Sarissa of Noctilucent Cloud Vol.1 - Actualité manga
Sarissa of Noctilucent Cloud Vol.1 - Manga

Sarissa of Noctilucent Cloud Vol.1 : Critiques

Yakô Kumo no Sarissa

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Février 2021

Shinobu Nabari est une jeune fille pas vraiment comme les autres. Absolument personne ne la remarque, la demoiselle étant invisible aux yeux de tous... au sens littéral du terme. Un don qui a tapé dans l’œil d'un corps armé tout particulier dont la tâche est cruciale : Lutter contre les Arpenteurs célestes, des créatures mystiques voguant dans la stratosphère, et pouvant s'attaquer à tout moment à l'humanité. Embarquée de force et malgré elle dans ce conflit, Shinobu va mettre son talent au profit de ce combat entre l'humanité et cet étrange ennemi. Au fil des batailles et des rencontres, elle en apprendra plus sur sa mission mais aussi sur l'origine de son pouvoir...

L'éditeur français Panini est rené de ses cendres avec le phénomène Demon Slayer, avant d'annoncer la reprise de nombre de ses titres délaissés. Et parmi tous ces retours, un récit inédit fut annoncé : Sarissa of the Noctilucent Cloud. Lancé en 2017 sur le site de prépublication du magazine Comic Ryû de l'éditeur Tokuma Shoten, sous le titre Yakô Kumo no Sarissa, l’œuvre est écrite par le très actif scénariste Miki Matsuda, qui a fait ses preuves sur plusieurs mangas depuis le milieu des années 2000. Le dessin, lui, est confié à Kome qui livre sa toute première série professionnellement éditée.

Présenté comme une aventure à la fois épique et onirique par l'éditeur français, Sarissa ne dément pas ces caractéristiques sur ce premier tome à la saveur particulièrement et finalement assez rare parmi les mangas présents dans nos librairies, actuellement. Dans ce fresque mêlant fantastique à la science-fiction, le concept de l'humanité face à un énigmatique envahisseur s'enrichit d'une dimension mystique, d'une part grâce à la nature de l'ennemi, mais aussi concernant les intrigues autours des enfants dotés de pouvoir, comme Shinobu. Au cœur de ce récit guerrier, les enfants sont alors en avant, une démarche qui pourrait s'avérer cruelle mais que Miki Matsuda utilise pour amorcer plusieurs intrigues humaines et généreuses, globalement illustrée par un binôme enfant/adulte. Le plus percutant viendra ici de l'alchimie entre l'héroïne et Danke, pilote aux origines aussi mystérieuses, et qui ne manque pas de s'attirer tout notre attachement par sa bonté d'âme et ce que le scénario traite à son sujet, abordant notamment la discrimination.

Mais si ce début de Sarissa revêt une aura bien marquante, c'est pour sa direction qui semblent directement empruntée des séries animées mecha, telles qu'on les connait depuis des certains Gundam et Evangelion. Des enfants soldats donc, projetés dans une guerre dans laquelle leurs vies sont mises en jeu, mais aussi un envahisseur donc on ne sait rien, et dont la superbe du design n'a d'égale la menace qu'il représente pour le genre humain. Les robots géants sont alors troqués contre des avions de guerre afin d'apporter une patte plus authentique et crédible au récit, tout en justifiant la présence de binôme au sein de l'appareil. Les choix et influences de l’œuvre semblent clair, et servent un scénario déjà prenant et intriguant. Si ces codes se retrouvent dans bon nombre de séries animées qui ont fait la joie des décennies 1990 et 2000, ils se faisaient bien trop rares dernièrement. Alors, Sarissa s'annonce comme une bouffée d'air frais, et un titre qui mérite qu'on lui donne sa chance, aussi bien pour son scénario que pour le trait si charmant et atypique de Kome.

Car ce qui déroute autant que ce qui nous subjugue, c'est l'art du dessinateur qui a une patte bien à lui. Les proportions sont parfois singulières, et on observe un jeu de physionomies mignon et élégant, ce qui sied à l'atmosphère onirique de ce premier tome, tout sur via un style qui reste épuré. Et concernant les séquences d'action, Kome dépeint avec détail toute la partie mécanique du titre mais aussi les différents effets de bataille. Le tout s'avère d'ailleurs assez clair dans la narration, une tâche loin d'être simple pour le genre, et encore plus pour un tout premier manga édité.

Tant de raisons qui font du premier volume de Sarissa une lecture à la fois atypique, renouant avec un genre trop absent en France, saisissant dans ses multiples mystères et dans son harmonie visuelle. Un début de récit qui nous transporte par ses mystères, son art et son humanité, aussi le récit mérite largement d'être mise en lumière.

Concernant le travail d'édition, Panini offre une belle copie : Un papier de qualité, plusieurs pages couleur en amorce d'ouvrage, et une couverture mâte d'un bel effet. La traduction, elle, a été confiée à Akiko Indei et Pierre Fernande qui livrent un travail conjoint impeccable, tant ils parviennent à retranscrire efficacement les différentes tonalités de l’œuvre dans leurs textes.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs