Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 29 Avril 2022
NaBan est un éditeur assez discret en nombre de sorties, mais dont chaque publication s'est révélée enthousiasmante jusqu'à présent, grâce à des choix pertinents entre le très artistique Demande à Modigliani!, le cultissime Destination Terra... qui fut enfin proposé dans notre langue depuis quelques mois, des rééditions plus que bienvenues avec Old Boy puis Give my regards to Back Jack... Et en ce mois d'avril, pour sa toute première nouveauté de 2022, l'éditeur a décidé d'encore varier les plaisirs en se penchant sur une série mêlant action et science-fiction, et qui nous vient de l'excellent site internet Torch des éditions Leed, un site où furent également proposés, entre autres, les mangas Comet Girl, Tokyo Blues ou encore Panda Detective Agency. En cours depuis 2020 à un rythme assez tranquille puisque seulement 2 tomes sont parus en deux ans au Japon (l'un en avril 2021, l'autre en avril de cette année), l'oeuvre est la toute première série au long cours de Midori Iwasawa, une mangaka née le 30 avril 1989, et qui a débuté sa carrière professionnelle en 2016 en concevant, pendant ses premières années d'activité, uniquement quelques one-shot et mini-séries de quelques chapitres.
Ici, tout commence par deux premières pages assez mystérieuses où, lors de fouilles archéologiques, un professeur et son équipe découvrent non seulement d'étranges ossements ayant quelques analogies avec le squelette humain, mais aussi et surtout les reste d'une étrange petite créature suscitant en eux un profond effroi. Puis 20 ans passent, et nous voici dans les années 1980, au sein de la ville de Sen-nen Dani, et plus particulièrement au coeur du quartier de Mangawara. C'est dans ce quartier que vit Ippei Tsukanoma, jeune homme au grand coeur qui n'hésite jamais à s'opposer à celles et ceux qui voudrait commettre des méfaits dans ce quartier qu'il adore et qui l'a vu grandir. Que ce soit pour préserver les enfants du coin comme la jeune Sumire ou pour venir en aide aux sans-abris à commencer par Papy Tsuru qui a toujours été comme un père pour lui, le vaillant bonhomme n'hésite jamais... Alors quand Papy Tsuru et d'autres SDF se mettent à disparaître mystérieusement, Ippei enquête pour sauver ceux en qui il tient, évidemment. Seulement, il ne s'attendait certainement pas à tomber, au bout du compte, sur une créature monstrueuse qui le laisse en charpie, le corps grandement endommagé. Ippei ne doit son salut qu'à Gin-Iro Karisome, le mystérieux horloger du coin, réputé autant pour son élégance que pour sa beauté. Visiblement au courant de ce qui se trame dans la ville et intrigué par Ippei, Gin-Iro met à profit tous ses talents pour sauver la vie du jeune garçon pour faire de lui son "Sen-nen Darling" ou Millenium Darling, une sorte de cyborg aux membres mécaniques et dont la puissance est suffisante pour se battre contre des ennemis qui, dans le fond, lui ressemblent: les mécananthropes, humains ayant été transformés par une arme ancienne du nom de magatama. Tout en découvrant ses nouvelles capacités, Ippei parvient alors à vaincre la créature qui s'en est pris à Papy Tsuru. Mais ce qu'il ne sait pas encore, c'est que, dans le même temps, il a attiré sur lui l'attention du méchant derrière tout ça, Neiron, et que ce dernier, pour ses sombres desseins, n'hésitera pas à s'en prendre à lui et à son entourage en envoyant à la charge d'autres mécananthropes...
Le moins que l'on puisse dire est que Millenium Darling démarre sur les chapeaux de roue, en lançant très vite son intrigue, et à vrai dire presque trop vite puisque les premières bases ne sont vraiment qu'esquissées, et qu'il faudra visiblement encore attendre avant de voir les enjeux globaux s'intensifier vraiment puisque, pour le moment, le background de la ville, de Gin-Iro, des mécananthropes et de Neiron se limite à trois fois rien. Midori Iwasawa, en tout cas pour le moment, part sur un schéma plutôt linéaire où, tout en apprenant à maîtriser son nouveau corps et ses nouvelles capacités, Ippei se frotte, les uns après les autres, à quelques mécananthropes essayant de semer la zizanie. Et il faut alors plutôt attendre les dernières pages, avec le cas de Zigzag, pour que ce schéma assez simple se bouscule un tout petit peu plus.
Toutefois, cela ne signifie aucunement que ce début de série déçoit, bien au contraire ! Car l'autrice assurément pour elle plus d'une qualité, à commencer par son dessin expressif à souhait et assez personnel dans les designs bien variés (humains comme monstres), et sa narration très soutenue au fil des quelques premiers combats souvent très brefs mais assez prenants. Quelque part, ce rythme frénétique et parfois joyeusement foutraque nous rappelle un petit peu un auteur comme Kazuhiro Fujita, ce qui n"est clairement pas pour nous déplaire. Et puis, la mangaka peut également d'ores et déjà compter sur deux autres éléments bien campés: d'un côté les spécificités et originalités de chaque nouvel ennemi qui a sa propre façon de se battre en exploitant un organe du corps (l'un exploite le système nerveux pour parasiter ses cibles et en prendre possession, l'autre peut faire ce qu'elle veut de sa peau...), et de l'autre côté le lien fort qui se crée peu à peu entre les deux personnages principaux, surtout sous l'impulsion d'un Gin-Iro délicieusement ambigu parfois et partageant jusqu'à son coeur (littéralement) avec Ippei, l'éditeur ne se trompant alors vraiment pas en parlant de bromance sur le bandeau du tome.
A l'arrivée, s'il faudra attendre la suite pour voir ce que l'oeuvre a réellement sous le coude au niveau de son univers/background, Millenium Darling démarre de façon entraînante et franchement sympathique. Espérons que Midori Iwasawa saura vite confirmer les belles promesses entrevues !
Concernant l'édition, sa principale petite lacune viendra de plusieurs petites coquilles ayant échappé à la relecture, avec par exemple une faute de conjugaison dès la première page, ou encore "Millenium" qui est écrit parfois avec un seul n parfois avec deux. Heureusement, cela n'empêche jamais le plaisir de lecture, mais il fallait quand même le signaler. A part ça, la traduction de Pierre Sarot est suffisamment vivante, Florent Faguet livre un lettrage soigné ainsi qu'une jaquette convaincante restant proche de l'originale japonaise, et le papier souple et sans transparence permet une qualité d'impression tout à fait honorable.
Ici, tout commence par deux premières pages assez mystérieuses où, lors de fouilles archéologiques, un professeur et son équipe découvrent non seulement d'étranges ossements ayant quelques analogies avec le squelette humain, mais aussi et surtout les reste d'une étrange petite créature suscitant en eux un profond effroi. Puis 20 ans passent, et nous voici dans les années 1980, au sein de la ville de Sen-nen Dani, et plus particulièrement au coeur du quartier de Mangawara. C'est dans ce quartier que vit Ippei Tsukanoma, jeune homme au grand coeur qui n'hésite jamais à s'opposer à celles et ceux qui voudrait commettre des méfaits dans ce quartier qu'il adore et qui l'a vu grandir. Que ce soit pour préserver les enfants du coin comme la jeune Sumire ou pour venir en aide aux sans-abris à commencer par Papy Tsuru qui a toujours été comme un père pour lui, le vaillant bonhomme n'hésite jamais... Alors quand Papy Tsuru et d'autres SDF se mettent à disparaître mystérieusement, Ippei enquête pour sauver ceux en qui il tient, évidemment. Seulement, il ne s'attendait certainement pas à tomber, au bout du compte, sur une créature monstrueuse qui le laisse en charpie, le corps grandement endommagé. Ippei ne doit son salut qu'à Gin-Iro Karisome, le mystérieux horloger du coin, réputé autant pour son élégance que pour sa beauté. Visiblement au courant de ce qui se trame dans la ville et intrigué par Ippei, Gin-Iro met à profit tous ses talents pour sauver la vie du jeune garçon pour faire de lui son "Sen-nen Darling" ou Millenium Darling, une sorte de cyborg aux membres mécaniques et dont la puissance est suffisante pour se battre contre des ennemis qui, dans le fond, lui ressemblent: les mécananthropes, humains ayant été transformés par une arme ancienne du nom de magatama. Tout en découvrant ses nouvelles capacités, Ippei parvient alors à vaincre la créature qui s'en est pris à Papy Tsuru. Mais ce qu'il ne sait pas encore, c'est que, dans le même temps, il a attiré sur lui l'attention du méchant derrière tout ça, Neiron, et que ce dernier, pour ses sombres desseins, n'hésitera pas à s'en prendre à lui et à son entourage en envoyant à la charge d'autres mécananthropes...
Le moins que l'on puisse dire est que Millenium Darling démarre sur les chapeaux de roue, en lançant très vite son intrigue, et à vrai dire presque trop vite puisque les premières bases ne sont vraiment qu'esquissées, et qu'il faudra visiblement encore attendre avant de voir les enjeux globaux s'intensifier vraiment puisque, pour le moment, le background de la ville, de Gin-Iro, des mécananthropes et de Neiron se limite à trois fois rien. Midori Iwasawa, en tout cas pour le moment, part sur un schéma plutôt linéaire où, tout en apprenant à maîtriser son nouveau corps et ses nouvelles capacités, Ippei se frotte, les uns après les autres, à quelques mécananthropes essayant de semer la zizanie. Et il faut alors plutôt attendre les dernières pages, avec le cas de Zigzag, pour que ce schéma assez simple se bouscule un tout petit peu plus.
Toutefois, cela ne signifie aucunement que ce début de série déçoit, bien au contraire ! Car l'autrice assurément pour elle plus d'une qualité, à commencer par son dessin expressif à souhait et assez personnel dans les designs bien variés (humains comme monstres), et sa narration très soutenue au fil des quelques premiers combats souvent très brefs mais assez prenants. Quelque part, ce rythme frénétique et parfois joyeusement foutraque nous rappelle un petit peu un auteur comme Kazuhiro Fujita, ce qui n"est clairement pas pour nous déplaire. Et puis, la mangaka peut également d'ores et déjà compter sur deux autres éléments bien campés: d'un côté les spécificités et originalités de chaque nouvel ennemi qui a sa propre façon de se battre en exploitant un organe du corps (l'un exploite le système nerveux pour parasiter ses cibles et en prendre possession, l'autre peut faire ce qu'elle veut de sa peau...), et de l'autre côté le lien fort qui se crée peu à peu entre les deux personnages principaux, surtout sous l'impulsion d'un Gin-Iro délicieusement ambigu parfois et partageant jusqu'à son coeur (littéralement) avec Ippei, l'éditeur ne se trompant alors vraiment pas en parlant de bromance sur le bandeau du tome.
A l'arrivée, s'il faudra attendre la suite pour voir ce que l'oeuvre a réellement sous le coude au niveau de son univers/background, Millenium Darling démarre de façon entraînante et franchement sympathique. Espérons que Midori Iwasawa saura vite confirmer les belles promesses entrevues !
Concernant l'édition, sa principale petite lacune viendra de plusieurs petites coquilles ayant échappé à la relecture, avec par exemple une faute de conjugaison dès la première page, ou encore "Millenium" qui est écrit parfois avec un seul n parfois avec deux. Heureusement, cela n'empêche jamais le plaisir de lecture, mais il fallait quand même le signaler. A part ça, la traduction de Pierre Sarot est suffisamment vivante, Florent Faguet livre un lettrage soigné ainsi qu'une jaquette convaincante restant proche de l'originale japonaise, et le papier souple et sans transparence permet une qualité d'impression tout à fait honorable.