Promise Cinderella Vol.1 - Actualité manga

Promise Cinderella Vol.1 : Critiques

Promise Cinderella

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 24 Octobre 2024

S'il est assez peu commun de voir deux mangas d'un même auteur publiés en simultanée dans nos librairies, la démarche est encore plus rare pour le shôjo manga. Ainsi, en inaugurant en même temps "Les Noces des Lucioles" et "Promise Cinderella", les éditions Glénat affichent leur envie de faire découvrir l'autrice Orecho Tachibana et la soutenir.

La mangaka, dont la carrière est finalement assez récente, planche aujourd'hui sur la suite des "Noces des Lucioles". En parallèle, "Promise Cinderella" est un manga publié entre 2018 et 2022 sur la plateforme Ura Sunday de la maison Shôgakukan, et qui a tiré sa révérence au bout de 16 volumes. Le manga semble avoir eu son petit succès, suffisamment pour justifier cette longévité et l'existence d'un drama d'une dizaine d'épisodes diffusés au Japon en 2021.

Ainsi, si "Les Noces des Lucioles" permet de profiter du travail actuel d'Oreco Tachibana, se lancer dans "Promise Cinderella" signifie lire un récit achevé, la première série de son autrice, et une histoire bien différente de celle qu'elle dessine en ce moment.

Femme au foyer, Hayame n'a jamais eu sa langue dans sa poche, comme elle n'a jamais résisté à l'envie de venir en aide aux personnes martyrisées par autrui autour d'elle. Une habitude qu'elle n'a pas abandonné aujourd'hui, si bien qu'elle porte secours à un adolescent harcelé par un camarade. Le même jour, elle met son mari face à ses responsabilités : son adultère. Mais si Hayame est prête à lui pardonner, le concerné préfère demander le divorce. Alors, sans parents ni proches, avec son peu d'économies volées par-dessus le marché, la jeune femme en vient à errer dans les rues. C'est alors qu'un visage familier se dresse face à elle, celui d'Issei, le lycéen qu'elle a remis à sa place auparavant. Rancunier et taquin, le garçon décide de faire tourner Hayame en bourrique... jusqu'à lui proposer un deal des plus particuliers pour la sortir de sa condition !

Avec le premier opus de "Promise Cinderella", sa première série longue, Orecho Tachibana amorce une comédie aux moult facettes, mais dont le pitch particulièrement curieux a de quoi titiller. Prenons une jeune femme à la rue, secourue par un fils de bonne famille qui se plaît à faire tourner son monde en bourrique et qui voue une certaine rancune à Hayame, et on obtient la naissance d'un duo aussi improbable que les péripéties dont il fera l'objet sont promises à de nombreuses possibilités. Un binôme qui peut irriter de prime abord, mais dont la formation relève d'une habile mise en place de la part de l'autrice. C'est sur tout un tiers de tome que la situation initiale est développée jusqu'à mener à cette alchimie improbable, grâce à une exposition préalable qui venait déjà opposer ces deux êtres qui n'ont rien en commun, ni leur genre, ni leur âge, ni leur situation sociale.

Passé cette introduction, la formule du récit commence à se préciser et le lecteur entre véritablement dans le récit, au fil des pages. Car le jeu de chantage, qui constitue la fondation du duo formé par Hayame et Issei, est l'occasion de confronter ces deux électrons libres à la haute société pour mieux la bousculer, mais aussi de les associer dans des situations vouées à les rapprocher. Les idées ne manquent dont pas à l'autrice pour exploiter ces deux forts caractères et donner une lecture aussi rythmée qu'agréable, un défi qu'il n'était pas évident à accomplir à cause du tempérament de l'un de ses deux protagonistes : Issei. L'adolescent n'a rien d'appréciable ni d'attachant et semble, à première vue, représenter l'archétype un poil cliché du jeune homme issu d'une famille de riche. Mais c'est en amorçant doucement ses nuances qu'Oreco Tachibana rend intrigante cette figure détestable à la base, misant notamment sur l'impact qu'aura sur lui Hayame, jeune fille qui s'attire toute notre empathie assez facilement. En soi, la formule est simple, mais est suffisamment bien dosée pour rendre le pitch de départ prometteur et les premières situations prenantes. Suivre deux êtres que tout oppose n'a rien de novateur, mais Oreco Tachibana y ajoute sa touche de rythme et un zeste de lutte des classes pour rendre un premier tome intéressant de bout en bout.

Car dans sa démarche, la mangaka opte pour un style plein de vie, un poil rond, et particulièrement efficace pour donner du peps à chacune des situations, y compris les plus dramatiques. La force de son trait et de ses compositions est de ne pas tomber dans le pathos ou le larmoyant, malgré certains sujets sensibles, permettant à ce premier volume de garder une forte énergie à chacun de ses chapitres, rendant la formule encore plus efficace.

Une amorce réussie, donc, pour "Promise Cinderella", un manga qu'on a le temps de voir évoluer sur 15 volumes supplémentaires. Couplé à la bonne entrée en matière des "Noces des Lucioles", on obtient une découverte efficace des univers d'Orechi Tachibana, une mangaka prometteuse et dont le style a priori léger se couple avec brio à des scénarios denses et matures.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs