Maiwai Vol.2 - Manga

Maiwai Vol.2 : Critiques

Maiwai

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Décembre 2010

Après un premier tome au décalage assez exquis, ce deuxième volume semble devoir continuer dans cette direction, du moins si on en juge par sa couverture assez originale et qui en dit long sur le titre. Et cette impression se confirmera pendant la lecture.

Funako a été capturée par des pirates sur leur bateau, mais suite à une altercation de ceux-ci avec un bateau de gardes-côte, elle parvient à s'échapper et court s'isoler tout en haut du mât. Elle reste ainsi pendant un certain temps, avant de voir un pirate jouer sur le pont avec le bracelet de sa mère. Et évidemment, le bijou finit par tomber dans l'eau ! Dans un élan plein de fougue, Funako n'hésite pas à plonger du haut du mât pour récupérer le souvenir de sa mère. Mais la mer recèle de dangers, et les pirates ne peuvent que constater que la jeune fille ne remonte pas...

Nous avons donc une première moitié de tome dans laquelle Funako se "fait une place" sur le bateau. Passant de prisonnière à fugitive isolée en haut du mât, l'adolescente finit par forcer l'admiration des pirates, en même temps que celle du lecteur, de par son côté résolument téméraire. Notre pétillante héroïne s'échappe, se castagne avec les pirates, s'isole en hauteur... Comme le dit si bien l'un des pirates, voici une héroïne "qui en a" ! Et elle le prouvera de manière toujours plus forte en plongeant du haut du mât. Mais une fois sous l'eau, tout ne se passe pas comme prévu... et pourtant, la jeune fille remonte à la surface quarante minutes plus tard ! Par quel miracle ? Ici, on aura droit à une explication assez brève à base d'hypothermie qui peinera à convaincra pleinement. Ainsi, en plus d'être jolie, téméraire et dotée d'une sacrée personnalité, Funako semble aussi avoir une chance insolente. Mais quoi qu'il en soit, on pardonne très facilement cet aspect un peu "facile" et gros, tant cela colle bien à l'esprit de la série, qui continue de se dessiner comme un long rêve assez fou, décalé, fantasmagorique et fascinant.

Fascinant, de par l'immensité de l'océan représenté par Mochizuki. Une immensité que parvient à merveille à faire ressortir le style graphique de l'auteur, porté par des plans souvent ingénieux et très variés, un trait clair ne s'encombrant pas de détails inutiles, et des pages sortant directement de nos rêves les plus fous (le dauphin sautant hors de l'eau devant une lune claire et sous le regard captivé de Funako...). Qu'on se le dise, la manière qu'a l'auteur de dépeindre l'océan relève du fantasme, un fantasme qui trouve pleinement écho chez Funako, qui, face à de telles découvertes, comprend mieux pourquoi sa poitrine lui fait si mal face à la mer. Ici, l'immensité de l'océan reflète à merveille la soif d'aventure et d'absolu de l'héroïne, une soif qui pourrait bien trouver écho chez le lecteur. Oui, Maiwai se dessine bien comme une rêve, un fantasme.

C'est avec l'esprit d'aventure, la soif de découvrir l'océan et ses secrets, que Funako finit par regagner la terre ferme dans une deuxième moitié de tome qui, entre deux disputes avec son père et les habituelles incompréhensions de ses camarades de classe, voit surtout notre héroïne retrouver devant elle Katô, qui décide alors de lui révéler son but, retrouver une mystérieuse île au trésor, réputée inaccessible de par les violentes tempêtes et dérèglements qui l'entourent... et d'où seul le grand-père de Funako est revenu ! Le volume s'achève à nouveau sur le regard curieux et émerveillé de la jeune fille, qui semble bien décidée à partir elle aussi dans cette folle aventure. Cette fois-ci, c'est une certitude, la grande aventure est sur le point de commencer, et avant cela, Minetaro Mochizuki aura fort bien su la préparer en réveillant la soif d'absolu et de découverte de son héroïne... et par la même occasion, la nôtre !

Pour le reste, l'aspect décalé et l'humour restent évidemment toujours de la partie, s'inscrivent directement dans la veine du premier volume, et finissent d'offrir son ambiance si atypique au titre. On signalera le caractère assez barré des pirates, très éloignés des êtres sanguinaires si souvent dépeints pour se faire beaucoup plus amusants et sympathiques. Cela durera-t-il ?

Au final, voici un deuxième tome qui se révèlera aussi savoureux que le premier pour celles et ceux qui auront su laisser sa chance au titre.

La principale déception vient finalement de l'édition. Si le grand format continue de rendre fort bien hommage à l'impact visuel du titre, et si la traduction fait toujours des merveilles, par exemple en faisant bien ressortir l'aspect décalé des pirates à travers des expressions bien choisies, on se retrouve malheureusement avec un tome cette fois-ci sans pages en couleurs et beaucoup plus court (200 pages contre 280 dans le premier). Dès lors, le prix assez élevé devient plus difficile à encaisser.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs