Magu - God of Destruction Vol.1 - Actualité manga
Magu - God of Destruction Vol.1 - Manga

Magu - God of Destruction Vol.1 : Critiques

Hakai-shin Magu-chan

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 09 Octobre 2023

nobi nobi!, éditeur au catalogue orienté jeunesse, a su se trouver une place sans forcément entrer en conflit avec Pika, maison à laquelle elle est fortement associée du fait de leur appartenance au même groupe. Si bien que pour cette période de rentrée 2023, l'éditeur dédié aux enfants et aux adolescents a puisé dans l'écurie du Shônen Jump pour publier un récit assez récent, qui ne semble pas avoir fait tant parler de lui, mais qui réserve quelques surprises : Magu - God of Destruction.


Unique série signée Kei Kamiki, le manga voit le jour dans le Jump en 2020, sous son titre original Hakaishin Magu-chan (soit littéralement "Magu, le dieu de la destruction"). Conclue depuis juin 2022, l'œuvre a su faire son petit chemin sans être directement annulée, puisqu'elle s'est achevée au bout de 9 volumes. Une bonne durée pour un auteur débutant, et dans un registre purement comique.


Magu est l'histoire de Mag-Menuek, dieu de la destruction craint des humains d'autrefois, avant d'être scellé dans un joyau. De nos jours, la pierre arrive dans les mains de Ruru Miyanagi, une collégienne qui vit seule et modestement. Mais parce que le joyau est fragile, celui-ci se brise, libérant une créature qui se retrouve quasiment dénuée de ses pouvoirs, sous une forme ridicule par rapport à son apparence originelle. Ainsi débute une cohabitation tumultueuse entre deux êtres bien différents : une adolescente naïve et pleine de vie, et une entité démoniaque qui va devoir composer avec ses capacités hautement réduites et son apparence d'aujourd'hui presque mignonne.


Pure comédie teintée d'une tranche de vie rocambolesque, sur fond d'invasion de dieux destructeurs aux designs lovecraftiens quoique volontairement mignonnets, Magu est le type de récit qui passe ou qui casse, tout dépendant de l'imagination de son mangaka, ainsi que de l'affect du lecteur par rapport à l'humour proposé. Et force est de constater que Kei Kamiki est un artiste qui sait régaler les amateurs d'absurde et de décalage, par un concept joliment exploité, et une opposition entre la nature des divins et les simples mortels qui régale d'un bout à l'autre.


Sur ce premier tome, le récit est l'exemple de l'idée réfléchie et consciencieusement exploitée par son auteur, non avare en trouvailles, tout en parvenant à exploiter tous les aspects dévoilés dans ces pages. Si on ri en lisant Magu, c'est pour tout ce qui est proposé, que ce soit les ambitions de Mag dans un monde qui ne croit plus en lui et qu'il n'a pas la force de terrasser, l'incompréhension de cette réalité contemporaine pour des créatures moyenâgeuses, ou par la naïveté des héros qui croient certes à ce qu'ils ont sous les yeux, sans pour autant prendre la menace au sérieux. Ces mécaniques sont développées avec une avalanche de gags, du comique de situation ou de répétition, qui fonctionne à chaque fois. Dans l'atteinte de cette prouesse, il y a aussi bien l'inventivité de Kei Kamiki que son sens du rythme, de manière à nous fait reposer pieds entre deux moments drôles, mais aussi la traduction de Yohan Leclerc. Aussi brillante que soit une œuvre comique, elle tomberait à plat avec un texte médiocre. Mais parce que le traducteur a compris comment Magu doit faire rire et quels sont ses procédés comiques, il nous livre une version française assez exceptionnelle, riche de tirades qui font mouche et qui restent en tête.


Pour l'heure, le cadre fantastique du récit sert donc l'humour. Mais parce que des pistes plus "sérieuses", quoiqu'abordées avec décalage, sont plantées dans le dernier chapitre, on est en droit de se demander si l'auteur opèrera un virage action, comme certains titres du genre ont pu le voir. À voir, donc. Mais pour l'heure, Magu: God of Destruction est un manga qui se suffit à ce postulat humoristique. Et étant donné que la série ne compte que 9 tomes, on peut penser qu'il s'agit de la durée idéale pour éviter la redondance dans ce type d'œuvres.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction