Oxalis et l'or (l') Vol.8 : Critiques

Katabami to Ougon

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Avril 2024

Séparée depuis désormais un moment de Conor, et croyant par erreur qu'il a été enlevé, Amelia poursuit désormais sa route à sa recherche avec l'aide de la troupe du major Bell. Mais pendant ce temps, Conor, lui, que devient-il ? Eh bien, après avoir porté secours à Wawatashi, un indien de la tribu des Potéouatamis, le jeune homme est invité par celui-ci à séjourner parmi les siens. La présence d'un blanc parmi eux n'est d'abord pas vue d'un bon oeil par pas mal de monde dans la tribu, la faute à leur passé douloureux et à l'Indian Removal Act, loi sur la déportation des Indiens votée en 1830 et ayant déraciné ce peuple dans la violence pour les pousser à s'installer dans le Kansas. Alors, Conor saura-t-il se faire une place parmi eux ?

Toute la première partie de ce tome se consacre alors à l'intégration plus ou moins délicate de Conor parmi les Potéouatamis, de qui il peine d'abord à obtenir pleinement la confiance à cause de tout ce que les colons blancs ont pu faire auparavant. Evidemment, c'est l'occasion idéale pour Eiichi Kitano d'aborder enfin un peu un sujet si connu de cette époque mais qu'il n'avait pas encore eu l'opportunité d'aborder jusqu'à présent, à savoir la place donnée aux autochtones d'Amérique du Nord suite à l'arrivée des colons européens, et les conflits qui ont pu en découler. Ici, même s'il aborde uniquement dans les grandes lignes ce sujet délicat, le mangaka en fait quelque chose de nuancé et d'intéressant, que ce soit via l'évocation de choses graves que le défunt grand frère de Wawatashi a commises autrefois, la défiance naturelle d'une partie des indiens envers l'arrivée d'un blanc comme Conor parmi eux, et la désir de ce dernier de s'intégrer en apprenant à connaître et à comprendre ce peuple qui, comme beaucoup d'autres, a vu sa vie chamboulée par les agissements de colons au fil des décennies précédentes.

Il y a ici, alors, pas mal de choses à retenir, même si généralement elles sont abordées succinctement: le rapide approfondissement de Wawatashi (surtout concernant son rapport à son grand frère, dont il peine à se souvenir pourquoi il l'aimait quand il était tout petit, et dont les actes passés pèsent désormais comme un poids sur lui, comme s'il ne pouvait pas se débarrasser de ce que ce frangin disparu a fait autrefois alors qu'il n'y est pour rien), la découverte à travers Conor de différentes petites choses sur le mode de vie de cette tribu (la chasse au bison, les différentes utilités du calumet, les habitations...), le désir de notre héros de respecter ce peuple... Petit à petit, on sent alors le compagnon d'Amelia et les Potéouatamis s'ouvrir l'un à l'autre, mais il reste toujours un fossé qui a été solidement creusé par les chaotiques décennies qui ont précédé. Alors, que se passera-t-il quand arriveront enfin sur place Amelia, qui croit à tort que ces autochtones sont mauvais, et le major Bell dont le grand frère a lui aussi fait beaucoup de mal à ce peuple autrefois ?

C'est là que le tome nous laisse sur un certaine intensité dramatique, sur deux plans parallèles. D'un côté, les retrouvailles entre Amelia et Conor sont peu idéales: tandis qu'elle se questionne sur ce qu'elle pensait des Indiens (seraient-ils aussi effrayés par leur arrivée s'ils étaient vraiment des "démons" ? ), lui interroge son rapport avec sa maîtresse, ses différences avec elle et son propre rêve, comme si ici aussi un fossé risquait de se creuser entre eux. Et de l'autre côté, la rencontre entre Wawatashi et le major Bell est marquante par bien des aspects (tous deux rêvent de paix mais ont une vision différente pour y parvenir, et tous deux ont un aîné ayant commis des actes terribles qui les conditionne encore aujourd'hui et qui a agrandi le fossé entre les deux peuples), jusqu'à nous laisser sur des toutes dernières pages forcément assez terribles. Autant dire que l'on attendra la suite avec intérêt !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs