Monster Vol.4 : Critiques

A Francfort, Nina s'est infiltrée dans le milieu néo-nazi pour retrouver son frère. Arrivant de même à Francfort, le docteur Tenma découvre qu'un complot visant à éliminer les immigrés turcs est en passe d'être mené. Nina et Tenma vont-ils se rencontrer ? Car sous le voile de la conspiration, c'est tout le milieu néo-nazi de Francfort qui est en ébullition : le dangereux Johann pourrait être érigé en second führer.

Le rythme et le suspense ne faiblissent dans ce quatrième tome et Naoki Urasawa apporte un début de réponse quant au personnage énigmatique de Johann, dont on n'est pas encore certain qu'il s'agisse de la vérité (étant donné que l'auteur a l'habitude de mener ses lecteurs en bateau pour les surprendre constamment).

L'auteur explore de nouveau les tréfonds de la personnalité des personnages. C'est à un Kenzo Tenma combatif auquel on a affaire, tandis que la jeune Nina tient le coup pendant tout le tome mais finit par s'effondrer, en larmes, seule, en fin de tome : une scène bouleversante !

Urasawa est toujours aussi habile en ce qu'il commence son tome par une histoire un peu différente de ce sur quoi il nous avait laissés. Le premier chapitre est ainsi consacré à Eva Heineman, dont on peut observer, tour à tour, le machiavélisme, la mesquinerie... et le profond chagrin. En un seul chapitre, Urasawa sait enrichir la psychologie d'un personnage comme peu d'autres mangakas savent le faire. Ils sont très peu à le surpasser dans ce domaine, car Urasawa sait entremêler les sentiments, les exposer de façon détaillée sans lourdeur, rendre ce personnage parfaitement humain et... vivant.
Même si le chara-design laisse à désirer par son manque de finesse, les décors allemands sont toujours à la hauteur (bars, hôtels de luxe, ruelles francfortoises...). L'auteur surprend de nouveau en nous plongeant dans le milieu néo-nazi, puisque Johann semble être l'instigateur de tous les mouvements aspirant au chaos. Après la géopolitique et les secrets est-allemands, la violence familiale, l'échange, Urasawa explore une thématique spécifiquement européenne et, quand on y pense, pourtant si difficile à aborder et à insérer dans une fiction.

Un tome de nouveau marqué par la virtuosité de son auteur sur tous les plans.