Mazarian Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Juillet 2023

Incapable de résister à ses pulsions de puce qu'elle connaît encore très mal, Momoko a blessé ses camarades de classe pour sucer leur sang, et s'est retrouvée traquée par la police. Désireux de l'aider à se calmer, Toshirô a engagé avec elle un éprouvant combat dont il est sorti vainqueur. Plusieurs jours plus tard, la jeune fille se réveille enfin à l'hôpital, avec une muselière devant la bouche et des attèles aux jambes pour l'empêcher de retomber dans ses tristes et brutales pulsions. Et en apprenant que Toshirô n'a eu de cesse de veiller sur elle pendant ces derniers jours, elle comprend très bien que tout ceci est pour son bien... Ainsi, ce début de tome nous fait bien sentir toute la délicatesse du statut de certains mazarians qui peuvent perdre le contrôle d'eux-même, comme s'il devenaient quelqu'un d'autre, si bien qu'il faudra que Momoko apprenne d'abord à se contrôler avant d'envisager de mener son enquête sur les distorsions. Et un an plus tard, en compagnie du journaliste Nabetani et à bord d'une surprenante voiture-guêpe, nos héros peuvent enfin entreprendre leur voyage à Tokyo, où ils espèrent bien trouver les réponses à leurs questions et, surtout dénicher un moyen de redevenir eux-mêmes.

Après un premier volume aussi original qu'intrigant et qui lançait très bien la série, ce deuxième tome change donc de cadre pour amener le trio dans la capitale japonaise en vue de leur enquête. La déduction faite par la petite génie Momoko semble la plus probable: les distorsions pourraient bien être des organismes vivants. Et désormais, il leur faut tout simplement trouver la trace de la personne qui a originellement fusionné avec la distorsion. Mais cela ne se fera pas sans quelques complications dues à leur statut de mazarians, et c'est ce que va nous montrer une bonne partie de ce tome.

D'un côté, on a un Nabetani qui a toutes les peines du monde à trouver un endroit où loger sur place, soit parce que c'est trop cher, soit parce que les gens ont tendance à se méfier de l'arrivée d'êtres fusionnés chez eux.
D'un autre côté, on a une Momoko qui galère à prendre contact avec ses potentiels contacts sur place, ceux-ci semblant clairement l'éviter et vouloir rester muets, comme s'ils cachaient certaines choses. Si bien que la jeune fille devra se montrer prête à tout pour interpeler des personnes comme le professeur Kasada et, eut-être, enfin en apprendre davantage sur certaines choses, à commencer par les possibles circonstances véritables de la mort de ses deux parents qui effectuaient des recherches sur les mazarians.
Enfin, il y a le cas de Toshirô: alors que l'adolescent-félin veut s'appliquer dans son petit boulot pour gagner l'argent nécessaire à la vie dans Tôkyô, non seulement son statut de mazarian lui limite beaucoup les choix, mais en plus ses pulsions de bagarreur risquent fortement de revenir au galop dès lors qu'il est prix à parti par un gang de mazarians.

Chacun de ces cas nous fait sentir vite mais assez bien à quel point la situation est difficile pour les mazarians, car la société apparaît de plus en plus méfiante voire craintive à leur égard. Dans ce contexte, peuvent-ils seulement espérer pouvoir retrouver une vie normale ? La réponse passe peut-être par le besoin urgent de trouver des réponses sur les distorsions, sur le processus de fusion et sur l'origine de tout ça. Et de ce côté-là, parallèlement aux problèmes de nos héros, Sakumo Okada distille déjà quelques pistes intrigantes sur un étonnant duo: Yugami, le petit garçon semblant à l'origine des soucis, et son intrigante binôme Electra au pouvoir décoiffant.

Soulignons enfin que, heureusement, le parcours semé d'embûches du trio principal est également, par la force des choses, ponctué de différentes rencontres bien plus positives pour eux, entre l'hospitalité de Mazatopia (le seul établissement du japon spécialisé pour les mazarians) et le fait que les ennemis bagarreurs d'hier peuvent devenir les alliés de demain. Au fil de cette galerie de visages secondaires qui s'étoffe, l'autrice a tout le loisir de se faire plaisir en termes de petits designs inventifs autour des personnes ayant subi des fusions. Et tandis que certains impressionnent, d'autres régalent pour leur côté un brin décalé, tandis que certains finissent même par toucher de façon plus dramatique, à l'image de ce qui est arrivé au père d'Oguri, devenu un cheval humanoïde ayant plus pris du canasson que de l'humain et ayant notamment perdu l'usage de la parole.

Avec ce deuxième tome, Mazarian confirme alors son charme assez unique, surtout parce que Sakumo Okada prend suffisamment le temps d'explorer les possibilités de son concept sous différents aspects. Et alors que le scénario pourrait sembler avoir peu avancé, les dernières pages arrivent pour donner un sérieux coup de boost inquiétant et intense au récit, en nous laissant forcément curieux de découvrir l'issue dans le troisième et déjà dernier opus !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction