Persona 4 Vol.13 - Manga

Persona 4 Vol.13 : Critiques

Shin Megami Tensei - Persona 4

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Mars 2023

L'affaire des meurtres en série est résolue, et la menace du brouillard qui planait sur Inaba est maintenant levée. Sôji et ses amis ont mené un long combat, mais il est temps pour le garçon de regagner la capitale. Pourtant, un dernier point vient chiffonner le garçon et ses camarades. Lorsque Sôji reçoit une lettre d'Adachi, ils se questionnent sur la manière dont l'adolescent, le criminel et Namatame ont reçu leurs pouvoirs, sans avoir à son confronter à leurs parts d'ombre... Et qui fut le premier à répandre la rumeur de la Midnight Channel ? Finalement, le groupe va devoir mener un ultime combat, pour atteindre la vérité...

Tout semblait bouclé avec le 12e tome de l'adaptation manga du jeu-vidéo Persona 4. Mais les joueurs le savent, le fin mot de l'histoire n'est pas là. Si le combat contre Ameno-Sagiri dirige vers la fin « classique » du soft d'Atlus, il reste un ultime arc, celui de la « vraie fin ». Achever l'intrigue sur la défaite d'Adachi n'est pas incohérent en soi, mais ce serait se priver des dernières révélations, et d'un affrontement final qui apporte encore plus à la symbolique de l'œuvre. En termes de construction narrative, on apprécie que rien ne soit laissé au hasard, y compris l'éveil du pouvoir de Sôji en guise d'élément déclencheur.

Alors que le héros se prépare à regagner ses contrées, voilà que quelques doutes mènent à l'entrée en scène de la véritable éminence grise, celle qui a soumis Inaba à son jugement, afin de développer son brouillard. Développant ce dernier segment sur un épais volume de plus de 190 pages, Shûji Sogabe adapte dignement le dernier arc de Persona 4, concluant définitivement le côté tranche de vie du récit, pour aborder l'affrontement final. Un combat qui, pour un lecteur découvrant la saga avec cette adaptation manga, se révèle plus grandiloquent que jamais, de par l'héritage de Persona des séries Megami Tensei et Shin Megami Tensei. En toile de fond, tout le folklore mythologique de ce quatrième épisode prend aussi un sens, mais c'est une dimension bien plus évidente dans le jeu vidéo.

Par son final, fort, Persona 4 utilise efficacement les concepts jungiens pour justifier des retournements de situation qui, dans un autre titre, paraîtraient basiques. Si c'est un pouvoir de l'amitié qui le combat final, celui-ci a un sens établi dès le départ, par le concept de personae. Le voir utilisé contre l'antagoniste de conclusion a donc un sens, et permet de jeter un regard sur tous les liens que Sôji a forgé, avant que l'heure ne vienne pour lui de quitter Inaba.

En se montrant fidèle au jeu d'origine, tout en apportant sa petite touche, Shûji Sogabe conserve les symboliques fortes de la fin de Persona 4, ses ultimes révélations bluffantes, et sa conclusion simple, mais touchante. L'adaptation manga de P4 se sera montrée sans fausse note du début à la fin, rendant honneur au jeu de Katsura Hashino et son équipe. Pour le fan francophone de la série, une petite tristesse accompagne cette conclusion. Avis aux amateurs, le jeu d'origine est maintenant disponible sur plateformes modernes et traduit en français (ce qui paraissait inimaginable, il y a quelques années de ça). On se consolera aussi sur le très bon manga Persona 5 de Hisato Murasaki, en croisant les doigts pour que Mana Books publie d'autres ouvrages de la licence. Voilà qui tombe à point nommé : l'adaptation de Persona 4 Arena, suite directe de Persona 3 et Persona 4, est signée Kyû Aiya, un artiste qui a la côte depuis qu'il travaille sur le manga The Rising of the Shield Hero, tandis que celle de Persona 4 Arena Ultimax (second volet du diptyque Arena) ne manque pas de charme sous le trait de Rokuro Saitô, lui-même à l'œuvre sur le spin-off Persona 5 Mementos Mission. Si Mana Books le souhaite, l'univers manga Persona a de quoi s'étendre !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction