Otaku Girls Vol.5 : Critiques

La grande avancée dans le petit monde des fujoshi créé par Rumi et Matsui avance, par la création d’une home page dédiée à leur passion pour FMP. Ce qui a pour effet de fortement énerver Momose qui, malgré ses airs d’adolescente normale, sombre de plus en plus vers le côté perverti d’elle-même. Moins atteinte que Rumi, elle tente de lui voler le cœur d’Abe en usant de vils moyens sur un pauvre puceau un peu timide, sans grands résultats cependant. Ce n’est définitivement plus un quatuor amoureux, mais une figure géométrique étrange avec au moins six participants, certains étant présents en tant qu’électrons libres. Du côté Rumi - Abe ce n’est donc pas encore le grand amour, et la jeune fille réalise de plus en plus la nature de ses sentiments pour son camarade de classe, qui sont au-delà de l’amitié. Mais la fujoshi est elle réellement capable d’aimer d’amour un garçon sans s’imaginer en être un ? Voilà que ce volume répond à la question de la manière la plus logique mais pas forcément la plus romantique … On déplore d’ailleurs que Rumi ne nous fasse plus partager ses délires dans lesquels elle change de sexe pour déclarer sa flamme à Abe. Qu’en est-il de Chiba et Matsui ? Les deux adolescents se boudent toujours, mais leur relation est plutôt en bonne voie, malgré le fort caractère indomptable de la jeune femme. Chiba parvient à l’adoucir un peu et à lui faire partager les sentiments qu’elle a trop tendance à refouler.

Il y a du bon et du moins bon dans ce tome … De l’excellent, même, avec des moments sublimes entre Abe et Chiba qui, livrés à eux même, font exactement ce que l’on attend depuis cinq opus et des moments assez mignons et attendrissants entre Chiba et Matsui. Le moins bon réside malheureusement dans le cœur même du manga, à savoir son héroïne. Rumi perd de sa prestance, de sa bêtise amusante et de ses délires totalement incompréhensibles. Elle devient un peu plus ennuyante, répétitive et un peu lourde, car prévisible. Il est dommage de voir que le magnifique emblème entre vie réelle et monde du yaoi qu’elle incarnait s’est quelque peu terni au fil du temps. Certes, les relations entre les personnages y ont gagné quelque chose. Mais Rumi n’a plus ce rôle primordial des débuts du manga. Ceci dit, il serait bien malvenu de cracher sur ce volume, encore une fois excellent. C’est sans doute le prix de la gloire de se voir critiquer sur des détails, mais soulignons une fois encore que la série reste une petite merveilleuse pour les amateurs, plein de rires, de préoccupations très réalistes malgré l’aspect délirant, et d’amour, d’amour … pas forcément conventionnel.