Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 22 Avril 2024
Le plan d'assassinat furtif de Hamada a parfaitement fonctionné: le chef du clan Maguro s'est mortellement effondré à cause du poison qu'il a avalé malgré lui, et aucun indice ne va en direction de la piste du meurtre. Seul Ebihara semble très suspicieux envers ce décès soudain, et se voit conforté dans son hypothèse après une conversation avec Satô: Sunagawa est sans doute derrière tout ça, puisqu'il est celui qui profiterait le plus de la disparition de Hamaoka et qu'il n'a jamais caché son désir de prendre la tête du clan. A l'heure où Sunagawa est le mieux placé pour devenir le nouveau premier lieutenant, quelle tournure les événements prendront-ils ?
Pour le savoir, il faudra patienter, car après les bouleversements importants du volume précédent Katsuhisa Minami se contente surtout ici d'entretenir méticuleusement la suite des plans de Sunagawa, puisque l'assassinat de Hamada n'était qu'une première étape. Pour cela, Sunagawa évite de se mouiller directement, et c'est donc Yamaoka, le membre de Fable avec qui il a passé un accord, qui continue d'oeuvrer doucement mais sûrement avec une nouvelle étape intrigante: faire revenir de Chine deux de ses hommes les plus redoutables afin d'investir un entrepôt servant de lieu à partouzes pour Mizuno, un cadre du clan réputé pour être un obsédé. L'enjeu est évident: contraindre par la force et le chantage Mizuno, initialement rival de Sunagawa, pour qu'il se range du côté de Sunagawa, et l'on suit tout ça avec un certain plaisir grâce à certains éléments en particulier: le découpage de l'action toujours aussi soigné, la découverte d'un homme incroyablement efficace en la personne de Yukari (l'un des sbires de Yamaoka revenus de Chine), ou encore les petites notes d'humour décalé en pleine situation critique (Mizuno n'a pas l'air bien futé dans la tenue perverse qu'il prote quand il est pris à parti).
Et Satô dans tout ça ? Eh bien, il a beau être un peu plus discret cette fois-ci, il a l'occasion de nous amuser encore via certains moments décalés (mieux vaut ne pas lui demander de faire des portraits-robots vu son talent en dessin), suscite bien des attentes au vu de l'intérêt que les ennemis lui portent, et sera même le témoin privilégié d'une nouvelle frasque très alcoolisée de Yôko avec ce cher Kawai, dragueur de pacotille bien plus ridicule qu'autre chose. Ces aspects-là ont quelque chose de très routinier désormais, mais l'auteur sait généralement assez bien les placer et y apporter juste ce qu'il faut de petites nouveautés, à l'image de la façon dont Yôko arrive à manipuler et tourner en dérision Kawai alors qu'elle n'est même pas sur place.
The Fable se lit donc toujours avec plaisir. Peut-être attendait-on un volume un peu plus intense après les événements du tome précédent, mais il reste que Katsuhisa Minami bouge doucement mais soigneusement ses pions, le tout sans s'écarter de ses notes d'humour typiques.