Persona 3 Vol.11 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Février 2021

Nyx, la divinité contre laquelle doivent lutter le S.E.E.S, fait irruption, amenant le climat de fin du monde tant redouté. La barrière entre la réalité et l'heure des ombres de fissure, seconde après seconde, et l'humanité assiste, impuissante, à ce début de cataclysme. La puissance de l'ennemi est telle que les utilisateurs de persona peuvent difficilement se confronter à cette menace. Pourtant, au milieu de cette situation désespérée, Minato se dresse et éveille le plus puissant de ses pouvoirs : Celui du cœur et des liens qu'il a tissé.

Avec ce 11e tome, Shûji Sogabe dépeint la fin du jeu Persona 3. Et onze volumes pour une adaptation de jeu vidéo... c'est un chiffre parfaitement honorable ! Là où certaines adaptations sont expédiées en peu de volumes, Persona 3 a pu largement évoluer dans le temps, notamment parce que le succès de la licence a été croissant depuis la sortie du troisième épisode vidéoludique.

Pourtant, malgré cette longueur, le titre n'aura pas toujours convaincu. Et aussi spectaculaire que soit ce dernier opus, il ne peut gommer à lui seul les défauts des défauts, qui impactent certains aspects du final. Ainsi, le combat décisif contre Nyx joue sur des valeurs bien connues des lecteurs de titres d'action et de nekketsu, un élément qui paraîtra simple pour celles et ceux qui n'ont lu que le manga Persona 3. Si dans le jeu tout est justifié par rapport à l'importance des liens sociaux à tisser avec les autres personnages, l'idée tombe un peu comme un cheveu sur la soupe dans ce climax de série, et passe difficilement quand le titre essaie de nous montrer des personnages que seuls les joueurs ont réellement pu connaître par le soft principal. L'apogée du combat touchera les fans de la licence, mais laissera sans doute de marbre les autres.

Néanmoins, le mangaka croque habilement l'ambiance graphique de ce combat aux allures de fin du monde. Ses planches n'auront jamais été aussi détaillées, et l'appui d'un véritable studio travaillant les effets graphiques se ressent tant les planches fourmillent de petits détails qui servent admirablement l'atmosphère lourde de ce dernier tome. Alors, pour peu qu'on soit réellement happés par les événements, le travail visuel s'avère pertinent et fort.

Et alors que la bataille est narrée sur un rythme plutôt rapide, sans trainer en longueur inutilement, c'est sur près d'une moitié de tome que l'épilogue s'installe. Une conclusion jolie et pleine d'espoir, un peu mystique sur certains aspects, centrée sur ses personnages principaux et qui aboutira à des au-revoir optimistes. Les joueurs auront de quoi être surpris par la finalité quelque peu différente du jeu, et qui trahit même le canon de la saga Persona dans un certain sens. Par exemple, l'un des choix de Shûji Sogabe empêche plusieurs aspects de Persona 4 et Persona 4 Arena. Mais ce n'est qu'un menu détail pour ce qui ne reste qu'une adaptation manga, à considérer sur un plan à part donc. On appréciera alors une version happy end de Persona 3, même si sa fin nébuleuse et douce-amère en faisait une force, en plus de résonner avec l'une des idées fortes du soft : L'acceptation de la Mort.

Alors, malgré quelques lacunes dues au reste du manga, Persona 3 s'offre un dernier volume convaincant, intense puis agréablement doux. Ses défauts viennent indéniablement de la manière qu'a eu Shûji Sogabe de raconter les débuts du manga, un choix loin d'être le meilleur et qui a dû perdre tous les nouveaux lecteurs.
Qu'à cela ne tienne, le mangaka s'est ensuite rattrapé avec un projet que nous sommes sur le point de découvrir en France : Le manga Persona 4. Cette fois linéaire dans son déroulement, celui-ci aborde une ambiance toute autre et une intrigue différente, avec des airs de Diamond is Unbreakable, quatrième partie de Jojo. Avis aux non initiés aux jeux Persona et qui n'ont pas été convaincus par ce manga P3, tentez celui du quatrième opus, mais aussi celui du cinquième qui se révèle brillant dans sa narration, malgré une esthétique éloignée de celle du soft d'origine.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction