Origin Vol.1 - Actualité manga
Origin Vol.1 - Manga

Origin Vol.1 : Critiques

Origin

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Juin 2018

En une dizaine d'années, Boichi est devenu un mangaka particulièrement bankable, notamment grâce à sa série de baston à succès Sun-Ken Rock, qui a dévoilé tout son potentiel malgré certaines errances. Depuis, l'artiste a pu se montrer sur pas mal d'autres projets, comme un spin-off de Terra Formars, et depuis 2016-2017 il semble encore franchir un cap en travaillant en parallèle sur deux nouvelles séries ambitieuses. La première est le fameux Dr Stone, le nouveau blockbuster des éditions Glénat lancé en France début avril, tandis que la deuxième nous arrive en ce début de mois de juin aux éditions Pika: Origin voit l'auteur s'essayer à un registre de pure science-fiction... avec succès ?


Nous sommes en 2048. Désormais, le Japon est relié au continent eurasiatique par une ligne ferroviaire transcontinentale, ce qui a permis à la criminalité et au terrorisme d'arriver plus facilement. Au point que Tokyo, devenue la plus grande ville du monde, est aussi devenue l'une des cités les plus dangereuses. Parmi les différentes menaces, l'une d'elles est constituée d'individus mystérieux qui massacrent les humains dès que la nuit tombe... Qui sont-ils ? Sont-ils seulement humains ? Une chose est sûre: Origin, un homme mystérieux, les pourchasse... alors qu'il est comme eux.


Après une phase de présentation assez immersive et musclée aux côtés d'un certain "Gonta", Boichi délivre un récit qui se fait facilement prenant, car l'auteur sait très bien nous faire vivre les choses auprès de son personnage principal, que l'on ne tarde vraiment pas à cerner un peu plus: traquant les mystérieux individus tuant les humains, il sait très bien qu'ils sont comme lui: des robots, plus précisément au nombre de 8, qui sont tout simplement ses "frères", et qu'il se doit de mettre hors d'état de nuire. Mais pourquoi agit-il différemment de ces fameux frères, s'il est comme eux ? Tout simplement parce qu'il a fait la promesse à son "père" de mener une vie convenable.


Le coup du justicier se rangeant du côté des humains face à ceux qui sont comme lui, alors que les humains eux-mêmes haïssent les robots et qu'il doit donc cacher sa vraie nature, ce n'est clairement pas quelque chose de novateur. Néanmoins, pour l'instant Boichi fait plutôt bien le job, essentiellement grâce à sa narration qui choisit de plonger très près d'Origin, en nous faisant suivre tout ce qu'il pense et comment il compte agir. Une narration qui, peu à peu, éclaire alors pas mal de petites choses: la nature du héros et son objectif bien sûr, mais aussi ses limites (par exemple, il ne peut rester trop longtemps sans batterie, il n'a ni émotion ni désir alors que pourtant il peut raisonner), et ses nombreuses spécificités techniques de robot qui vont permettre évidemment à Boichi d'offrir des séquences d'action assez bien trouvées.


Pour l'heure, le scénario ne semble être qu'une mise en place, somme toute assez basique, mais suffisamment prenante. Tandis que les premiers adversaires sont déjà bien présents, Origin est amené à croiser la route d'humains qui pourraient peut-être devenir des alliés, à commencer par Maï Hirose, jolie jeune femme un peu "geekette" des robots, dont on attend de voir le rôle futur. A part ça, l'univers global SF n'est pour l'instant présenté qu'en surface, mais le mangaka nous y plonge facilement, ne serait-ce que par quelques petites trouvailles comme le phone-bot.


La principale force de Boichi reste toutefois, bien sûr, ses visuels riches et puissants, et de ce côté-là le dessinateur assure très vite le spectacle. Il n'a rien perdu de son trait dense, surtout pour certains visages, assure le spectacle lors des premiers moments d'action (où exploiter les capacités des robots pourrait vraiment devenir excellent lors des combats), et offre une ville de Tokyo aux décors riches et ponctués d'éléments futuristes soignés. Et là où on pouvait avoir tendance à souvent reprocher à l'auteur un fan-service mal placé, ici il se calme un peu plus pour l'instant.


Origin s'offre donc une mise en place à la fois très classique, et vraiment efficace grâce aux dessins de Boichi et à une narration assez immersive et fluide dans son genre. La série a de quoi facilement devenir de la bonne came dans un registre action-SF.


Cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve non corrigée fournie par l'éditeur, on ne donnera aucun avis sur l'édition, si ce n'est au sujet de la traduction de Nathalie Lejeune, qui semble parfaitement tenir la route.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs