Tellement flou d’elle Vol.1 - Manga

Tellement flou d’elle Vol.1 : Critiques

Suki na Ko ga Megane wo Wasureta

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 02 Mai 2024

Avec notamment les séries Quand Takagi me taquine et A quoi tu joues, Ayumu ?! de Soichiro Yamamoto, la tranche de vie à concept, épisodique, légère, humoristique et un peu sentimentale est un registre que les éditions nobi nobi! aiment aborder, et cela se confirme encore avec la nouveauté qui arrive en ce tout début de mois de mai: "Suki na Ko ga Megane wo Wasureta", plus connue sous son titre international "The Girl I Like Forgot Her Glasses" (qui est le nom de l'adaptation animée, disponible en France sur Crunchyroll depuis l'été 2023), et à laquelle l'éditeur a choisi de donner le titre français "Tellement flou d'elle !" (on vous laisse seuls juges du jeu de mot).

Prépubliée au Japon à partir de l'année 2018 dans les pages du magazine Gangan Joker de Square Enix (magazine dont proviennent aussi les séries Mon amie des ténèbres, La grande Jahy ne perd jamais! ou encore Les Mémoires de Vanitas, entre autres), cette série vient tout juste de s'achever dans le magazine là-bas, tandis que son douzième et dernier volume est prévu le 20 juin. On la doit à Koume Fujichika, une mangaka que l'on découvre en France pour l'occasion, mais qui a déjà signé plusieurs tranches de vie et comédies romantiques depuis ses débuts professionnels il y a une grosse dizaine d'années.

L'histoire nous immisce auprès de Kaede Komura, collégien de 14 ans qui a pour voisine de classe une jeune fille un peu surprenante: Ai Mie, qui est souvent dans la lune et qui dit parfois des choses plutôt étranges, mais c'est précisément ce côté un peu loufoque qui l'a fait tomber amoureux d'elle. Aaah, si seulement Ai pouvait le regarder de près, les yeux dans les yeux... Et quand il pensait ça, Komura ne s'attendait pas à être exaucé, mais d'une drôle de manière ! Car en bonne étourdie, Mie a effectivement un don pour n'avoir quasiment jamais ses lunettes à disposition: elle les oublie souvent voire commet d'autres boulettes comme les égarer ou les casser en marchant dessus (oui, elle doit revenir chère à ses parents), du coup elle se met à se rapprocher des choses qu'elle veut voir, les fixe en fronçant les sourcils comme si elle était énervée... et tout ça a le don de déstabiliser un peu son voisin declasse, qui la trouve d'autant plus adorable et qui fait alors de son mieux pour l'aider.

Ce premier volume sert avant tout de mise en place du concept de base, au fil d'un format épisodique composé de chapitres courts voire très très courts (certains ne font que 3-4 pages) qui ont généralement de quoi faire facilement sourire, non seulement car l'autrice propose un dessin clair et mignon collant bien à l'atmosphère légère souhaitée, mais aussi parce qu'elle s'applique suffisamment dans son jeu sur les expressions faciales (les expressions de trouble assez mignonnes de Komura bien sûr, mais surtout les très nombreux moments où Mie fronce à fond son regard en ayant alors une bouille pas possible, certes décalée et rigolote mais surtout craquante aux yeux du jeune garçon), et enfin car pour l'instant elle renouvelle suffisamment les petites situations (encore heureux, vu qu'on n'est qu'au tome 1).

Sur ce dernier point, c'est donc assez varié, sans aller chercher bien loin. Vu qu'elle voit très mal sans ses lunettes, la jeune fille commet plein de petites bourdes qui la rendent encore plus adorable du point de vue de Komura: se tromper de baskets, se mettre tout devant à la balle aux prisonniers, faire maladroitement le service à la cantine, ou encore confondre un sac avec un chat dans la rue, sont quelques-unes de ces situations où avouons-le, Koume Fujichika force le trait, propose certains moments très gros voire un peu improbables. Mais c'est aussi ça qui contribue à l'ambiance un brin décalée de l'ensemble, si bien qu'il faut juste adhérer à ce côté-là pour passer un bon petit moment dans l'ensemble.

Reste alors la question du renouvellement de l'oeuvre sur la longueur, et de ce côté-là on peut avoir globalement bon espoir. Pour le moment Komura vit un amour secret et à sens unique, mais de premiers petits détails sont là pour laisser espérer une évolution relationnelle entre les deux protagonistes: l'échange de coordonnées, le fait que Mie remarque que Komura l'aide souvent, la façon dont elle se surprend elle-même à souvent regarder le jeune garçon... Cela ne va pas plus loin que ça pour le moment, mais c'est suffisant pour laisser penser que la mangaka ne se contentera pas strictement de son petit schéma épisodique qui condamnerait sûrement à vite devenir répétitive.

A l'arrivée, le contrat est alors suffisamment bien rempli par ce premier tome, qui pose son concept et ses bases avec une certaine efficacité. Il faut juste adhérer à ce genre de récit, accrocher aux quelques moments plus gros de l'autrice, et espérer que le récit ne se contentera pas de son schéma épisodique. Mais si vous aimez les petites tranches de vie légères, agréables et sans grosse prétention comme Quand Takagi me taquine ou A quoi tu joues, Ayumu ?!, ce premier volume de Tellement flou d'elle! devrait avoir de quoi vous plaire !

Concernant l'édition française, ce premier tome d'environ 120 pages jouit d'une traduction soignée d'Aurélie Brun, d'un lettrage propre, d'un papier souple et peu transparent, d'une qualité d'impression honnête, d'une sympathique première page en couleurs sur papier glacé, d'une jaquette proche de l'originale japonaise, et d'un logo-titre plutôt coloré et bien imaginé par Lucie Archambault.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.25 20
Note de la rédaction