The Ichinose Family's Deadly Sins Vol.2 : Critiques

Malgré toutes les zones d'ombre qui entourent son passé et celui des membres de sa famille, tous amnésiques, Tsubasa est déterminé à aller de l'avant et à voir son entourage sourire. C'est dans ce but qu'il épie Shiori sa petite sœur à peine collégienne, qui fréquente un homme qui approche de la trentaine, Shûta. Grâce aux conseils de son père, le garçon est sur le point de résoudre cette situation. Mais c'est sans compter la complexité des événements qui vont chambouler ce semblant d'équilibre retrouvé pour les Ichinose...

La belle amorce du premier volume de "The Ichinose Family's Deadly Sins", pleine de mystères, de noirceur, et pourtant d'un zeste d'humanité, méritait que l'on se jette sur ce deuxième tome. Grâce à la publication simultanée des deux premiers tiers de la série en guise de lancement francophone, la découverte de la dernière œuvre en date de Taizan5 peut être découverte. Un deuxième opus d'une richesse narrative et émotionnelle assez folle, suffisamment pour pousser encore plus loin notre intérêt pour ce début de série.

Le grand atout de cette suite est de parvenir à entretenir le schéma classique planté jusqu'à présent, tout en renouvelant sans cesse le titre et des enjeux, via des rebondissements imprévisibles qui, après digestion du récit, donnent pourtant l'air d'appartenir au plan minutieusement calibré de son auteur. Ainsi, la situation autour de Shiori se résout en ouverture du tome. Et tandis que l'on s'attend à ce que le récit enchaîne sur un autre des Ichinose, en amenant pourquoi pas quelques pistes sur les mystères qui entourent le foyer, le mangaka bouleversent son équilibre, tout en entretenant sa structure.

Et termes de narration, il s'opère quelque chose de très habile à cet instant précis. Si les premiers chapitres de ce deuxième tome entretiennent un déroulé bien rythmé et garni d'un ton qui sait parfois se poser, le nouveau grand événement de l'histoire amène une sorte de frénésie de la cadence qui va de pair avec la plongée dans les secrets de certains membres de la famille, résolument sombres, tandis que la vérité se fait à chaque fois plus grandiloquente, et par conséquent imprévisible. Si on pouvait reconnaître que le premier tome enchainait de nombreuses avancées, mais restait sur un rythme pas forcément déstabilisant, cette suite diffère totalement. Mais loin de nous perdre entre les focus et les révélations qui se succèdent de manière effrénée, toute la proposition de l'ouvrage frôle le brillant tant Taizan5 donne l'impression que chaque microrévélation arrive au moment opportun, tout comme les focus sur les membres de la famille résultent d'une vraie cohérence scénaristique. Et à côté de ça, l'ADN même du début de récit reste intact, notamment dans sa famille d'apporter quelques notes d'humanité à certains moments, ou encore d'aborder les relations peu morales aux conséquences néfastes. Tout s'enchaîne, oui, mais tout semble aussi mené d'une main de virtuose, par une maîtrise d'un récit dense, qui se complexifie au même moment où plusieurs pièces du puzzle s'emboîtent. À la fin de ce deuxième tome, la situation autour des Ichinose est largement différente de celle que nous connaissions en fin de premier tome. La recette fait son effet, on ne demande qu'à en découvrir davantage sur le grand complot qui se trame autour du sort du foyer, tout comme on meurt d'envie de découvrir les derniers membres de Ichinose, leurs bêtes noires, et de quelle manière ils sauront face faire à la vérité. Après deux tomes, la série se révèle déjà brillante !