Luca - Vétérinaire Draconique Vol.1 - Actualité manga
Luca - Vétérinaire Draconique Vol.1 - Manga

Luca - Vétérinaire Draconique Vol.1 : Critiques

Ryûi no Luca

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Avril 2024

Découverte chez Glénat en 2021-2022 avec la sympathique série en quatre volumes Terrarium, la mangaka Yuna Hirasawa fait son retour chez l'éditeur en ce mois d'avril avec une double actualité: la sortie de son one-shot autobiographique Devenir enfin moi-même sur lequel nous reviendrons très bientôt, et la parution du premier volume de sa nouvelle série Luca - Vétérinaire Draconique.

En cours au Japon depuis septembre 2022 dans le magazine Morning Two des éditions Kôdansha (le magazine de L'Atelier des Sorciers, entre autres) sous le titre "Ryûi no Luca" (dont le titre français est une traduction proche), cette oeuvre nous plonge dans un univers fictif teinté de fantasy, et plus précisément au sein de la nation insulaire d'Ardnog qui est connue pour regrouper la grande majorité des dragons du monde, si bien qu'elle a fait de la domestication draconique sa spécialité, et qu'elle y reste attachée même si les avancées technologiques ailleurs rendent l'utilisation des dragons de plus en plus caduque. C'est dans ce pays que Luciana Guideormussem, alias Luca, vit et entretient son rêve de devenir vétérinaire draconique, en suivant ainsi la voie de son père disparu qui était lui-même vétérinaire draconique des armées. Après six années de formation de base depuis ses 11 ans, la voici prête à aller à la capitale pour passer l'examen pratique d'entrée à Kogniel, l'institut supérieur des sciences draconiques, et ainsi se rapprocher de son objectif !

Sous une narration claire et un dessin limpide, expressif mais aussi soigné dans ses designs (en particulier dans ceux des nombreuses sortes de dragons, bien sûr), Yuna Hirasawa nous immisce dans un récit à la croisée des genres, surfant entre apprentissage scolaire, aspect médico-fantastique autour des soins à apporter aux dragons malades, et même enjeux potentiellement plus sombres autour de certains secrets liés à la guerre que connaissait le pays il y a encore trois ans de cela. L'apprentissage du travail de vétérinaire draconique et de tout ce qu'il implique reste le principal leitmotiv pour le moment, et de ce côté-là l'autrice décide d'amener des imprévus dès les débuts, avant même le passage de l'examen d'entrée, histoire de dynamiser immédiatement son histoire et d'installer son casting principal. Avec l'aide d'une spécialiste pour l'aspect médical, Hirasawa applique soigneusement aux dragons des tâches de vétérinaires pas si loin de notre réalité, dans la mesure où les façons de diagnostiquer et de soigner les créatures draconiques s'appliquent aussi tout à fait à des animaux de notre monde (aaah, les joies de purger les nauséabondes glandes anales...) offrant ainsi une certaine crédibilité, d'autant plus qu'elle aborde aussi des éléments chirurgicaux et qu'elle n'oublie pas de mettre en avant des facettes moins reluisantes, plus dures du métier, notamment sur la fin de vie des animaux (prolonger inutilement des vies de souffrance, est-ce vraiment soigner et rendre service à l'animal ? ). On suit alors ces débuts avec intérêt, d'autant plus que Luca est une héroïne facilement attachante avec sa volonté, sa détermination, son amour des dragons, et son désir ardent de suivre les traces de son père ainsi que ce qu'il lui a enseigné avant de disparaître.

"Si tu deviens vétérinaire draconique, n'oublie jamais qu'à chaque fois que tu baisseras les bras, une vie s'éteindra sous tes yeux."

C'est dans ce contexte assez prenant que viennent aussi graviter, autour de Luca, de premiers personnages secondaires prometteurs, comme l'intrigant professeur Siegfried, Chloë qui cache de belles qualités d'intermédiaire et de compréhension derrière son manque de confiance en elle, Jessica la sérieuse et stricte tête de classe, ou encore Gilla qui, pour certaines raisons tristes, prend d'emblée en grippe notre héroïne... Et cette raison permet précisément à l'autrice d'amener l'autre enjeu important qui s'installe: la question de ce qui s'est passé lors de la guerre autour du père de Luca, ce dernier ayant fini par être considéré comme un traître à la patrie conspué de tous. Mise à mal par son statut de fille de scélérat, Luca garde pourtant confiance en son père qui lui a toujours semblé si bon, si bien que le besoin de découvrir les secrets les plus enfouis autour de cette affaire devrait apporter un sel supplémentaire à cette oeuvre.

A l'arrivée, on a droit à un premier volume franchement efficace dans son genre, car même si le déroulement est pour l'instant classique, Yuna Hirasawa installe vraiment bien tout ce qu'il faut en termes d'univers, des personnages et d'enjeux. Luca - Vétérinaire Draconique promet alors d'être une série très sympathique à suivre, et on en attendra la suite avec plaisir !

Côté édition, on est sur du Glénat pur jus, avec une jaquette sobre et proche de l'originale japonaise, un logo-titre soigné, un papier très fin mais pas trop transparent et permettant tout de même une qualité d'impression assez honnête. Soulignons également un lettrage convaincant ainsi qu'une traduction très claire de la part de Karine Rupp-Stanko.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction