Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 19 Février 2024
L'émission à laquelle participe Ruby est en pleine controverse depuis son édition spéciale cosplay, après que l'une des participantes se soit plainte sur les réseaux sociaux. Pour rattraper le coup, la jeune idole a un plan : une émission dédiée à la polémique. Mais toute cette situation a possiblement été orchestré par Ruby... c'est en tout cas ce que pense Aqua. Ce dernier n'est d'ailleurs pas au bout de ses peines, puisque la vérité qu'il pensait acquise sur son père pourrait bien être erronée.
Loin d'errer dans la routine, Oshi no Ko a su astucieusement évoluer au cours des derniers tomes en date, notamment par le développement croisé d'Aqua et de Ruby. D'un côté, le frère pense avoir résolu l'enquête sur l'identité de son père -et par conséquent du commanditaire du meurtre d'Ai- tandis que la jeune idole, par la découverte du corps de Gorô, emprunte à son tour la voie de la vengeance. Deux chemins qui se poursuivent et qui prennent davantage de sens dans ce dixième opus particulièrement dense et intense.
C'est par la conclusion de l'arc du scandale de l'émission télévisée que tous ces chamboulements se déploient nous nos yeux. La situation autour de l'édition dédiée au cosplay, tout en restant passionnante par son côté coulisses, sert avant tout à développer la personnalité et le rôle de Ruby, personnage bien moins effacé que ce qu'on pouvait croire au tout début de la série. Il est même particulièrement intelligent de la part d'Aka Akasaka et Mengo Yokoyari d'avoir tant laissé leur personnage dans l'ombre jusqu'à présent, de manière à mieux le mettre sous les projecteurs après le récent incident charnière survenu à Takachiho. Le rôle de Ruby est totalement inversé, tandis que c'est à Aqua de jouer les spectateurs... pendant un temps.
Car c'est bien l'issue de l'arc qui vient remettre le feu aux poudres, via de nouvelles révélations qui relancent l'enquête principale, tout en jouant sur les ambiguïtés d'un protagoniste qui parvenait tout juste à embrasser un paisible quotidien. Si certaines évolutions de l'intrigue peuvent sembler un peu hâtives, du côté d'Akane notamment, les personnages gagnent en richesse tandis que le scénario repart de plus belle. Toute l'écriture reste assez minutieuse tandis que les rôles des personnages sont finement pensés et que l'intensité dramatique reprend une place particulièrement forte. Autant dire qu'on ne ressort pas déçu de ce septième arc narratif, intitulé "Clé de voute", qui augure une suite tout aussi prometteuse, et confirme qu'Oshi no Ko ne faiblit certainement pas au fil du temps.
Quant au début du huitième arc, qui a lieu sur le dernier morceau de l'opus, il y a de quoi être ravi de voir Kana être mise à l'honneur, tandis que de nouveaux segments de l'impitoyable monde du show-business japonais seront mis en exergue. Rien que pour ça, il y a de quoi attendre le onzième volume avec hâte !