UQ Holder! Vol.10 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Novembre 2016

Après avoir achevé son entraînement auprès de Dana, la sorcière des dimensions, Tôta demande Kurohime en mariage, mais… essuie une cuisante déception amoureuse. Mais le jeune homme est de plus en plus remarqué par son entourage : Shinobu retrouve l’auberge où travaille notre héros, une petite bourgeoise du nom de Mizore jette son dévolu sur lui, sans compter Kurômaru qui assume de plus en plus ses sentiments pour son ami. Mais qu’en est-il de Kirie ?

Après plusieurs tomes consacrés à l’entraînement des héros de la série, on pensait que le tournoi de Mahora allait véritablement se lancer… Que nenni ! Au lieu de faire avancer son intrigue, Ken Akamatsu préfère revenir, pour le moment, à son amour de toujours : le genre du harem. Ainsi, l’intégralité du tome se concentre sur la manière dont l’entourage de Tôta va craquer pour lui. Au-delà de l’agaçante ficelle de rendre un protagoniste banal centre de tous les intérêts amoureux, on se pouvait se questionner sur la manière dont toutes ces romances seront développées sachant que, cette fois-ci, la barrière de l’âge entre les personnages n’est pas de mise. Et globalement, Akamatsu se montre aussi intéressant que maladroit par moments…

Dans un premier temps, c’est bien l’intention de l’auteur de développer d’un coup le harem de Tôta qui surprend le lecteur. Ainsi, le retour de Shinobu est accompagné par l’entrée en scène de Mizore, mais les deux demoiselles ne représentent pourtant pas le point d’orgue du tome, à tel point qu’on oublie vite leur présence. Leur seule utilité : apporter quelques poitrines supplémentaires dans les séquences fan-service, une autre vieille manie du mangaka qui s’était faite discrète jusqu’à présent, dans UQ Holder.

Kirie et Kurômaru sont bien plus à l’honneur, et c’est normal puisqu’ils (elles ?) forment l’entourage solide de Tôta. Gageons que si la liaison entre le héros et Kirie n’est pas explicitement de l’ordre de l’amoureux, même si les sentiments naissants chez la demoiselle sont évidents, on apprécie l’amitié sincère et le lien presque de frère à sœur qui se noue entre eux. Au final, on espère bien que la romance ne naisse pas entre les deux… Gageons que toute cette séquence sur ce binôme exploite une bonne idée, à savoir les failles du pouvoir de Kirie, un traitement qui pourrait se révéler intéresser pour la suite de la série, mais dont l’issue paraît un peu trop facile.

Vient alors le cas de Kurômaru qui est sans doute le plus délicat à traiter, et fera peut-être grincer des dents pas mal de lecteurs. Si on se doute des sentiments de l’individu hermaphrodite depuis un moment, la manière dont Ken Akamatsu amène l’amour assumé de Kurômaru manque clairement d’ouverture d’esprit, tant l’ami de Tôta pense qu’il doit absolument être une fille pour aimer son ami. Outre le fait qu’il serait plus original d’aller au-delà de ces clichés de la romance hétérosexuelle, il est dommage que l’orientation du personnage se définisse par rapport à ces codes clichés et désuets, indirectement homophobes, même si l’issue de la réflexion de Kurômaru permet au personnage de se rattraper et d’aller dans le bon sens.

Pour faire simple, nous avons un tome axé entièrement sur les personnages en mettant en avant le harem de Tôta et la dimension fan-service de la série, plus forte que jamais. Si les traitements du mangaka sont parfois maladroits, la lecture fonctionne plutôt bien, l’œuvre renouant alors avec une ambiance bien connue de Negima !, ce qui d’un côté renforce le lien entre les deux œuvres, un lien coquin d’ailleurs volontaire et évoqué de manière amusante dans ce tome. Reste qu’étant donné l’intrigue ambitieuse qu’a commencé à développer UQ Holder grâce à la série précédente, on attend davantage d’avancées scénaristiques très prochainement.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
13.5 20
Note de la rédaction