Under Ninja Vol.12 : Critiques

Dans l'immeuble de la gare où se trouve notamment Suzuki, le conflit opposant le groupe de Jûrô aux deux intrus Katô et Igarashi a pris une tournure plus posée et inattendue, dès lors que Katô a décidé de révéler son véritable a objectif: alors que tout le monde pensait qu'il avait simplement trahi N.I.N. pour U.N., il souhaite en réalité former une alliance entre les genin et U.N. dans un but commun, à savoir éliminer le Kashin Koji, la mystérieuse éminence grise au sommet de l’organisation. Mais révéler son plan ne peut suffire à bel et bien mettre au point l'alliance: les genin, au vu de tout ce qu'ils on connu lors de leur formation, restent totalement formaté pour le compte de N.I.N., et il va falloir parvenir à les extraire de cette emprise... à moins qu'un nouvel imprévu ne s'abatte soudainement.

Pendant ce temps-là, dans un transport en commun, Noguchi reste sous la protection de Tôichi qui a justement repéré un mystérieux intrus invisible, celui-ci profitant de ses capacités pour jouer les pervers (en vous donne dans le mille l'identité du vicelard en question, forcément). Quant à Jûnirô, en visite dans l'ancien appartement de Kurô désormais occupé par Jûrô, il croise la route d'un Mirace Hibi qui s'en est certes sorti vivant, mais qui n'est plus que l'ombre de lui-même et qui a à la fois une mission et des informations sur N.I.N. à confier à son interlocuteur.

Après un 11e volume qui faisait fort bien monter les attentes au vu des nouvelles choses apportées par Katô, on peut en quelque sorte dire qu'au fil de ce 12e tome Kengo Hanazawa continue de bouger soigneusement chacun de ses pions, quitte à proposer un résultat un peu plus calme que ce qu'on aurait imaginé mais toujours aussi prenant. Et cela, on le doit à beaucoup de choses: le suspense restant entier quant à ce qui arrive du côté de Katô et des autres personnages dans l'immeuble de la gare, les informations diverses que l'on apprend (sur le nouveau projet du labo ninja, sur les rapports assez complexes entre Tôichi et Jûnirô...), des nouveaux détails scénaristiques facilement intrigants et qui prendront sûrement de l'ampleur par la suite (comme le rapport entre les clans Kumogakure et Kamikakushi), de très immersives et soignées idées de mise en scène (en tête les mouvements invisibles dans le transport en commun parmi les passagers, et le vol des drones kamikazes), de l'humour et autres notes décalées restent toujours au rendez-vous (ne serait-ce que le rap de Hibi, le nouveau petit crush impromptu de la toujours fun Noguchi, ou la découverte de Tablebasse D), ou encore l'arrivée de nouveaux personnages comme "Gros Kiki" et, surtout, ceux de la dernière partie du tome, qui viennent intriguer comme il se doit autour des enjeux internes au très opaque Septuor Suprême.

Il y a, en somme, tout ce qu'il faut pour continuer de nous accrocher à la lecture. Dans un rendu visuel réussi et une ambiance toujours assez unique, Kengo Hanazawa distille à la fois des révélations, des avancées et de nouveaux détails qui ne sont sans aucun doute pas là par hasard. L'auteur semble savoir où il va, ce qui donne toujours aussi facilement envie de continuer à le suivre dans son chouette trip.