Sidooh Vol.21 : Critiques

Bien que l'attaque de Gentaro ait permis de blesser Rugi qui vient de perdre son bras, gauche, la tentative d'assassinat préparée par les frère Yukimaru et par Ryan avec la complicité de Takamori Saigo est un échec. Mais alors que Sho et Gen entreprennent désormais de fuir pour s'en sortir vivants face aux assauts des masqués du Byakushinkyô, ils hésitent dans leur entreprise en voyant que Ryan fait un choix totalement différent: le prince de Ryukyu est prêt à tout pour venir en aide à Saigô, son segodon, son "père", dont la traîtrise est sur le point d'être découverte par les hommes de Rugi...

Après la soudaine montée d'intensité de la fin du tome précédent, et alors que la tension reste bien entretenue par la situation délicate dans laquelle se retrouvent les frères Yukimura menacés par les hommes du Byakushinkyô, l'attention se focalise alors sur la décision radicale de Ryan, prêt à sacrifier sa vie pour sauver l'honneur de Saigo, pour un résultat convaincant: dans un climat cruel et tragique évident, ces quelques dizaines de pages mettent efficacement en avant la relation unissant Ryan et Saigo, le sens du sacrifice du premier, et la compréhension que montre Saigo face à la décision déchirante de son protégé, une décision ne pouvant connaître qu'un issue brutale, dans un climat assez fataliste. Et l'épilogue de ce passage est tout aussi intéressant dans l'ultime interaction de Sho et Gen avec Saigo, entre les uns devant tâcher d'accepter ce qui s'est passé, et l'autre qui ne peut faire autrement que de tenir son rang de chef du Han de Satsuma.

C'est donc dans un parfum sombre et chaotique toujours aussi bien entretenu par l'auteur qu'arrive petit à petit, dans la deuxième moitié du volume, un nouveau tournant décisif, sans doute le plus décisif dans l'histoire du Japon: tandis que Yoshinobu, le dernier shogun Tokugawa, rend le pouvoir à la cour impériale, à Edo des radicaux tentent toujours d'éradiquer totalement le shogunat Tokugawa, et dans le même temps la population semble plus favorable à la nouvelle alliance du Byakusatsucho plutôt qu'aux partisans du shogunat comme le Shinsengumi. Comme dans les livres d'histoire, c'est sur ces considérations abordées très vite mais assez bien par Takahashi qu'arrive le début d'année 1868 et ses événements cruciaux, dans une toute fin de volume nous laissant sur de fortes attentes dès lors que débute ce qui sera, peut-être, la plus importante de toutes les batailles.