Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 28 Mai 2024
Anzai, un élève de la classe de Sakura, est tombé sous les coups des Keel, en cherchant à leur arracher son ami d'enfance. Désormais délégué de sa classe, le nouvel élève du lycée Fûrin ne peut pas rester les bras croisés. Aussi, le groupe part à l'assaut du QG du gang ennemi...
Avec ce nouvel arc, l'intrigue se resserre de manière plus intimiste autour de Sakura et de sa classe, à l'inverse de la bataille contre les Lion Heads qui impliquait le leader de Fûrin lui-même. Dans la formule, cette nouvelle partie de l'histoire garde une simplicité qui contribue à rendre le récit accrocheur. Satoru Nii ne cherche pas à développer une intrigue forcément fouillée, mais il se sert d'enjeux ordinaires (à savoir sauver l'ami d'enfance d'un élève de la classe du joug d'un gang de brutes) pour poser de nouveau les réflexions qui lui sont propres et exploiter davantage les récents visages d'un casting de personnages en expansion constante.
C'est par le biais d'une bataille très cadrée, où chaque figure clé de l'entourage de Sakura affronte un lieutenant ennemi, qu'évolue la trame d'un arc qui semble ne pas être voué à trainer en longueur. Si le conflit n'a pas la linéarité du précédent, il reste dans un certain confort de format, ce qui lui permet d'évoluer par quelques rebondissements au moment idéal, et de peaufiner certains personnages tels que Tsugeura, Kiryu et Kaji, qu'on attendait de voir en action dans une action plus impactante.
Tant de personnages qui ne se contentent pas de cogner par hasard. Car si Wind Breaker a bien un argument pour lui derrière sa simplicité apparente, c'est sa manière d'assumer à 100% sa pureté d'esprit et le côté "Robin des bois" dans le genre du furyo. Ce qui passe encore une fois par le développement de son héros, Sakura, qui comprend de plus en plus le rôle qui lui est attribué et la manière dont il doit mettre ses poings au service des autres. Si on pouvait redouter le protagoniste et son tempérament cliché au tout début de l'œuvre, force est de constater qu'il évolue tout en gardant son petit caractère, et en devient une figure centrale vraiment appréciable. Son traitement répond à l'autre thématique clé, celle de la notion de puissance, que certains utilisent par plaisir, et d'autres par altruisme. Rien de très recherché, certes, mais le propos reste constant et présent, ce qui lui donne une légitimité.
Wind Breaker poursuit donc sur ses bonnes bases, dans un schéma simple, mais sans fioritures, ce qui en fait un récit honnête qui nous séduit par sa proposition. Pas besoin de plus, si ce n'est de continuer à exploiter habilement cette palette de personnages et les faire évoluer.