Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 02 Décembre 2013
Minato et Otome doivent déménager, suite à avoir désobéi au propriétaire de leur appartement. Leur nouvel habitat leur promet bien des surprises : vie d’amour qui évolue, rencontres qui vont changer leur quotidien… Pas à pas, le couple approche du dénouement de leur idylle…
La trilogie Pas à Pas s’achève avec ce troisième volume qui apporte les développements décisifs au jeune couple. La vie de Minato et Otome n’est pas avare en changements, comme nous le prouve cet ultime opus. Du déménagement à la rencontre d’une jeune fille qui va s’éprendre d’Otome au point de développer un comportement harceleur, la vie n’est pas de tout repos pour les deux demoiselles. Sans compter que la relation si particulière de ce couple les empêche d’entrevoir leur avenir comme elles le voudraient, et chaque jour est susceptible de briser ce quotidien chaleureux.
Ce dernier acte de la saga Pas à Pas n’est donc pas avare en retournements de situation. Bien sûr, si tout cela apporte du piment à l’intrigue, on y voit le moyen de s’intéresser aux sentiments de chacune des protagonistes, les faire avancer sur le chemin de la vie. Le tout reste bien mené et par conséquent prenant. Petit à petit, Kenn Kurogane oriente son récit vers sa conclusion, celle-ci étant réussie par la chaleur qu’elle dégage. Le happy-end est là, mais il n’est pas rose bonbon sans aucune nuance. Après tant de déboires, les deux amoureuses vont avoir droit à leur vie d’amour, il s’en dégage alors une sensation de chaleur qui réchauffe le cœur du lecteur.
A côté de Minato et Otome, un personnage secondaire fait son apparition, celui de Hina, une adolescente qui a le coup de foutre pour Otome. Très décalé, le personnage se démarque par ses sentiments qui virent rapidement à la passion, au point d’entrainer chez le personnage un comportement parfois malsain. Fort heureusement, le mangaka ne vire pas forcément dans le mauvais goût et s’efforce d’attribuer à son récit une tonalité douce.
Ce dernier tome est un peu plus osé que les précédents, sans que cela fasse trop. Les héroïnes apparaissent de plus en plus dénudées, on sait que les câlins se font en tenue d’Eve sans que l’auteur ait besoin de nous en montrer les détails. Dans cette optique, Pas à Pas parvient à rester cohérent, et cette frivolité légère ne trahit par l’ambiance du récit.
Kenn Kurogane a tenté de créer une série où l’amour prime. C’est un amour entre une jeune professeur et une élève, une relation peu banale mais pas irréaliste. La série est pleine de bons sentiments, et le mangaka a fait de son mieux pour retranscrire les difficultés du quotidien et un amour flambant entre deux jeunes femmes opposées par l’âge et le statut, sans pour autant virer dans le malsain. Kenn Kurogane a vraiment fait de son mieux pour rester correcte, notamment dans sa conclusion où la jeune fille qu’est Otome est devenue une superbe jeune femme, le détournement de mineur n’a, à présent, plus lieu. Pourtant, dans sa globalité, Pas à Pas dépend du ressenti de chacun. Car malgré le développement du récit qui cherche à apporter une relation pleine de douceur et appuyer le fait que l’amour n’a pas d’âge sans devenir malsain, Otome reste avant tout une collégienne, qui plus est au corps de très jeune fille. Sa relation avec Minato pouvait ainsi en surprendre certains, et les scènes de câlins dénudés présents ne réconforteront pas les lecteurs avec la série, et ce ressenti n’est pas dénué de sens. Pas à Pas, c’est surtout une question de ressenti, de point de vue. On peut aimer cette romance peu banale développer comme être rebuté par certains points de l’histoire, comme la trop grande différence d’âge des protagonistes, ou le fait que l’auteur ose des scènes peu habillées avec une adolescente au corps de petite fille. Dans tous les cas, aucun des lecteurs ne sera à blâmer. En écrivant une telle œuvre, le mangaka connaissait les risques, ça passe ou ça casse.
Votre serviteur fait partie de la première catégorie de lecteurs évoquée ci-dessus. Pas à Pas reste une série douce, Kenn Kurogane a cherché a développé un amour plein de douceurs sans chercher à virer dans l’incorrect et le dérangeant comme il a su le faire dans Shojo Sect, bien que l’œuvre soit d’un tout autre registre. Pas à Pas a des qualités indéniables et apporte une conclusion pleine de douceur, à l’image de la série. La série est une réussite, un récit qu’on relira sans doute avec grand plaisir.