Légendaires (les) Vol.3 : Critiques Frères ennemis

Depuis l’incident de la pierre de Jovénia, la côte des Légendaires est descendue progressivement vers le bas, allant jusqu’à toucher le fond. Après le semi-échec de la part de Danaël et sa bande dans la quête de la pierre de Crescia, les Légendaires s’offrirent une petite pause bien méritée dans une taverne avant de reprendre leur route. Quelle fut leur surprise quand ils découvrirent qu’une nouvelle troupe de héros leur avait piqué la vedette durant leur absence… Alors que les esprits commençaient à s’échauffer dans les deux camps, les deux groupes furent conviés à une mission de sauvetage dont le Roi Larbosa fut l’émetteur.

Patrick Sobral part donc, avec ce troisième tome, sur une nouvelle histoire très agréable, rythmée et ponctuée de nombreuses touches d’humour. Le principal attrait de cette mésaventure est l’environnement dans lequel va évoluer nos héros. Contexte qui sera très familier à l’un d’entre eux étant donné que les déboires ayant donné lieu à cette mission touche de plein fouet une ethnie toute entière. Le scénariste et dessinateur étoffe également sa trame principale grâce à l’ajout d’une pléiade de personnages secondaires très attachants et à la naissance de rivalités entre plusieurs protagonistes.

Le ton de cette bande-dessinée varie donc entre gravité (enjeu de la mission) et légèreté (touches d’humour). Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la rupture entre ces deux caractères n’est pas abrupte, Patrick Sobral arrive à inverser la tendance en un claquement de doigts avec une aisance distinguée et ne passe du coq à l’âne d’une page à l’autre. On retrouvera au sein de cette troisième lecture les éléments fondateurs du récit de Patrick Sobral, l’auteur quarantenaire alliant une intrigue des plus agréables à une malice très revigorante. Le lecteur sera lui-même étonné de voir qu’il fera l’objet de cette fantaisie via un quiproquo très amusant entre Jadina et Shimy.

Graphiquement, Patrick Sobral reste sur ses acquis, les couleurs sont toujours aussi vives, les transitions chromatiques sont particulièrement réussies. On notera un coup de crayon de la part de l’auteur apportant plus de maturité à ses protagonistes.

La fin, quant à elle, alterne brillamment entre suspense et rebondissements inattendus. La 48ème et dernière page de ce volume nous laisse sur notre faim et une irrésistible envie de lire la suite s’éveille en nous quand nous refermons le livre… Patrick Sobral continue donc sur la bonne voie et nous offre un troisième tome abouti à tous les niveaux. Qu’on se le dise, ce livre est une nouvelle fois une petite réussite à ne manquer sous aucun prétexte.