imaginé par Yohan Julien est bien trouvé. Enfin, le papier, souple et sans transparence, permet une qualité d'impression tout à fait honorable.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs