Triplées (les) Vol.5 - Actualité manga

Triplées (les) Vol.5 : Critiques

Mitsudo Moe

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Décembre 2009

Attendue depuis longtemps, voici enfin avec un peu de retard, la chronique du tome 5 des Triplées. Au passage je me permets de rappeler qu'une chronique, une critique, un test ou un avis est -outre les considérations techniques- propre à la sensibilité de son auteur. Et donc, malgré l'effort objectif qui est fait, il y a toujours une part de subjectivité. On trouvera toujours quelqu'un pour aimer les plus mauvais titres qui existent.

Les triplées, ce sont les sœurs Marui, des gamines de 11 ans complètement déjantées. Voici donc leurs frasques les plus délirantes proposées par la mangaka Sakuraï Norio. La série se veut une parodie des « séries mignonnettes » selon l'éditeur, ou plutôt du Moé si l'on fait référence au titre japonais. Le Moé, là où on s'attache sentimentalement à un personnage. Et les sœurs Marui sont tellement insupportables que c'en est impossible. C'est ça la parodie, non ?

On a donc Futaba, sportive décérébrée qui passe son temps à dessiner des gros seins (?), Hitoha amatrice de sentaï et taciturne qui pourtant lit des revues pornographiques (??) puis enfin Mitsuba, la seule à peu près normale, préoccupée par son poids et sa popularité. Rien de bien subtil là dedans ni ensuite. Le titre ne se veut absolument pas réaliste, c'est de l'humour absurde, mais est-il pour autant nécessaire et justifiable pour l'humour de mettre dans des positions douteuses à fort caractère sexuel des fillettes de 11 ans ? On parle de culottes, de seins, on dévie sur la pédophilie (le père des filles passe toujours pour un pervers), une relation amoureuse avec le prof, le sexe, le sadomasochisme, la scatophilie... Heureusement quelques personnages comme Shin'ya ou Yoshioka se comportent comme des enfants normaux. Même Yûdaï qui cherche à voir sous les jupes des filles est la plupart du temps crédible : c'est de son âge.

Cette fois, on aura donc des épisodes de St-Valentin, de chocolat, de Gatchi-Rangers, de pesée scolaire au milieu desquelles viennent se glisser des histoires de pipi dans la neige, de vibromasseur humain (Vibre ô ma sœur, un titre de chapitre sans équivoque, au moins le traducteur fait bien son boulot), de professeur puceau. D'ailleurs pourquoi était-il nécessaire de préciser que leur jeune professeur est encore vierge ? On se souviendra d'un passage où Hitoha enrhumée se retrouve reliée depuis la bouche à la braguette de son prof par un long filet de morve blanc. Le pire ayant sans doute été atteint dans les volumes précédents avec la mère de Miku qui demande à être humiliée façon SM par les triplées... C'est fin !
Des passages qui vous font soulever un sourcil en vous faisant vous demander « que suis-je en train de lire ? » Plus d'humour quand on reste dubitatif devant de telles situations.

Contrairement à Titeuf qui exploite le même filon sur la vision du sexe par les enfants, les triplées en savent autant voire plus que les adultes. Là où Titeuf parle de sexe avec des mots d'enfants et un regard naïf, les triplées savent tout. D'autant plus que si les allusions sexuelles sont au départ suggérées, elles sont de plus en plus explicites au fil des tomes. C'est ça la parodie ?! Et si vous pouvez mettre un tome de Titeuf entre les mains de vos bambins en est-il vraiment de même avec cette série ? Car n'oublions pas qu'il s'agit d'un shônen destiné aux adolescent, publié aux côtés de Full Ahead Coco ou Clover, en regard de son magazine de prépublication. Le problème est-il du à la différence de culture ? Pas tant que ça, si on se réfère aux pages bonus où l'auteur subit les accusations de son éditeur qui trouve certains passages clairement pervers (ce qui ne l'empêche pas de les publier).

Pourtant quand Sakuraï Norio évite la facilité des blagues scabreuses, la série peut se montrer amusante. Shin'ya est drôle par ses réactions face aux absurdités des triplées, l'infirmière est drôle par sa maladresse, Hitoha est drôle quand elle devient sombre, Yoshioka est amusante quand elle s'imagine des amourettes entre ses camarades... C'est caricatural et déjà-vu mais l'auteure n'aurait-elle pas pu/du privilégier cette voie ? Sans compter que le dessin de l'auteur est plutôt agréable bien que limité (elle semble peiner à représenter des personnes ayant passé la trentaine).

Le comble du mauvais goût est, pour ce tome, atteint avec l'illustration de fin de volume où l'on peut voir l'une des gamines, Miku, en nuisette transparente et porte-jarretelles sans culotte... N'y avait-il pas mieux à faire ?
Il faudrait être bien naïf ou manquer de bons sens pour n'y voir que de l'humour bon enfant. Un humour qui s'exporte mal, c'est un fait culturel avéré. Et on en a encore la preuve avec cette série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Blacksheep
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs