Sky Link - Actualité manga
Sky Link - Manga

Sky Link : Critiques

Sky Link

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Août 2017

Critique 2


Le jour de la rentrée à la fac, alors que Ritsuki Ban discute tranquillement avec son ami, il se fait bousculer par un homme. Ce dernier lui dit de but en blanc « Tu es tout à fait mon style » ce qui ne plait guère à Ritsuki. Il sera d’autant plus agacé quand il découvrira que cet homme est non seulement son nouveau professeur, Sintarô Takagi, mais qu’il n’arrêtera pas également de venir le titiller au quotidien.


Les éditions Taifu nous font découvrir une nouvelle auteure, Shiro Yamada. Ce one shot est constitué de deux histoires : « Sky Link » et « Toi à travers un kaléidoscope ». Dans « Sky Link », l’auteur nous emmène dans une histoire sentimentale entre un étudiant et son professeur. Ritsuki, étudiant, semble avoir un lourd passé. Mais, il a décidé de revenir dans le droit chemin en étant assidu dans ses études. L’auteur ne prend pas le temps de nous expliquer le passé de Ritsuki. Cela dessert clairement l’intrigue, car nous avons du mal à comprendre la personnalité de Ritsuki. Pourquoi est-il aussi fermé sur lui-même ? Quels risques prenaient-ils jusqu’à présent ? Nous n’aurons aucune réponse. De plus, ce sentiment d’incompréhension s’accentue avec ce fameux professeur qui semble se reconnaitre en Ritsuki et son côté « bad boys ». Mais, impossible d’avoir plus de réponses sur le pourquoi du comment. Nous nous contenterons donc d’un rapprochement prévisible entre ces deux personnages. Dans « Toi à travers un kaléidoscope », l’auteure nous livre une histoire sentimentale entre deux lycéens. Le scénario est certes classique avec la découverte des premiers sentiments amoureux, de ses désirs… Cependant, l’intrigue est menée avec délicatesse avec une pointe de poésie. Shira Yamada arrive à nous charmer avec cette deuxième histoire sentimentale.


Concernant les graphismes, les personnages ont des visages harmonieux et agréables à l’œil. L’auteure nous retranscrit le charme de ses personnages à travers des traits fins et dynamiques. Les trames et les décors sont également judicieusement utilisés. Quant à l’édition, elle est de bonne facture.


Deux histoires sentimentales classiques qui n’ont pas réussi à marquer par leur originalité. Nous sommes un peu frustrés que l’auteure n’ait pas pris le temps de mieux développer ses personnages en particulier dans « Sky Link ». Malgré tout, la lecture reste agréable.


Critique 1


Nouveau boy's love des éditions Taifu Comics, Sky Link est le tout premier manga relié de Shiro Yamada, une mangaka qui s'est d'abord illustrée dans la deuxième moitié des années 2000 en amatrice avec des doujinshi de Gintama, avant de passer professionnelle en 2010. Sorti au Japon en 2010, le recueil ici présent regroupe les deux premières histoires dessinées par l'artiste dans le cadre professionnel.


La première histoire, qui offre son nom au recueil, s'étale sur plus de 120 pages (le sommaire en début de volume est donc erroné) et s'ouvre sur Ritsuki Ban, un jeune étudiant qui semble éteint. Au tout début, il semble fuir un sombre passé puisqu'il est pris à parti par un motard. Et à l'université, aucun cours ne semble le motiver, et il s'est inscrit par défaut en suivant les mêmes cours que son meilleur ami Take. Seulement, dès le premier jour, il est bousculé par un homme aux bien étranges manières puis qu'il lui avoue d'emblée qu'il est tout à fait son style. Agacé, Ritsuki ne tarde pas à découvrir que cet homme est l'un de ses nouveaux professeurs, Shintarô Takagi. Un prof tout juste arrivé à l'université, et qui montre des attitudes peu habituelles aussi bien en cours qu'à l'extérieur. Pique-assiette, très direct, un peu autoritaire, cet homme semble pourtant, à l'instar de Ritsuki, tenter de fuit un douloureux passé. Et alors que Takagi affirme jour après jour, de façon très insistante, son intérêt pour Ritsuki, le jeune étudiant ne sait pas encore à quel point cet homme va changer sa vie.


Sky Link narre la rencontre entre deux hommes a priori opposés, et pourtant liés par un point commun : un côté très éteint face à la vie qui, par le passé, leur a joué de mauvais tours. Le seul élément qui semble refaire apparaître une vraie lueur dans leurs yeux est le ciel, que tous deux fixent à leur manière. L'idée de Shiro Yamada d'utiliser le ciel, bien que finalement mise en avant assez sommairement, est intéressante, car ce ciel, ses couleurs et ses photos symbolisent assez bien le lien qui se noue entre les deux personnages principaux, et le tout amène une atmosphère un brin mélancolique et poétique, même si sur ce point on pouvait en attendre plus. En exploitant ces éléments, le concept du récit est simple : visiblement incapables d'avancer réellement dans la vie suite à leur passé, les deux hommes, ensemble, vont se rebâtir un avenir. Exposé rapidement, le passé traumatisant de Takagi est tout à fait compréhensible, mais on aurait aimé qu'il soit un peu plus détaillé. Reste que lui, au moins, a droit à un réel approfondissement de son passé, car ce n'est pas vraiment le cas de Ritsuki sur qui nous ne découvrirons quasiment rien. On devine son ancien statut, on apprend une chose sur sa situation familiale, on cerne son attachement pour Takagi qui est le premier à essayer de le changer en mieux, mais rien n'est vraiment abordé. De manière générale, le problème de ce récit est qu'il est beaucoup trop rapide. L'abord assez succinct des personnages ne permet pas de s'attacher totalement à eux, leur relation évolue beaucoup trop vite, et le rôle du meilleur ami Take et du rival Minami est réduit à trois fois rien. En somme, il y a de bonnes idées, mais malheureusement celles-ci sont trop limitées par la brièveté du récit.


La deuxième histoire, nommée "Toi à travers un kaléidoscope, dure environ 70 pages et s'intéresse à deux lycéens amis depuis l'enfance et à deux de leurs camarades de classe. Kazu est un garçon qui déteste les vêtements traditionnels et qui, bien que beau et populaire, reste stoïque et sans envie. Pourtant, il est ami depuis toujours avec Yuki, un métis mi japonais mi-anglais qu'il connaît depuis l'école primaire, qui adore la culture traditionnelle japonaise et qui est plus sociable que lui. A leurs côtés, la bavarde Yuri qui amène une touche féminine plaisante, et Ryôhei, un adolescent qui semble avoir des vues sur Yuki.


L'histoire se centre surtout sur Kazu et ses petits tourments. Pourquoi semble-t-il si stoïque et parfois si distant ? Peut-être cela vient-il de son sentiment qu'il détruit toutes les belles choses qu'il touche, d'où le soin qu'il prend à ne pas toucher Yuki, l'être en qui il tient plus que tout et qu'il a toujours protégé sans forcément avoir conscience de ce qu'il ressent réellement pour lui. La plupart des petits moments d'introspection se font sur lui, mais cela n'empêche pas Shiro Yamada de développer un peu aussi Yuki, ainsi que Yuri et Ryôhei qui tiennent bien leur rôle en étant plus des amis que des obstacles. Rapidement, l'intrigue pose la question de l'avenir des deux personnages principaux après le lycée : l'un ne veut pas d'une vie pépère toute tracée en reprenant le magasin de sa mère, et l'autre devra repartir en Angleterre. Dans ces conditions, comment évolueront-ils l'un vers l'autre ? Concrètement, le scénario est cousu de fil blanc, mais là où Sky Link donnait l'impression d'être trop rapide, ici le tout est un peu mieux géré même si les développements restent succincts aussi. Et une nouvelle fois, le tout est ponctué de belles idées : le rôle du kaléidoscope, la symbolique de la neige qui tombe (rappelons que le prénom "Yuki" signifie "neige), et la narration qui, à travers certaines pensées de Kazu, laisse deviner une pointe de mélancolie d'un jeune homme revenant lui-me^me sur ses années lycéennes où il ne se rendait pas forcément compte de son bonheur.


Visuellement, on sent bien que ces deux récits sont les premiers mangas professionnels de Shiro Yamada : il y a des maladresses, les trames sont souvent un peu grossières et il y a quelques inégalités dans les expressions faciales. Pour autant, l'ensemble est loin d'être rebutant, tout au plus est-il très classique. Les designs sont assez élancés, et le découpage à le mérite d'être très varié.


Dans l'ensemble, Sky Link est un "recueil de jeunesse" perfectible, où les deux récits sont trop rapides pour rester dans les mémoires. Mais l'ensemble est ponctué de bonnes idées et sait rester tout à fait agréable à lire.


Du côté de l'édition, on regrettera un papier un peu transparent et un peu trop crème. Pour le reste, Taifu Comics livre un travail soigné avec première page en couleur, impression honnête, lettrage soigné et traduction très claire d'Isabelle Eloy.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

11 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs