Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.46 - Manga

Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.46 : Critiques

Yamikin Ushijima-kun

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 28 Août 2020

Un gros mois après Hayate the Combat Butler, c'est au tour d'une autre série-fleuve et peu vendue de s'achever aux éditions Kana, en l'occurrence Ushijima. Et à l'instar de la comédie de Kenjiro Hata, le sombre récit de société de Shohei Manabe aura, hormis à certaines périodes, connu un rythme de parution assez soutenu malgré son manque de succès, pour finalement s'achever sans encombres après 13 années de parution ! On ne remerciera jamais assez Kana de continuer de prendre soin de ses échecs commerciaux à rallonge, là où d'autres éditeurs moins respectueux se mettent bêtement à rallonger les délais de parution (histoire de perdre encore plus le peu de lecteurs) ou à tout bonnement stopper (ou "mettre en stand-by", qu'ils disent) les oeuvres.

Voici donc, enfin, la conclusion d'une série qui fut souvent très forte et immersive à ses débuts dans ses portraits sans concessions des bas-fonds d'une société et d'une jungle urbaine décadentes, puis qui avait fini par parfois beaucoup se rallonger et tourner en rond, pour finalement retrouve run certain souffle dans sa dernière ligne droite. Alors, la fin de la fresque de Manabe est-elle satisfaisante ?

Dans le volume précédent, on laissait Ushijima dans une situation inextricable: pris malgré lui dans la guerre de succession du clan Inose-gumi, il avait été chargé par le manipulateur et très ambitieux Namerikawa de tuer son concurrent Hyôdô. Mais Ushijima n'étant aucunement du genre à se laisser dicter sa conduite, il n'en a rien fait, au risque de le payer cher: les voici traqués, Ezaki et lui, par Namerikawa et ses hommes, résolus à l'éliminer. Quant à Hyôdô qui a vent des plans de Namerikawa, il se dit qu'il pourrait bien manipuler lui-même l'usurier pour se débarrasser de Namerikawa...

Aucune échappatoire. Telle est l'impression qui se dégage tout au long d'une bonne partie de cet ultime volume. Traqué partout dans une ville toujours aussi bien rendue par les angles et les décors photoréalistes de l'auteur, notre anti-héros est poussé, tout du long, dans ses derniers retranchements, au point d'être proche de prendre des décisions très radicale, ne serait-ce qu'envers ses chers lapins adorés. On le verra même lâcher des larmes, connaître la pire de trahisons, et même supplier pour être épargné... Pour un homme qui s'est toujours montré inflexible et désireux de vivre comme il l'a décidé, n'est-ce pas ironique ? Ou alors cela cache-t-il tout autre chose ? On vous laisse le soin de le découvrir, mais dans tous les cas Manabe joue plutôt bien son coup: même si on finit par voir arriver la chose, c'est bien mené, et derrière on appréciera le fait qu'aucun des principaux personnages de l'entourage d'Ushijima ne soit oublié, d'Ezaki à Masaru en passant par Inui, Sayuri ou même la famille du défunt Kanô.

Il y aurait presque, alors, quelque chose d'assez apaisant dans le dernier chapitre, de par la présence de tout cet entourage. Et pourtant, on le sent bien dès les premières pages de cet ultime chapitre, les choses ne peuvent s'achever ainsi. Si l'on profite des pires affres de la société et de la folie étouffante de la jungle urbaine, celles-ci finissent toujours par nous retomber dessus, et ce sont alors des toutes dernières pages d'un cynisme absolu qui nous attendent. Une série comme Ushijima ne pouvait pas s'achever autrement.

En somme, le dernier baroud d'honneur du manga tient bien ses promesses, sans forcément beaucoup surprendre, mais en respectant la logique attendue. Ushijima fut une série parfois beauuuuucoup trop rallongée, mais en tourner la dernière page, surtout sur cette fin attendue mais marquante, fait assurément un petit quelque chose pour quiconque a tenu jusqu'au bout de l'oeuvre.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction