Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 08 Mars 2023
Le futur qu'a gagné Takemichi au cours de ses combats est radieux. Le Tokyo Manji n'est plus, chacun a trouvé sa place dans ce monde, et son mariage avec Hinata approche à grands pas. Mais quelque ne va pas : Mickey est absent, pour des raisons qui semblent obscures. Tout prend son sens lors du déterrage des capsules temporelles, et quand Takemichi trouve un message vidéo de Mickey qui lui est adressé...
Tout semblait aller pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Un lecteur japonais profitant de la série dans sa prépublication pouvait supposer que Ken Wakui se dirigeait vers son point final, mais il n'en est rien. Habile transition de la fin de l'arc du Tenjiku vers la suite du récit, le tome précédent amorçait le long arc final de la série, un dernier segment dans lequel la survie de Hina et des membres du Tokyo Manji ne fait plus figure d'enjeux. Cette fois, l'objet de l'intrigue n'est autre que celui par qui tout a commencé, Mickey. Si on pouvait affirmer que l'intrigue pouvait se conclure sur la fin du Tenjiku, faire évoluer l'ancien leader du gang comme point d'intérêt décisif a quelque chose de fort symboliquement, d'autant plus que les « pulsions noires » du personnage ont toujours constitué un certain mystère du récit, une sorte d'épée de Damoclès qui pouvait le faire basculer à tout moment vers le côté obscur. En somme, Manjiro Sano était une bombe à retardement, une incarnation du chaos, prête à exploser, et c'est justement ce que choisit de développer ce nouvel arc, en guise de scénario final.
Qu'on aime ou non l'idée, il faut reconnaître que le mangaka l'aborde avec brio. Si les anciens face-à-face entre Takemichi et Mickey ne manquaient pas d'intensité, un nouveau cap est franchi par l'auteur qui place le drame de ces « pulsions sombres » à un sommet d'émotion. Ceci tout en jouant sur quelques règles du voyage temporel, laissant croire que le pouvoir du héros sera un autre point de développement de cet arc décisif.
L'arc actuel, qu'on ne saurait pas exactement nommer pour l'instant, pose ses promesses, non sans efficacité, de quoi confirmer le fait que Ken Wakui a encore des choses à raconter, notamment autour du pilier du Tokyo Manji. Reste à voir ce qu'il en sera, sur quels sentiers nous dirigera l'intrigue maintenant que le clan n'existe plus. Après un arc du Tenjiku poignant, on en attend encore beaucoup de la fin de Tokyo Revengers. Reste à voir si l'auteur comblera nos attentes sur ce dernier arc, qui nous emporte pour 8 tomes supplémentaires.