The Commonbread Vol.3 : Critiques

Haruka a enfin trouvé le curry qu'elle recherchait tant, mais à présent sa quête de riz est mise à mal par l'église dont le commandant a envoyé une brigade spéciale régler le cas de notre héroïne. Voici donc la jeune femme aux prise avec le redoutable Gastoni, un évadé de prison coopérant avec Gaul, le sinistre chasseur de la brigade spéciale. Face à cet adversaire costaud, notre héroïne a-t-elle la moindre chance ?
Pendant ce temps, Kyoko, la fille qui avait été envoyée par l'église pour surveiller Haruka, doute fortement de ses supérieurs depuis qu'elle a entrevu quelque chose de bizarre au sujet de la Lune, si bien qu'elle décide de s'allier à Ljos pour briser un interdit et s'infiltrer dans les archives confisquées. Quelles vérités bien cachées découvriront-elles ?

On peut dire de ce tome qu'il suit un schéma assez simple, tout d'abord avec d'un côté l'affrontement de Haruka contre Gastoni pour assurer la part d'action et de l'autre côté les recherches de Kyoko et de Ljos qui aboutiront sur tout ce qu'il faut de révélations sur l'état exact de ce monde, le lointain passé de la Terre et des humains, les origines du commonbread, ou encore le rôle de l'église dans tout ça. Evidemment, ce sont les investigations du duo Kyoko/Ljos qui nous intéressent le plus, puisqu'elles amènent tout ce qu'il fallait savoir sur cet univers de SF/anticipation. Et même si l'on regrettera à la fois le manque d'originalité des révélations et le côté un peu artificiel dont tout ceci est dévoilé (en gros, tout est balancé en bloc sans chercher à faire perdurer une part de mystère), Mujiha assure l'essentiel.

Après tout ça, le récit peut alors entrer dans une nouvelle phase concernant la quête de Haruka mais aussi de Kyoko et de Ljos, phase qui pourrait les amener loin, si tant est qu'elles parviennent à écarter de leur route les menaces telles que le redoutable Gaul. Mais là-dessus, nous n'en dirons pas plus.

Avec cet avant-dernier tome, The Commonbread suit son cours de façon plutôt honnête. Certes, il y a toujours un côté un peu lisse qui chiffonne, que ce soit dans les révélations classiques et amenées sans panache particulier, ou dans certaines moments d'action qui auraient presque un goût de trop peu, surtout concernant l'issue du combat contre Gaul et la brève apparition du Commonbarrett comme une cheveu sur la soupe avant de disparaître tout aussi vite. Néanmoins, Mujiha parvient à conférer une part de charme assez unique à son oeuvre, que ce soit grâce à son travail visuel toujours aussi intéressant (en particulier les architectures souvent très bien mises en avant via des angles de vue suffisamment ambitieux), à la symbolique qu'il dégage dans l'opposition commonbread/curry, et à la personnalité assez unique de Haruka, jeune femme parfois naïve et déconnectée des grands enjeux mais résolument curieuse et fidèle à elle-même (il faut la voir manger avec ravissement le curry, ce plat si simple et commun dans notre réalité et notre présent).