Tokyo Therapy Vol.1 - Actualité manga

Tokyo Therapy Vol.1 : Critiques

Tôkyô counselor

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 06 Juin 2016

Continuant de diversifier leur catalogue, les éditions Komikku nous proposent cette fois-ci de découvrir une série prenant pour thème le travail de psychologue clinicien. Et une nouvelle fois, il s'agit d'une série très courte, puisque Tokyo Therapy, sorti en 2014 au Japon, ne compte que deux petits volumes. Celle-ci nous propose de découvrir deux auteurs jusque là inédits en France : Tarô Koutsu et Toshinobu Dana (ou Tana).

La thématique autour du travail de psychologue clinicien s'annonce intéressante, et pourtant, on ne peut pas dire que les choses commencent de façon très emballante dans ce premier tome offrant essentiellement deux premières histoires indépendantes (le dernier chapitre en entamant une troisième). En effet, la première chose qui frappe immanquablement, c'est le style visuel pas franchement emballant. Cela se ressent dès la jaquette, où notre héroïne, Miwa Shinjo, affiche un visage et une expression très lisses. Cela se confirme dès les premières pages, plombées par un design des personnages d'abord très rebutant. Les problèmes de proportions apparaissent nombreux, les expressions très figées, les corps statiques et peu naturels dans leurs mouvements, les trames pas toujours utilisées à bon escient... Cela s'accompagne d'angles de vue, d'un découpage et d'une narration que l'on peut qualifier de très plan-plan, pour un résultat qui, dans un premier temps, peut franchement faire fuir. D'autant que l'on ne peut pas dire que la première histoire soit vraiment captivante. Présentant le cas d'un homme devenu violent envers sa femme et que la psychologue Shinjo va devoir analyser, cette histoire démarre le manga de façon abrupte au départ, pour ensuite développer de manière trop basique un sujet qui manque d'approfondissement, autour des raisons ayant engendré la violence chez cet homme.

Et pourtant, petit à petit, à condition de faire un effort sur cette première histoire poussive, Tokyo Therapy parvient à démontrer quelques qualités par la suite, grâce à une deuxième histoire plus prenante. Même si l'on reste loin de l'approfondissement détaillé du rôle de psychologue que l'on aurait pu attendre, cette histoire, centrée sur le cas d'un home souffrant d'hallucinations et voyant le fantôme de son collègue, s'avère déjà un peu plus fournie et, surtout, offre quelques twists qui parviennent à entretenir l'intérêt, à défaut de proposer quelque chose de très original. Et même si le style visuel y reste à nouveau assez rebutant, on y trouve de temps à autres quelques visages marqués autrement plus détaillés, ainsi qu'un ton assez posé collant finalement assez bien au travail de Shinjo.

Reste que malgré tout, ce qui était présenté comme le coeur de l'oeuvre, à savoir la résolution de cas via le travail de psychologue clinicienne de Shinjo, a beaucoup de peine à vraiment décoller. Les auteurs abordent bien à quelques reprises des choses intéressantes, comme la différence entre psychiatre et psychologue, ou quelques notions typiques du milieu (la démence à corps de Lewy, la révélation de soi...). De même, on apprécie assez les quelques éléments que l'on voit de la vie de Shinjo (sa fille Nana, son acharnement au travail...). Mais ces différents éléments nous immergeant dans le travail de la psy ne sont traités qu'en surface, sont rarement vraiment développés, et il faut en plus y ajouter des choses plutôt... étonnantes pour une psy, métier où une certaine éthique est normalement primordiale : ne pas laisser transparaître auprès des patients des éléments de sa vie privée et de ses pensées, par exemple, chose que Shinjo ne fait pas vraiment (elle laisse traîner une photo de sa fille dans son bureau, donne des informations que certains ne devraient pas connaître...).

Malgré un concept de base intéressant et un résultat qui s'améliore au fil des pages en terme de divertissement, Tokyo Therapy peine cruellement à convaincre, que ce soit à cause de son sujet finalement assez mal exploité, ou de son aspect visuel qui va en rebuter plus d'un. Néanmoins, au vu de la deuxième histoire et du début de la troisième, on n'est pas à l'abri d'une agréable surprise sur le deuxième et dernier tome.
En attendant, s'il y a un point qui est à même de satisfaire sans mal, c'est bien la qualité de l'édition. Comme à son habitude, l'éditeur chouchoute son bouquin avec une traduction honnête malgré quelques phrases peu naturelles, un papier bien épais et agréable à prendre en main, et des premières pages en couleur.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs