Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 24 Novembre 2017
Mofutarô a un frère, et il s'avère que celui-ci est un peu encombrant selon notre homme-peluche, qui n'hésite pas à le faire savoir... violemment. Pour le bien de sa relation avec Wataru. Ou presque. Mais l'arrivée de Mehdayu n'est qu'un problème parmi beaucoup d'autres ! Car entre la multiplication de clones de Wataru, Mofu qui cherche du travail pour montrer qu'il peut se rendre utile, des tentatives de corruption douteuses, voire même la disparition de Muh-Muh et de l'homme-peluche et la "mort" de ce dernier, le quotidien de Wataru ne trouve jamais le moindre moment de répit ! Mais au bout du compte, le jeune garçon doit-il s'en plaindre, ou s'est-il habitué à cette vie agitée ? Et que pense-t-il réellement de cet homme-peluche squatteur et exhibitionniste qui le stalke constamment ?
Après deux premiers volumes assez excellents dans leur déferlante d'humour, Pillow Bear tire déjà sa révérence avec ce troisième tome qui n'a pas à rougir devant ses prédécesseurs ! Car le moins que l'on puisse dire, c'est que l'imagination de Kagiji Kumanomata ne faiblit jamais pour offrir un flot continu de situations et de réactions délirantes, où le mangaka exploite parfaitement l'univers et les personnages improbables qu'il a mis en place ! Loin de s'essouffler, le récit franchit même encore des caps, en allant toujours plus loin dans son comique qui part royalement en vrille. On redécouvre avec plaisir un Mofutarô qui, sous sa tendresse et sa profonde affection pour son maître, cache aussi une forte (très forte) part de violence (son frère en fera les frais). Et on retrouve avec joie le côté bourrin de Gutanoshin qui fait tout péter, ou encore les frasques d'un Muh-Muh décidément pourri jusqu'à la moelle sous ses allures de nounours tout mimi. Et si l'expression "avalanche de gags" est souvent utilisée pour les récits comiques, elle semble rarement s'être si bien appliquée qu'ici, car l'auteur ne nous offre pas un gag à chaque page, mais bien quasiment un gag à chaque case ! Certains chapitres, comme celui sur la mort de Mofutarô, sont tout simplement magiques dans leur enchaînement de situations, de réactions et de répliques improbables où l'auteur s'en donne à coeur joie, et l'ensemble est très bien rendu par une traduction inspirée de Jérôme Penet.
Mais au bout de cette nouvelle salve non-stop d'humour débridée, l'heure est déjà venue de quitter Wataru et la bande de tarés qui l'entourent, après un final assez convaincant dans la mesure où il apporte une réponse suffisante concernant le regard que Wataru porte sur cette peluche qui a complètement chamboulé son existence. On aurait volontiers signé pour une suite, tant l'inventivité de l'auteur ne s'essouffle pas un seul instant, mais au moins on reste sur une excellente impression tout au long de cette brève série.
Si vous êtes amateur d'humour bien frappé et allant assez loin, Pillow Bear a assurément tout ce qu'il faut pour vous plaire. Le flot constant d'humour ne souffre d'aucune baisse de régime, et installe Kagiji Kumanomata parmi les noms à suivre sur ce type de comédie décalée. Espérons revoir cet auteur en France un jour !