Wakusei Closet Vol.4 - Manga

Wakusei Closet Vol.4 : Critiques

Wakusei Closet

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 05 Décembre 2023

Toujours dans l'espoir de sauver Flare, son amie et sa petite soeur Nako, et épaulée par sa bonne amie Oka pour ça, Aimi est parvenue, dans la forêt, à trouver une brèche la ramenant dans l'autre monde, sur l'autre planète. Mais sur place, la situation tourne vite à la tragédie: l'amie de Flare semble définitivement condamnée même si elle essaie de lutter pour apporter son aide, sa petite soeur Nako semble tout aussi mal partie, et Flare elle-même a une douloureuse vérité à avouer à Aimi puisqu'elle pense avoir compris qu'elle est déjà morte, et qu'elle ne peut pas être sauvée. Mais est-ce vraiment le cas ? Après tout, Aimi peut la toucher. Et alors que tout espoir semble perdu, la solution et toutes la vérité pourraient bien se décider bien des années plus tard, au fil des années qui passent...

Comme déjà dit dans la chronique du tome 3, c'est un très épais dernier volume que nous offre Tsubana puisque celui-ci totalise environ 270 pages. Cela nous donnait d'emblée confiance en la conclusion de la série, et autant le dire tout de suite: celle-ci est pleinement satisfaisante, et vient même donner une saveur supplémentaire aux trois tomes précédents.

Ce dernier tome commence pourtant en restant dans la droite lignée des précédents volumes: tandis que l'issue qui se dessine semble inévitablement dramatique, l'auteur s'applique encore à jouer efficacement sur sa patte visuelle intéressante et immersive, en particulier quand il s'agit d'appuyer les contrastes. Ainsi, les designs très purs, mignons, ronds, épurés et blancs des jeunes filles contraste efficacement avec l'obscurité ainsi qu'avec les designs plus riches des monstres et des autres éléments de déformation physique/body horror. De plus, certains planches font assurément leur petit effet, à l'image de la page 63 marquée par cette tête flottant dans le néant, proposant naturellement une vision particulièrement sinistre et cauchemardesque.

Et pourtant, c'est avant tout dans la dernière ligne droite de son oeuvre que Tsubana nous interpelle le plus, à partir du moment où le récit vient s'étendre sur plusieurs années, et même sur plus d'une décennie. On va éviter d'en dire beaucoup plus, car spoiler ce final serait un véritable gâchis, tant ce que Tsubana nous y propose vient consolider et justifier ce qu'il nous a proposé précédemment. Si l'idée de voir l'histoire se prolonger si longtemps dans le temps est déjà assez intrigant, c'est plus encore dans l'utilisation que le mangaka fait de ce laps de temps que l'auteur séduit.
Non seulement car il donne une justification et une réponse à chaque élément: d'où vient l'amnésie de Flare, qui elle est en réalité, si elle est vraiment humaine ou non, quel rôle eut exactement son amie, et même quelle est l'identité de la créature Pi... sans oublier les hypothèses sur ce qu'est cette autre planète et sur le but de ses créatures en voulant les quitter, hypothèses que Tsubana s'applique à ne pas confirmer pleinement, histoire de conserver juste ce qu'il faut de liberté d'interprétation.
Mais aussi parce que, au fil de tout ça, il y a réellement une très forte et belle mise en valeur du lien unissant Aimi et Flare. Un lien fait de regrets au fil du temps, car l'une ne peut s'empêcher de rester perpétuellement hantée par son incapacité à sauver l'autre (jusque dans son sommeil, les cauchemars et le frontière flou entre ceux-ci et la réalité restant décidément au coeur du récit). Mais surtout, un lien dépassant très largement la simple amitié forte à partir du moment où l'on découvre quel rapport unit réellement ces deux filles, ce qui justifie de plus belle leur désir tout naturel de s'entraider dans les tomes précédents.

Wakusei Closet s'offre alors une très bonne fin dans l'ensemble, au fil d'une dernière ligne droite que l'on n'attendait pas forcément ainsi et qui se révèle fort efficace et bien cohérente avec tout ce qui a pu précéder. On se retrouve alors avec une courte série horrifique qui fait très bien le job, en plus de pouvoir compter sur les nombreuses idées graphiques de Tsubana.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs