Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 09 Décembre 2020
Chronique 2 :
Le plus humain des sentiments, l'amour d'une mère pour son enfant, est à l'origine de la chute de l'île où pas mal de survivants cohabitaient: la maman a caché que sa fille réfugiée avait été mordue, et dès lors la "zombification" s'est étendue sur le petit lopin de terre, obligeant les rescapés à fuir dans la précipitation par la voie des mers. Néanmoins, Kaoru, qui vient déjà de perdre celui qu'elle aimait, ne peut se résoudre à laisser derrière elle sa mère, et part alors à sa rescousse en espérant qu'elle n'ait pas encore été mordue. C'est dans ce contexte que réapparaît Yuki... pour mieux être séparé de sa maîtresse à l'heure de la fuite, elle et sa mère regagnant les canots sans avoir pu retrouver le félin. Le matou a toutefois échappé in extremis à la mort grâce à l'intervention de Fûta, grand amoureux des chats. En plus d'avoir vu sa plus chère amie Lisa sombrer dans l'état de zombie, cet adolescent se retrouve désormais seul sur l'île, sans doute encore infestée de zombies. Il n'est pas loin de perdre espoir... mais il a avec lui ce chat, sa dernière lueur à laquelle se rattacher. Si bien qu'il se fixe un objectif: survivre et retrouver la maîtresse de Yuki...
Le principal point d'intérêt de Walking Cat aura assurément de suivre le comportement de Yuki dans ce monde où l'humanité est en perdition face à l'énigmatique invasion de zombies. Un comportement typiquement félin qui s'avérait réussi dans le premier volume, tandis que le deuxième tome atténuait un peu la présence du matou dans un contexte où il y avait plus de survivants. Avec ce troisième et dernier opus où le chat "fil rouge" se retrouve encore avec un autre "maître" et va vivre pas mal de péripéties avec lui, Tomo Kitaoka s'en donne à nouveau à coeur joie pour nous offrir pas mal de comportements montrant assez bien ce que nos amis félins peuvent apporter dans ce genre de situations. Il y a bien sûr les petits instants plus drôles où il fait du "n'importe quoi" typiquement félin comme quand il se fait pincer par un crabe ou essaie de chasser un lézard jusqu'à se retrouver dans une situation tendue, mais aussi la manière dont il peut amener du réconfort par sa présence, en venant chercher des câlins, en ronronnant, en étant tout simplement là. En somme, rien de forcément neuf par rapport au tome 1 en particulier... à ceci près que, cette fois-ci, l'attachement du chat pour les humains prenant soin de lui se fait plus prégnant puisque, plus d'une fois, il devient une véritable aide, distrayant les zombies par ses miaulements, prévenant de la malveillance de certaines rencontres en crachant, se mettant clairement entre Fûta et les dangers potentiels comme s'il voulait le protéger... Qui plus est, si côté designs humains il y a plus d'inégalités qu'avant, côté dessins du matou Kitaoka est toujours aussi régulier et précis et sait mettre plus d'une fois son héros félin en valeur, que ce soit dans des moments de courages, des instants plus tranquilles ou des instants comiques. Kitaoka sait capter l'essence des félins sous différentes coutures, de différentes manières, si bien qu'on sent bien derrière cet auteur(e) un(e) fan de chats ! Mais malheureusement, peut-être est-ce quasiment la seule réelle qualité de cette courte oeuvre...
Car s'il ne fait aucun doute que l'intérêt premier pour l'auteur(e) était de croquer avec une certaine richesse le parcours d'un chat dans un monde chaotique ainsi que sa survie parmi différents humains, cela n'excuse pas vraiment la pauvreté de tout le reste, le scénario apocalyptique de Kitaoka restant vraiment lisse. Cela, on le ressent bien au travers d'humains qui ne sont bien souvent que des "fonctions" amenant d'éventuels dangers. L'auteur(e) essaie volontiers d'offrir pour chacun un petit background, comme les raisons de la haine du trio d'ados Zy/Yen/Caleb envers les adultes ou le passé de l'homme à la jambe de bois, mais tout ceci est expédié à chaque fois en une ou deux pages et ne sert en réalité à rien, à part justifier de façon un peu trop facile certains problèmes (en tête, le désir du trio d'ados de tuer leur hôte). Et puisque l'on parle de facilités, combien de chances y avait-il pour que Fûta retrouve de cette manière Adrianne, totalement par hasard, dans un pays aussi grand que le Japon ? Enfin, c'est la conclusion elle-même qui pose problème: elle est totalement expéditive, ne conclut rien de façon concrète, esquisse tout juste d'éventuelles pistes très basiques pour expliquer/guérir la zombification, et n'est même que partiellement satisfaisante quant à la conclusion du parcours de Yuki.
Bref, vous l'aurez compris, Walking Cat est une petite série qui vaut surtout voire uniquement le coup pour suivre le parcours, le comportement voire l'utilité de son héros félin dans ce monde en perdition face à une "invasion" de zombies. Il y a un réel plaisir à observer Yuki et à le voir aller de bras en bras, mais en dehors de ça l'univers proposé par l'oeuvre est on ne peut plus basique, lisse et rushé, d'autant plus qu'il ne faut pas compter sur une conclusion totalement satisfaisante.
Chronique 1 :
"L'île", havre de paix d'une poignée de réfugiés, est devenu un lieu de cauchemar depuis qu'une barque de nouveaux arrivants cachait en son sein une enfant contaminée, qui n'a pas attendu pour propager la maladie et transformer les habitants en zombies. Dans ce climat, les réfugiés cherchent à s'évader, mais Kaoru préfère retourner sur les lieux afin de sauver sa mère et Yuki, toujours sur place. Dans le tumulte, la demoiselle est séparée du chat, et le croit mort. Pourtant, Yuki est sauf et pris en charge par Fûta, l'un des nouveaux arrivés de l'île, qui va entreprendre un périple pour retrouver la maîtresse du félin, Kaoru.
Avec ce troisième volume, Walking Cat, la série mi-féline mi-zombie de Tomo Kitaoka, touche déjà à sa fin. Un opus beaucoup plus dense puisque celui-ci est épais de plus de 220 pages. Une longueur qui peut rassurer, puisqu'on voyait mal comment l'auteur pouvait clore toute son intrigue avec un tome an contenu habituel.
De manière logique, l'arc de l'île atteint son point culminant, avec un final intense qui clôt correctement cette partie de l'histoire. L'artiste scelle le destin de Kaoru et celui de Yuki, et met un point final à toute cette thématique sociale autour de la valeur de la famille et des relations toxiques. Rien de très original, mais on apprécie qu'une finalité soit apportée.
Puis, respectant son petit schéma, le titre aborde sa phase final avec un dernier arc, cette fois centré sur un troisième protagoniste : Fûta. La série reprend alors la forme d'une aventure mêlée à de la survie, dans un territoire hostile infesté de zombies, et surtout avec un cadre qui permet au matou de reprendre de l'importance, de quoi permettre à Tomo Kitaoka de se ressaisir de la formule qui a rendu les débuts de Walking Cat très intéressants. Yuki reprend donc la place qui lui revient de droit, et l'auteur nous parle à nouveau d'un thème qui lui est cher : Le rapport entre l'humain et le félin, et la manière dont celui-ci peut évoluer dans une telle situation de crise. En ce sens, la série renoue avec ses origines pour ce dernier segment, et on appréciera le joli cri d'amour aux matous représenté par ce dernier tome. Pourtant, les idées mises sur papier se révèlent un peu moins subtiles, et surtout entachées par quelques points noirs.
Aussi, abordant toujours les vices de l'humanité, le mangaka dresse ici de nouveaux groupes de personnages afin de marquer une opposition entre la jeunesse et les adultes. Une piste intéressante, bien que classique, mais malheureusement traitée de manière grossière, tandis que le manque de développement des nouveaux personnages renforce une écriture assez abstraite. Le tout se mêle à quelques facilités de scénario, qu'on verra venir à des kilomètres par moment, y compris en ce qui concerne le traitement des chats. Le côté mignon des félins ne fait donc pas tout, et on peine parfois à croire à quelques ficelles proposées.
Et la fin, qu'en est-il ? Globalement, l'auteur parvient à conclure très correctement son histoire, l'achevant sur une ouverture associée à des indices qui nous indiquent le destin des différents personnages. On sent une certaine précipitation dans le côté succinct de ces indices, mais au moins une fin est donnée. Sachant que le titre a vu sa qualité décroître depuis le deuxième opus, on se satisfait de ce qui est proposé. Malheureusement, cela ne fera pas de Walking Cat un manga inoubliable, malgré ses très bonnes bases, la faute aux deux derniers tiers du récits moins inspirés et un peu maladroits dans l'écriture. Le titre félin de Tomo Kitaoka n'est pas mauvais pour autant et constitue un petit récit de zombies et de minets sympathique, mais qui aurait pu être bien plus malin sur la durée. Reste que l'artiste a une patte plaisante et qu'on restera curieux de découvrir ses futurs travaux, si ceux-ci sont publiés en France. Mais peut-être qu'il aurait besoin de l'appui d'un auteur à ses côtés.
Le plus humain des sentiments, l'amour d'une mère pour son enfant, est à l'origine de la chute de l'île où pas mal de survivants cohabitaient: la maman a caché que sa fille réfugiée avait été mordue, et dès lors la "zombification" s'est étendue sur le petit lopin de terre, obligeant les rescapés à fuir dans la précipitation par la voie des mers. Néanmoins, Kaoru, qui vient déjà de perdre celui qu'elle aimait, ne peut se résoudre à laisser derrière elle sa mère, et part alors à sa rescousse en espérant qu'elle n'ait pas encore été mordue. C'est dans ce contexte que réapparaît Yuki... pour mieux être séparé de sa maîtresse à l'heure de la fuite, elle et sa mère regagnant les canots sans avoir pu retrouver le félin. Le matou a toutefois échappé in extremis à la mort grâce à l'intervention de Fûta, grand amoureux des chats. En plus d'avoir vu sa plus chère amie Lisa sombrer dans l'état de zombie, cet adolescent se retrouve désormais seul sur l'île, sans doute encore infestée de zombies. Il n'est pas loin de perdre espoir... mais il a avec lui ce chat, sa dernière lueur à laquelle se rattacher. Si bien qu'il se fixe un objectif: survivre et retrouver la maîtresse de Yuki...
Le principal point d'intérêt de Walking Cat aura assurément de suivre le comportement de Yuki dans ce monde où l'humanité est en perdition face à l'énigmatique invasion de zombies. Un comportement typiquement félin qui s'avérait réussi dans le premier volume, tandis que le deuxième tome atténuait un peu la présence du matou dans un contexte où il y avait plus de survivants. Avec ce troisième et dernier opus où le chat "fil rouge" se retrouve encore avec un autre "maître" et va vivre pas mal de péripéties avec lui, Tomo Kitaoka s'en donne à nouveau à coeur joie pour nous offrir pas mal de comportements montrant assez bien ce que nos amis félins peuvent apporter dans ce genre de situations. Il y a bien sûr les petits instants plus drôles où il fait du "n'importe quoi" typiquement félin comme quand il se fait pincer par un crabe ou essaie de chasser un lézard jusqu'à se retrouver dans une situation tendue, mais aussi la manière dont il peut amener du réconfort par sa présence, en venant chercher des câlins, en ronronnant, en étant tout simplement là. En somme, rien de forcément neuf par rapport au tome 1 en particulier... à ceci près que, cette fois-ci, l'attachement du chat pour les humains prenant soin de lui se fait plus prégnant puisque, plus d'une fois, il devient une véritable aide, distrayant les zombies par ses miaulements, prévenant de la malveillance de certaines rencontres en crachant, se mettant clairement entre Fûta et les dangers potentiels comme s'il voulait le protéger... Qui plus est, si côté designs humains il y a plus d'inégalités qu'avant, côté dessins du matou Kitaoka est toujours aussi régulier et précis et sait mettre plus d'une fois son héros félin en valeur, que ce soit dans des moments de courages, des instants plus tranquilles ou des instants comiques. Kitaoka sait capter l'essence des félins sous différentes coutures, de différentes manières, si bien qu'on sent bien derrière cet auteur(e) un(e) fan de chats ! Mais malheureusement, peut-être est-ce quasiment la seule réelle qualité de cette courte oeuvre...
Car s'il ne fait aucun doute que l'intérêt premier pour l'auteur(e) était de croquer avec une certaine richesse le parcours d'un chat dans un monde chaotique ainsi que sa survie parmi différents humains, cela n'excuse pas vraiment la pauvreté de tout le reste, le scénario apocalyptique de Kitaoka restant vraiment lisse. Cela, on le ressent bien au travers d'humains qui ne sont bien souvent que des "fonctions" amenant d'éventuels dangers. L'auteur(e) essaie volontiers d'offrir pour chacun un petit background, comme les raisons de la haine du trio d'ados Zy/Yen/Caleb envers les adultes ou le passé de l'homme à la jambe de bois, mais tout ceci est expédié à chaque fois en une ou deux pages et ne sert en réalité à rien, à part justifier de façon un peu trop facile certains problèmes (en tête, le désir du trio d'ados de tuer leur hôte). Et puisque l'on parle de facilités, combien de chances y avait-il pour que Fûta retrouve de cette manière Adrianne, totalement par hasard, dans un pays aussi grand que le Japon ? Enfin, c'est la conclusion elle-même qui pose problème: elle est totalement expéditive, ne conclut rien de façon concrète, esquisse tout juste d'éventuelles pistes très basiques pour expliquer/guérir la zombification, et n'est même que partiellement satisfaisante quant à la conclusion du parcours de Yuki.
Bref, vous l'aurez compris, Walking Cat est une petite série qui vaut surtout voire uniquement le coup pour suivre le parcours, le comportement voire l'utilité de son héros félin dans ce monde en perdition face à une "invasion" de zombies. Il y a un réel plaisir à observer Yuki et à le voir aller de bras en bras, mais en dehors de ça l'univers proposé par l'oeuvre est on ne peut plus basique, lisse et rushé, d'autant plus qu'il ne faut pas compter sur une conclusion totalement satisfaisante.
Chronique 1 :
"L'île", havre de paix d'une poignée de réfugiés, est devenu un lieu de cauchemar depuis qu'une barque de nouveaux arrivants cachait en son sein une enfant contaminée, qui n'a pas attendu pour propager la maladie et transformer les habitants en zombies. Dans ce climat, les réfugiés cherchent à s'évader, mais Kaoru préfère retourner sur les lieux afin de sauver sa mère et Yuki, toujours sur place. Dans le tumulte, la demoiselle est séparée du chat, et le croit mort. Pourtant, Yuki est sauf et pris en charge par Fûta, l'un des nouveaux arrivés de l'île, qui va entreprendre un périple pour retrouver la maîtresse du félin, Kaoru.
Avec ce troisième volume, Walking Cat, la série mi-féline mi-zombie de Tomo Kitaoka, touche déjà à sa fin. Un opus beaucoup plus dense puisque celui-ci est épais de plus de 220 pages. Une longueur qui peut rassurer, puisqu'on voyait mal comment l'auteur pouvait clore toute son intrigue avec un tome an contenu habituel.
De manière logique, l'arc de l'île atteint son point culminant, avec un final intense qui clôt correctement cette partie de l'histoire. L'artiste scelle le destin de Kaoru et celui de Yuki, et met un point final à toute cette thématique sociale autour de la valeur de la famille et des relations toxiques. Rien de très original, mais on apprécie qu'une finalité soit apportée.
Puis, respectant son petit schéma, le titre aborde sa phase final avec un dernier arc, cette fois centré sur un troisième protagoniste : Fûta. La série reprend alors la forme d'une aventure mêlée à de la survie, dans un territoire hostile infesté de zombies, et surtout avec un cadre qui permet au matou de reprendre de l'importance, de quoi permettre à Tomo Kitaoka de se ressaisir de la formule qui a rendu les débuts de Walking Cat très intéressants. Yuki reprend donc la place qui lui revient de droit, et l'auteur nous parle à nouveau d'un thème qui lui est cher : Le rapport entre l'humain et le félin, et la manière dont celui-ci peut évoluer dans une telle situation de crise. En ce sens, la série renoue avec ses origines pour ce dernier segment, et on appréciera le joli cri d'amour aux matous représenté par ce dernier tome. Pourtant, les idées mises sur papier se révèlent un peu moins subtiles, et surtout entachées par quelques points noirs.
Aussi, abordant toujours les vices de l'humanité, le mangaka dresse ici de nouveaux groupes de personnages afin de marquer une opposition entre la jeunesse et les adultes. Une piste intéressante, bien que classique, mais malheureusement traitée de manière grossière, tandis que le manque de développement des nouveaux personnages renforce une écriture assez abstraite. Le tout se mêle à quelques facilités de scénario, qu'on verra venir à des kilomètres par moment, y compris en ce qui concerne le traitement des chats. Le côté mignon des félins ne fait donc pas tout, et on peine parfois à croire à quelques ficelles proposées.
Et la fin, qu'en est-il ? Globalement, l'auteur parvient à conclure très correctement son histoire, l'achevant sur une ouverture associée à des indices qui nous indiquent le destin des différents personnages. On sent une certaine précipitation dans le côté succinct de ces indices, mais au moins une fin est donnée. Sachant que le titre a vu sa qualité décroître depuis le deuxième opus, on se satisfait de ce qui est proposé. Malheureusement, cela ne fera pas de Walking Cat un manga inoubliable, malgré ses très bonnes bases, la faute aux deux derniers tiers du récits moins inspirés et un peu maladroits dans l'écriture. Le titre félin de Tomo Kitaoka n'est pas mauvais pour autant et constitue un petit récit de zombies et de minets sympathique, mais qui aurait pu être bien plus malin sur la durée. Reste que l'artiste a une patte plaisante et qu'on restera curieux de découvrir ses futurs travaux, si ceux-ci sont publiés en France. Mais peut-être qu'il aurait besoin de l'appui d'un auteur à ses côtés.