Tank Chair Vol.1 - Actualité manga
Tank Chair Vol.1 - Manga

Tank Chair Vol.1 : Critiques

Sensha Isu - Tank Chair

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Juillet 2024

Arrivant en France en ce début de mois de juillet avec pas mal de promesses puisqu'il possède déjà une assez grosse niche de fans et a été nommé cette année aux 48e Prix Kôdansha en catégorie shônen, le manga d'action Tank Chair semble voué à être l'un des gros enjeux des éditions Kana en 2024, au vu de son lancement juste avant Japan Expo où il devrait être assez fortement mis en avant, et de la conception, pour son premier tome, d'une édition limitée sur laquelle nous reviendrons plus bas.

Lancée au Japon en 2022 dans le magazine Shônen Sirius des éditions Kôdansha avec six tomes au compteur à l'heure où ces lignes sont écrites, cette oeuvre est la toute première série longue de Manabu Yashiro, un auteur qui avait auparavant conçu quelques récits courts ayant notamment tapé dans l'oeil de Yûsuke Murata (l'illustre dessinateur de One Punch Man et d'EyeShield 21, rappelons-le), et qui se dit notamment fan de kaijû (en tête Gozilla, forcément), de yokai, de Megaman ou encore de Resident Evil.

L'histoire nous plonge dans un Japon quelque peu fictif au vu des êtres que l'on peut y croiser, mais nous y reviendrons. On commence par faire la connaissance de Shizuka Taira, une adolescente dont la bouille plutôt naïve ne révèle en aucun ses vraies activités, puisqu'elle sert d'intermédiaire pour un tueur à gages et n'accepte que des boulots très dangereux. Pourquoi fait-elle ça ? Eh bien, nous l'apprendrons très vite: voici trois ans que son grand frère Nagi, qui était le meilleur des tueurs à gages, est tombé dans un état végétatif et est cloué dans un fauteuil roulant, après avoir pris une balle dans la tête en protégeant Shizuka. Depuis, la jeune fille fait tout pour lui trouver des missions périlleuses à même de le sortir de son coma, dans l'espoir de l'aider dans sa rééducation (même si a priori il ne pourra plus jamais marcher), de retrouver un jour le frère qu'elle a connu, et de pouvoir rediscuter et vivre d'autres choses normales avec lui. Mais comment diable un homme dans un état végétatif et condamné à rester assis peut-il affronter ses ennemis ? Eh bien, peut-être est-ce dû à son instinct de tueur à gages, mais quand Nagi ressent une pulsion meurtrière dirigée contre lui, il reprend temporairement connaissance pour affronter ses ennemis. Et dans ces cas-là, il peut notamment compter sur son fauteuil roulant riche en surprises !

Tel est donc le pitch de Tank Chair, et à vrai dire ne vous attendez pas à ce qu'il s'enrichisse vraiment plus au fil de ce premier tome: même si l'on apprendra vite fait quelques tout petits détails sur le passé des Taira et sur l'existence de l'Académie (une organisation cherchant des gosses dans le monde entier pour les éduquer et en faire des assassins d'élite, rien d'original en somme), Manabu Yashiro se contente pour l'instant de poser son concept au fil de premières petites missions misant quasiment tout sur l'action... Et de ce côté-là, l'oeuvre s'annonce plutôt prometteuse !

L'auteur a effectivement le mérite de donner immédiatement le ton en confrontant notre héros à bande de voleurs gorilles dont le surpuissant leader a été dopé génétiquement. Et les adversaires des chapitres suivants seront un peu dans le même ordre d'idées, entre un tireur d'élite cruel et sûr de lui ayant de drôles d'outils sur les yeux, et un grand frère tentaculaire accompagné de sa petite soeur vraiment pas si petite que ça. En termes de petits délires et de designs à la fois de personnages, de tenues, de décors et de machines, on sent que Yashiro compte bien s'amuser en élaborant déjà des choses assez travaillées, et ce n'est certainement pas le fameux fauteuil roulant customisable de Nagi qui montrera le contraire, tant les formes qu'il peut prendre devraient être propices à toutes sortes de scènes d'action ! Et puisque l'on parle d'action, les premières scènes de bataille proposées par l'auteur se veulent déjà assez efficaces, non seulement car l'auteur propose des découpages limpides, mais aussi parce qu'elles se veulent pour l'instant assez variées (combat de pure force brute, affrontement un peu plus technique...), puis parce qu'il y a un certain plaisir à voir comme Nagi peut combattre en restant cloué dans son fauteuil (ce dernier devenant vraiment une arme à part entière), et enfin car, comme le laisse bien deviner la jaquette, il y a des perspectives et angles de vue qui cherchent à en jeter pas mal.

La mission première de ce tome de mise en place est donc plutôt efficacement remplie: à défaut d'avoir beaucoup de choses à se mettre sous la dent côté scénario et background (espérons que ça s'enrichira vite de ce côté-là, pour que l'oeuvre évite de tomber rapidement dans un schéma redondant), il y a de quoi se laisser avoir par le pur divertissement sans prise de tête que propose l'auteur, et parles belles promesses visuelles qu'il affiche déjà. Affaire à suivre, donc ! Qui plus est, le manga n'est clairement pas avare en suppléments en fin de volume, avec trois pages présentant des ébauches commentées sur la conception du manga, puis une vingtaine de pages de galerie regroupant vingt illustrations en noir et blanc.

Côté édition, c'est propre: la jaquette reste proche de l'originale japonaise tout en bénéficiant d'un logo-titre plus travaillé et bien dans le ton de l'oeuvre, le papier allie souplesse et opacité malgré sa finesse, l'impression est de qualité très correcte,le lettrage est très propre, et la traduction effectuée par Rodolphe Gicquel est claire.

Enfin, revenons sur l'édition limitée que l'on a brièvement évoquée au début de cette chronique, et dont l'unique supplément est un mini-artbook prenant la forme d'un livret souple aux mêmes dimensions que le manga. A vous de voir si vous avez envie de payer 9,95€ (soit 2,25€ de plus que l'édition simple) pour ça, étant donné que ce mini-artbook se contente de proposer les versions en couleurs des vingt illustrations présentes à la fin du tome 1. Cependant, soulignons la qualité de fabrication avec un papier bien épais, presque cartonné, qui permet une excellente impression pour chacune des illustrations.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction