Tigre des neiges Vol.6 - Actualité manga
Tigre des neiges Vol.6 - Manga

Tigre des neiges Vol.6 : Critiques

Yukibana No Tora

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 03 Septembre 2020

Petit à petit, le parcours des ennemis Nagao Kagetora et Takeda Harunobu approche d'un tournant majeur avec les prémisses de la première des batailles de Kawanakajima, Harunobu poursuivant son ascension vers le nord dans les terres de Shinano... mais cette importante bataille va encore se faire attendre un peu, Akiko Higashimura ne négligeant rien de ce qui la précède, au fil d'un sixième opus aussi riche que passionnant.

Ainsi, la lecture continue de nous faire suivre les grandes étapes vouées à amener les personnages jusqu'au conflit, entre l'ascension de Harunobu, le besoin de Kagetora de le stopper, ou encore, dans tout ceci, l'importance capitale que prennent les "Mitsumono", un groupe d'espions formés par Yamamoto Kansuke pour servir d'yeux et d'oreilles aux Takeda jusque chez leurs ennemis. Mais au-delà de la grande Histoire, ce sont bien, également, plein de petites informations qui continuent de capter l'attention de l'autrice et du lecteur: le goût qu'avaient les seigneurs de guerre de l'époque pour les jardins botaniques, l'évocation de l'Omiwatari (un phénomène naturel propre au lac Suwa)... Et puis, si la mangaka se focalise beaucoup sur l'opposition légendaire entre Kagetora/Kenshin et Harunobu/Shingen, elle n'oublie jamais d'évoquer bien d'autres personnages historiques importants, comme Hôjô Ujiyasu qui montait alors en puissance, la présentation de l'enfant voué à devenir Takeda Katsuyori, ou le fait que la princesse Suwa aurait été le plus grand amour de Harunobu.

Cependant, au fil de tout ceci, il y a bien un personnage en particulier qu se distingue au fil du volume, et il s'agit de Harukage. Ayant laissé la place de chef à sa petite soeur à l'issue d'un conflit qu'aucun des deux n'avait voulu, celui-ci s'est plus que jamais écarté du pouvoir et, surtout, de la guerre qu'il abhorre. Mais il saura aussi prouver que, quand il s'agit de protéger Kagetora, il est lui aussi capable d'actes forts... Le lien entre le frère et la soeur a toujours été montré de très belle manière par la mangaka depuis le début, et ici il prend encore une nouvelle ampleur en se voyant vite et bien sublimé. Mais en dehors de ça, on connaît bien la constitution fragile du jeune homme, on redoute alors ce qui ne peut qu'arriver, et Higashimura emballe fort bien les choses dans une tonalité assez douce, bienveillante voire poétique, à l'image de ce qu'était cet homme ayant fui les conflits. Néanmoins, la mangaka ne se contente pas de ça, et évoque des choses très intéressantes sur Harukage, via des hypothèses plus récentes disant qu'il fut peut-être en réalité un vrai génie politique dont la santé fragile l'a poussé à s'écarter du pouvoir. Dans tous les cas, Higashimura livre ici une belle mise en avant de Harukage, l'une de ces personnalités historiques que la grande Histoire a partiellement oubliée, mais qui a mené son propre combat.

Enfin, l'autrice régale encore et toujours pour tout ce qu'elle montre de Kagetora en tant que femme et Seigneur de guerre. Elle continue de percer les pages par son charisme, sa prestance et son leadership, mais aussi par ses moments plus teintés d'émotion comme avec Harukage. La mangaka continue de décortiquer avec réussite les différents éléments rendant plus que crédible l'hypothèse disant que Uesugi Kenshin aurait été une femme, ici essentiellement à travers l'évocation de ses douleurs cycliques ressemblant à des douleurs menstruelles. Mais c'est aussi ce statut de femme qui est toujours aussi bien abordé, notamment quand certains hommes, en apprenant la nature féminine de notre héroïne, se mettent à tort à la sous-estimer. On adora, entre autres, la fin du tome avec le général Murakami, son fort désir envers Kagetora, et ce qui finit par en résulter.

"- Je crois que je suis tombé amoureux de vos deux facettes.
- Dans ce cas, bats-toi au péril de ta vie pour l'homme-femme dont tu es amoureux.
"

C'est clair et précis, sans pour autant être rébarbatif puisque non seulement Higashimura conserve sa narration enlevée et son bon portrait de personnages, mais aussi parce qu'elle sait encore, de temps à autre, glisser ses "pauses thé" dont elle a le secret. En résulte un volume une nouvelle fois captivant, ayant sa part d'émotion, et promettant le meilleur pour la suite avec la future arrivée d'une première bataille majeure.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs