Saturn Return Vol.4 - Actualité manga
Saturn Return Vol.4 - Manga

Saturn Return Vol.4 : Critiques

Saturn Return

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Octobre 2022

Lors d'une soirée arrosée, face à la colère désespérée d'Emi qui la tient pour responsable du suicide de son grand frère, Ritsuko a fini par se lâcher en dévoilant toute une face de son passé avec Nakajima, pour des révélations ayant déjà bien des choses à dire que le rapport à la mort particulier de ces deux-là entre autres choses. Pour l'éditeur Koide, c'est une aubaine: il voit dans ces révélations la première brèche vers la possibilité de relancer la carrière de romancière de Ritsuko, en exploitant son passé ainsi que la nature des huit femmes ayant côtoyé Nakajima... mais cela peut-il se faire sans soucis ? Koide a beau être enthousiaste, beaucoup de questions se posent effectivement sur cette démarche, autour du risque que le prochain roman de Ritsuko se transforme en une sorte de récit journalistique à sensation.

Akane Torikai continue alors, à travers ça, d'interroger sur le rapport d'un auteur à son oeuvre et sur la part personnelle qu'il peut s'autoriser à insuffler dans ses récits. Mais bien vite, c'est avant tout la suite de l'enquête sur le décès de Nakajima qui reprend le dessus, avec ici la rencontre de deux nouvelles femmes qui ont côtoyé le jeune homme avant qu'il ne se suicide et à qui il avait aussi envoyé des demandes en mariage.

Tout d'abord, Shiori Yokokawa, une femme célibataire de 38 ans (soit 8 ans de plus que Nakajima), qui travaillait jusqu'à il y a peu dans une agence immobilière, mais qui a disparu de la circulation dernièrement après avoir quitté son job suite à ses soupçons de fraude. Que cache cette affaire, et quelle était la relation exacte de cette femme avec le défunt ? On découvre en Shiori une femme clairement un peu perdue, que certaines personnes pourraient qualifier de glauque ou de bizarre, et qui avait avec Nakajima une relation purement sexuelle où chacun(e) semblait, quelque part, manipuler/exploiter l'autre à sa façon. Torikai entretient encore une ambiance assez pesante, par exemple avec la réaction de Shiori en apprenant la mort de Nakajima, mais cette ambiance n'est évidemment jamais gratuite et cristallise de plus belle le mal-être et le malaise des personnages.

Ensuite, Kaeko Kino, femme d'un photographe reconnu pour ses clichés de gens, elle-même photographe dans les paysages sans être forcément aussi reconnue que son époux, et dont la relation de couple bat de l'aile depuis longtemps. C'est là que Nakajima, le temps d'un mois, est intervenu dans sa vie, mais pour quelles conséquences ?

Si le récit suit une certaine linéarité en poursuivant les unes après les autres les rencontres avec les femmes de la vie de Nakajima, l'ensemble n'apparaît jamais rébarbatif car Torikai, maîtresse de son histoire, y distille toujours plus de choses pour décortiquer sous divers angles la complexités et l'amertume de ses personnages. Les cas de Shiori et de Kaeko sont ainsi le moyen d'aborder encore différemment des choses autour des rapports homme/femme mais aussi autour de la notion de mariage que la mangaka continue de déconstruire avec force. On a également l'occasion d'entrevoir un autre regard sur Nakajima en tant que garçon n'ayant jamais voulu devenir ce que l'on appelle un "homme adulte", ou encore de s'interroger sur le cas d'Emi et d'une certaine Yuki Hasegawa qui fut son amie voire plus encore. Mais le plus gros reste bien sûr à trouver en Ritsuko qui, en plus de son rapport difficile à son travail d'écrivaine, doit continuer de faire face à d'autres problèmes sans doute tous liés et fondateurs de son spleen, entre la perte passé de son bébé et, depuis, la désagrégation de sa vie de couple avec Noda.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction