Your lie in april - Coda - Actualité manga

Your lie in april - Coda : Critiques

Shigatsu wa kimi no uso Coda

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Mars 2017

Difficile d’être passé à côté du manga Your Lie in April de Naoshi Arakawa, véritable pépite musicale et tranche-de-vie teintée de fraîcheur et d’émotion, adaptée aussi bien en anime qu’en film live. Si l’œuvre compte onze tomes, elle fut progressivement complétée par quelques chapitres dessinés par l’auteur et distribués dans les éditions limitées des supports physiques de l’anime. Afin d’achever dignement l’épopée musicale de Kôsei et sa troupe, Ki-oon propose le recueil de ces histoires supplémentaires, Your Lie in April – Coda, l’ultime chapitre de cette aventure aussi artistique qu’humaine.

Il n’y a donc pas de véritable synopsis à apporter à ce dernier volet qui revient surtout sur les origines de différents personnages de la série, de leur enfance jusqu’à ce qu’ils étaient à la vieille des événements narrés dans l’œuvre de Naoshi Arakawa. Ce volume supplémentaire comprend alors trois chapitres qui se penchent sur l’enfance même des personnages principaux que sont Kôsei, Tsubaki et Kaori et un chapitre qui s’intéresse davantage au personnage d’Emi, à l’aura qui l’entoure et à sa psychologie qui ne se limite pas à ce que nous avons connu dans l’histoire principale. L’avant-dernier récit du recueil, lui, est le seul élément qui fasse office d’épilogue à la série en traitant du futur des personnages, trois ans après la fin de Your Lie in April.

La vocation de ces chapitres supplémentaires n’est donc pas d’apporter une nouvelle fin, la conclusion contée par Naoshi Arakawa étant parfaite et se suffisant à elle-même, son ouverture étant porteuse du message d’espoir que l’ensemble de la série a cherché à communiquer depuis son tout premier tome. Ce sont donc bien les personnages qui sont à l’honneur dans « Coda », et très souvent leurs origines. Les deux premiers et le dernier chapitre du tome traitent de l’enfance des héros, revenant sur ce qui a forgé leurs ambitions et leur détermination afin de faire d’eux les personnages que nous avons connus dans l’œuvre principale. Dans ces différents récits, la fraîcheur est fortement présente et c’est même l’insouciance de l’enfance qui est croquée avec un certain brio de la part de l’auteur, que ce soit dans son trait mignonnet à souhait qui dépeint des enfants craquants ou les métaphores visuelles employées pour porter de nouveau le message d’espoir de la série. A ce titre, il serait délicat de conseiller ce tome comme point de départ à la série, celui-ci jouant énormément sur l’expérience du lecteur afin de saisir pleinement ses émotions. Ainsi, le chapitre autour de Kaori est aussi mignon que drôle et poignant, le fait que le lecteur connaisse la conclusion de l’œuvre l’aidant à avoir un tout autre regard par rapport à celui qui lirait le volume « Coda » sans connaître les personnages d’origines. L’impact sur le lecteur est donc plus profond et sincère si celui-ci a lu la série, les déboires présentés ici jouant surtout avec notre attachement envers les personnages.

Le chapitre autour d’Emi, lui, agit assez différemment puisqu’il s’intéresse à la demoiselle en tant que collégienne plus que musicienne. Du moins dans la forme, car cette histoire a pour intention d’établir un juste milieu chez le personnage, la montrer différente de la fille au fort tempérament qui est presque uniquement apparu lors des concerts musicaux, et ainsi développer une dimension encore plus humaine que ne l’a fait la série à l’origine. Il est même étonnant d’observer le culte, particulièrement amusant, que développe l’auteur autour de son personnage, mais cela contribue à rendre Emi plus forte que jamais, mais aussi plus captivante.

Enfin, le seul chapitre qui s’articule autour du futur de la série est axé autour de la nouvelle génération, à savoir les personnages de Toshiya et Nagi, le jeune homme étant surtout à l’honneur dans ce récit. Si l’histoire paraît plus anecdotique, les deux musiciens n’étant pas les plus mis à l’honneur dans le manga original, un intérêt subsiste dans cette passation de flambeau entre Kôsei, Aiza et Emi avec la génération suivante, Toshiya et Nagi symbolisant des passions tout à fait similaires tout en revêtant des dimensions on ne peut plus humaine. Et qui dit ellipse dit changement d’apparence pour ces enfants qui ont grandi, on pourrait alors voire entre chez les deux personnages l’héritage de Kôsei et Kaori, une passion teintée de rivalité, de complicité et d’amour qui perdurerait à jamais… Mais là aussi, le message passera à condition d’avoir lu les onze tomes du manga auparavant.

Du côté de l’édition, Ki-oon livre une très bonne copie. Il est à souligner la sortie rapide entre l’annonce du titre et sa sortie, ainsi qu’une charte graphique qui fait écho aux onze tomes d’origines afin que ce douzième opus un peu particulier s’intègre dans la fresque.

Alors, si Your Lie in April – Coda ne cherche pas à développer la conclusion sans défaut de la série, elle en est un complément d’une grande qualité. Retrouver les personnages, enfants pour la plupart, est aussi mignon que parlant tant on se plaît à les découvrir davantage. Les bons sentiments que dégage le récit nous happent autant que l’œuvre principale, le fort message d’espoir perdure de la première à la dernière page et, à ce titre, le chapitre « Coda » livre un excellent complément, nous permettant de passer un petit moment de plus aux côtés de personnages qui nous ont indéniablement charmés. Your Lie in April est donc définitivement clôt, mais c’est un adieu sans regret que nous offre Naoshi Arakawa.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs