Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 24 Février 2025
La guerre qui oppose Fûrin aux troupes d’Endô et Takiishi vient de débuter. Afin de contrer cet assaut aussi musclé que nombreux, les Wind Breakers opèrent une division de ses forces on ne peut plus tactique. C’est ainsi que Sakura et sa classe tiennent le front sur le pont qui surplombe la rivière du quartier. Mais tandis qu’ils sont rapidement débordés par le nombre d’assaillants, les combattants de la justice doivent aussi faire face aux Inferno, d’anciens bagarreurs du lycée qui ont aujourd’hui rejoint les renégats de Fûrin…
La grande bataille contre les anciens de Fûrin bat son plein dans un 14e volume franchement plaisant dans sa manière de dépeindre une action incessante et effrénée. Pourtant, ce qui était présenté comme la guerre la plus intime des Wind Breaker à ce jour, de par les liens avec ses origines, reste pour l’heure centrée sur Sakura et son groupe. Mais parce que Endô et Takiishi ne sont pas encore dans la partie, difficile de ne pas voir ici une amorce d’abord centrée sur les héros que nous suivons, les plus jeunes parmi Fûrin, avant que les pontes de chaque camp fassent leur entrée en scène.
Alors, dans ce qu’il propose et en attendant quelque chose de potentiellement plus ambitieux, le volume est clairement convaincant tant il sait développer davantage les éléments forts de l’entourage de Sakura, dont lé délégué lui-même, dans un contexte nerveux et fasse à des adversaires qui ont plus de répondant qu’à l’accoutumée. On apprécie notamment la petite envergure que prend Nirei à son échelle, tant Satoru Nii parvient à le faire basculer du côté des combattants tout en restant dans une forme de crédibilité vis-à-vis de son personnage. Suô n’est clairement pas en reste tant son style ancré dans les arts martiaux amène un affrontement aux chorégraphies vivantes et audacieuses, au même titre que son adversaire dont la filiation avec la gymnastique permet un découpage toujours plus inventif. Mais la réelle surprise vient du côté de Sugishita, le grand ronchon de la classe de Sakura qui trouve ici un excellent équilibre et dont la relation avec son rival amène une avancée cohérente au regard des thèmes de la série. Il est toujours agréable de voir à quel point Satoru Nii parvient à partir d’interactions classiques (pour ne pas dire clichées) mais en fait quelque chose de maîtrisé et de très humain. Une patte qui est aujourd’hui dans l’ADN de « Wind Breaker » et qui nous plaît toujours autant.
En attendant d’éventuels grands moments de bravoure qui impliqueront Umemiya et les Rois-gardiens de Fûrin, le présent quatorzième tome nous régale à sa manière, sans jamais faire fléchir son action et en proposant des séquences audacieuses aux côtés de Sakura et de sa classe. Une très bonne amorce de la grande guerre contre Endô, Takiishi et leurs troupes, donc. Mais clairement, on attend davantage d’ambition scénaristique de la suite, et sans doute un peu plus de background du côté des Inferno qui méritent d’être creusés.