The earl and the fairy Vol.1 - Actualité manga

The earl and the fairy Vol.1 : Critiques

Hakushaku to Yôsei

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 24 Septembre 2012

Une série et deux recueils d'histoires courtes : on peut dire que les éditions Glénat comptent sur Ayuko, leur nouvelle auteure shôjo, dont ils sortent trois oeuvres simultanément. Intéressons-nous ici à The Earl and the Fairy, série en quatre volumes adaptée d'un roman de Mizue Tani.

Le récit s'ouvre sur la ville de Londres au 19ème siècle. Dans des premières pages énigmatiques, un jeune homme blond récupère des informations sur une pierre légendaire, "l'étoile de mellow", auprès d'un homme qu'il laisse ensuite pour mort.
Quelque part près d'Edimbourg, la jeune Lydia Carlton est depuis toujours la cible des ragots, non seulement à cause de ses cheveux "couleur rouille" qui lui ont souvent valu d'être mise à l'écart, mais aussi et surtout à cause du pouvoir qu'elle déclare avoir : celui de voir les fées, êtres merveilleux que la croyance populaire a mis de côté au fil des siècles. Hors de question pour Lydia de renier ce qu'elle voit, ne serait-ce que pour faire honneur à sa défunte mère, qui était elle aussi "Docteur en féérie".
Vivant en compagnie de Nico, un chat féérique dont elle est la seule à entendre les paroles, la demoiselle est bientôt sommée par son père de la rejoindre à Londres. Mais en route, elle est kidnappée en douceur par une bande de malfrats mystérieux, puis sauvée par un jeune homme blond encore plus énigmatique, qui lui demande de mettre ses talents de "Docteur en féérie" à son service afin de retrouver la trace d'une épée mystérieuse devant le mener jusqu'au légendaire Pays des Fées...

S'il est sans cesse question de fées dans The Earl and The Fairy, oubliez les clichés un peu niais et enfantins que vous avez si souvent l'habitude d'avoir sur ce sujet dans les mangas : la série d'Ayuko s'inscrit bel et bien dans un monde réaliste, l'Angleterre du 19ème siècle, ou vient se mêler la légende des fées.
Toute la première moitié du volume, il faut avouer que l'on se demande où tout ceci va mener : même si le personnage de Lydia est plutôt bien présenté et que le blondinet demandant ses services intrigue beaucoup, l'entrée en matière est assez molle, manque un peu de rythme et enchaîne malgré tout quelques clichés dès que le statut de comte du jeune garçon entre en scène. Mais l'on poursuit la lecture, intrigués, et grand bien nous en fait, le récit intriguant de plus en plus au fil des pages, soulevant de nombreux mystères (qui est donc ce jeune blond ? Pourquoi cherche-t-il une épée légendaire ? Quel est son lien avec le légendaire Pays des Fées ? Est-il le dangereux voleur et assassin que l'on pense ? etc...), répondant déjà à certains d'entre eux de manière parfois inattendue... et, surtout, mettant bien en place les choses pour une suite qui devrait gagner en intensité, puisqu'avec cette histoire de voyage à la recherche du merveilleux Pays des Fées, on y devine un parfum d'aventure où le fantastique devrait bien s'immiscer.

Un peu cruche par moments, Lydia est une héroïne qui s'en sort finalement bien, car même si elle est facilement influençable, elle ne se laisse pas faire et est capable de réagir. En plus du blondinet qui reste séduisant mais possède son lot de mystères et ne semble pas être le prince charmant rêvé, d'autres personnages, à commencer par ses serviteurs Raven et Ermine, intriguent.

Côté graphique, Ayuko possède un coup de crayon qui s'adapte bien au contenu. Ici, on s'éloigne assez des clichés du shôjo, grâce à un trait fin, bien proportionné, parfois à la limite de ce que l'on peut voir dans certains seinen. Un coup de crayon assez adulte mais suffisamment féminin pour plaire aux lectrices qui voudraient une oeuvre changeant des habituels shôjo lycéens qu'on nous sort si souvent en France. Les décors sont anecdotiques, mais Ayuko parvient à apporter ce qu'il faut de détails à travers les costumes d'époque, pas spécialement détaillés mais suffisants pour s'immerger un peu plus. On regrette juste une certaine confusion lors des rares petites scènes orientées action, et des visages parfois trop relâchés.

Après un début un peu mollasson, The Earl and the Fairy décolle petit à petit jusqu'à donner réellement envie de connaître la suite. De nombreux mystères sont là, certaines réponses apparaissent déjà et intriguent toujours plus autour de personnages bien campés et que l'on a envie de voir développés. Bref, tout est là pour nous offrir un agréable shôjo fantastique sur fond d'aventure.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs