Ma vie dans les bois Vol.2 : Critiques

Quelque part dans la nature de la préfecture de Fukushima, le mangaka Shin Morimura s'est lancé dans une toute nouvelle façon de vivre, loin de la plupart des considérations actuelles. Et, après bien des efforts où il a déjà beaucoup appris, il est parvenu à construire de ses mains sa maison, où lui et son épouse pourront vivre ! Mais l'étape de la création de l'habitat n'est que la première d'une longue série afin de pouvoir vivre en autonomie, et il faut désormais réfléchir  une autre donne de première importance : se nourrir.

Toujours sur le même schéma que le premier volume, ce deuxième tome s'intéresse plus spécifiquement, pendant ne bonne partie, à la question de l'indépendance alimentaire. L'auteur souhaite poursuivre dans sa voie d'indépendance en devenant autonome au niveau de l'alimentation, et cela passe par différentes étapes : s'intéresser à la végétation locale tandis que le printemps arrive, créer son potager et son poulailler... Sur un ton épisodique, un peu à la manière d'un carnet de notes, Morimura continue de décortiquer ses avancées avec une certaine précision, en évoquant bon nombre de choses comme certaines spécificités de la flore, l'intérêt des poules et les ennemis naturels du potager. Bien souvent, il se confronte  des problèmes assez ardus qui font que, même s'il souhaite vivre en parfaite autonomie, il n'est encore qu'au début de sa nouvelle vie et peut difficilement se passer de certaines aides et choses utiles de la société moderne.

Ainsi, le mangaka a le grand mérite de vouloir continuer de présenter sa nouvelle vie sous tous les angles, en n'idéalisant rien, mais en évoquant de façon positive le sens de ses efforts pour atteindre petit à petit son idéal d'autonomie. Morimura se livre beaucoup, y compris dans ses "courriers" toujours aussi intéressants. Il présente aussi les réactions de son entourage et même de son éditeur, avec des demandes aboutissant sur la construction d'un sauna finlandais, partie peut-être un brin moins intéressante à ce moment du récit (il y a peut-être plein d'autres choses auxquelles penser, avant de faire un sauna), mais qui aboutit sur de jolis moments bénéfiques avec son entourage. Ce n'est pas parce qu'on souhaite vivre en autonomie qu'on doit se couper de tout le monde ! Enfin, l'une des parties les plus poignantes du volume est indéniablement celle se consacrant la Hime, la fidèle chienne du mangaka qui l'a accompagnée pendant un bon moment de son aventure, et à qui il rend un bel hommage. Quand on dit que l'auteur souhaite beaucoup se livrer, ce n'est pas un mensonge...

La lecture reste très intéressante, détaillée et sincère, et c'est avec plaisir que l'on continuera de suivre le parcours de l'auteur.