Under Ninja Vol.4 : Critiques

Maintenant qu'il a réussi le test d'entrée au lycée Kôdan, Kurô va pouvoir réellement entamer son infiltration au sein de l'établissement scolaire afin d'en percer le secret, et pour cela son supérieur direct Katô ne lésine pas sur les moyens en lui proposant divers accessoires et armes dernier cri: une moto avec intelligence artificielle, un drone-shuriken (l'occasion d'encore moderniser un outil essentiel des ninjas), sans oublier l'évocation de la mystérieuse arme "Ton"... C'est donc en étant bien équipé que le jeune garçon va pouvoir faire sa rentrée des classes, qui plus est en ayant pris soin de se renseigner le plus possible sur les principaux visages et les castes de popularité de ce lycée. histoire de ne pas trop attirer les soupçons, il prend même soin de se pointer au bahut avec Noguchi, la jeune fille rencontrée dans le tome précédent, et du reclus vicieux Eita qu'il a convaincu de retourner en cours en échange de sa protection. Mais une fois sur place, entre ses rivaux déjà infiltrés et un étrange groupe qui semble être dans le camp de l'ennemi, notre héros va, d'emblée, avoir fort à faire...

Si l'intrigue globale suit toujours un rythme plutôt tranquille (même si, en vue de la suite, on restera intrigué par certains agissements d'U.N.), Kengo Hanazawa sait particulièrement bien entretenir notre envie d'en découvrir plus, et cela surtout grâce à un point précis: son atmosphère décalée, qui est plus maîtrisée que jamais. Car même si l'infiltration de Kurô, ses recherches pour sa mission, ses premiers contacts avec certains camarades de classe comme Satô, ses premières rixes avec ses rivaux et avec le groupe ennemi, ou même les brimades que subira forcément Eita vu ce qu'il a fait, sont autant de points intrigants, l'auteur emballe en permanence le tout dans un humour tour à tour loufoque ou absurde qui a de quoi régaler: la sanglante parodie d'émission télévisée à la sauce ninja, la formidable moto I.A. Teo qui se révèle aussi ingérable que perverse (en plus de donner lieu à des conversations ubuesques), les petits comportements insolites de notre héros dans le cadre strict du lycée (comme quand il se pointe pieds nus sans qu'on sache trop pourquoi), les petites lubies d'Eita, les gyarus-ninjas, la combinaison ne rendant qu'une partie du corps invisible... sont autant d'éléments qui tendent facilement à faire sourire voire rire, d'autant plus que le mangaka s'applique toujours à bien les dépeindre via ses décalages de rythme, ses angles de vue et ses décors photoréalistes immersifs.

Après trois premiers volumes sympathiques à condition d'adhérer à la tonalité atypique du récit, ce quatrième tome confirme le charme assez unique d'Under Ninja. Maintenant que Kengo Hanazawa a bien installé son ambiance souvent décalée et son récit, il déballe mieux que jamais son talent en matière d'humour et d'éléments intrigants, avec un paquet d'idées efficacement exploitées. Voila qui nous promet beaucoup pour cette infiltration dans le lycée !